Tout vu en deux mois. Un peu étonné de la réception très négative de la série par beaucoup de ceux qui ne bronchent pas sur d'autres séries aux longueurs de fou... Je vais rétablir quelques vérités, bitches
(Pas de spoilers)
Voir toute la série d'affilée met à plat les longueurs, on passe au-dessus et on regarde avidement la suite parce qu'il y a quand même toujours de quoi. Le seul passage extrêmement longuet c'est la deuxième partie de la saison 3 avec le gouverneur où le danger de celui-ci n'est pas si énorme qu'on doive y passer autant de temps. (D'ailleurs pour la petite histoire merci Massinfect pour ton message dans ce topic après une intervention d'un gars qui dit "Mais vous avez pas lu la BD?", et toi qui semble répondre: "Ton pote est en train de rater l'un des meilleurs retournements etc". Je l'ai constamment gardé en tête sur genre six épisodes en attendant une révélation de ouf genre Michonne est avec le gouverneur, qui n'est jamais arrivé
)
Ils auraient gagné à condenser cet arc narratif pour faire un truc nerveux et laisser des zones d'ombre quant à ce personnage intéressant. Ils se rattrapent bien en début de saison 4 avec
Tout le propos de la série est là, dans le brouillage des repères moraux qui naît de cette fausse apocalypse. D'abord, l'on pense que tout va à vau-l'eau mais bientôt, le danger apparaît être bien davantage les hommes que les zombies, qui ne font office que d'environnement certes contraignant mais auquel on peut s'adapter.
Au-delà de ces propos philosophiques, la série est aussi prétexte à une multitude d'études politiques, car elle teste différentes configurations, différents modes de communautés, et je trouve ça parfaitement exécuté, c'est ni trop appuyé ni superficiel. Je crois que c'est Film Freak qui disait que Game of thrones, derrière le côté choquant fait pour faire parler, c'était avant tout une étude politique scrupuleuse, eh bien ça s'applique parfaitement à TWD qui a certes besoin de ses moments "so shocking" mais ne s'y résume pas.
J'avais peur de la saison 6 que l'on m'avait décrite comme ennuyeuse mais à part deux trois bouts d'épisode je ne vois pas de quoi on me parlait. Et ça enchaîne sur une fin de saison 6/début de saison 7 assez incroyable, rarement vu une telle violence sur le petit écran, et qui s'en bat les couilles du politiquement correct grand public.
Globalement il y a pas mal de fois où l'on voit naître tel arc narratif, on anticipe que ça va prendre des plombes à se résoudre, et finalement la série nous prend par surprise en réglant ça en deux coups de tatane, pour passer à la suite qui est le véritable motif. Les dialogues sont rarement lourds alors qu'il y avait matière, aucun perso n'est agaçant sur la longueur, il y a toujours un moment où l'on voit la beauté et la force de chacun.
Ce qui m'amène naturellement à ce que j'ai préféré: cet attachement à cette communauté que l'on voit évoluer au gré de sauvetages miraculeux et échecs retentissants. Il y a une vraie mélancolie, une vraie poésie qui se dégage de la série, lorsque comme dit boultan je crois, on suit ce groupe dans une énième quête dans la forêt, avec le partage des rôles, les affinités, les compromis... Ca parle évidemment de la naissance de l'Amérique, qui s'est construite dans l'adversité et la violence, mais ça va aussi au-delà. Ce n'est pas ma série préférée, loin de là, mais il y a un côté "série absolue" dans The Walking Dead, en ce qu'elle épure à l'extrême les conditions de ce format.
Je conseille vivement à ceux qui ont arrêté en chemin, lassés par le rythme d'un épisode par semaine, de s'y remettre et d'au moins aller jusqu'au bout de la saison 7 récemment achevée. La série atteint quelques sommets qu'il est dommage de manquer. Et la suite promet.