Forum de FilmDeCulte

peut-être que j'oublie quelque chose, mais c'est au tour d'arte de se lancer dans les séries true-crime.

ils le font donc à la arte : cornaqué par une journaliste sérieuse et prestigieuse (pascale robert diard, la très bonne journaliste justice du monde), avec un ton rigoureux et aucune faute de goût, du violoncelle en musique. l'histoire aurait pu donner lieu à un truc netflix mais il n'y a pas d'ambiguité sur le fait qu'on n'est pas chez netflix, ni chez canal en vrai, intéressant de voir le même exercice selon les formatages des différentes chaines en fonction de leur public.

mais c'est quand même avec un découpage de 50 minutes, sur 3 épisodes donc ça pourrait être totalement artificiel mais le découpage est très intelligent et ça donne son sens aux choses.

le premier épisode raconte l'affaire, fondamentalement assez basique, la disparition d'une jeune femme, agnès le roux, dans les années 70. seul le contexte social (une riche famille du sud dans un contexte de guerres des casinos sur la côte d'azur...) est marquant, et on sent l'approche feuilletonnant du traitement des faits divers de l'époque - avec les soupçons accablants sur son amant.

le deuxième épisode est le plus impressionnant, il filme le témoignage du fils du principal suspect qui raconte son incroyable relation avec son père, fait d'un soutien à la fois inconditionnel et nourri de doutes, de soupçons, de semi aveus et de déni intime... une histoire extraordinaire.

le troisième raconte le troisième (!) procès, 37 ans (!!) après les faits. c'est un récit précis d'une audience très mélodramatique, qui se fait quand même questionner sur la légitimité du fait que ce ne soit pas filmé, quitte à autoriser la diffusion des images au bout de 10 ans ou je sais pas quoi. et d'ici là, ça pose les questions des défaillances de la justice, de la philosophie de la prescription, ça interroge plein d'aspects important du fonctionnement de la justice, c'est hyper intéressant.

le tout avec d'exceptionnelles images d'archives, que ce soit le traitement médiatique de l'époque, ou des documents personnels.

l'affaire le roux est aussi au centre de tout sur agnès, série france 2 / paramount + qui m'a l'air sans intéret.
mais je recommande ce doc là.

Et du film de Téchiné que tout le monde a oublié, L'HOMME QU'ON AIMAIT TROP.

Sinon j'ai vu les deux premiers, c'est très bien. Prenant sans être putassier.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

ah bah regarde le troisième, le procès était vraiment fou et c'est vraiment intéressant de voir comment raconter tout un procès en 50 minutes.