Découvert sur le tard il y a 15 ans, mais je l'aimais beaucoup et l' admire encore. Dans les années 90, du fait de son silence, sa notoriété est passée derrière celle d'un autre génie, George Clinton, proche dans l'esprit, artistique comme politique, mais assez différent musicalement, c'est d'ailleurs difficile et intéressant à cerner (Clinton tend à la fois plus vers la disco et le hard rock, plus proche aussi du hip hop, Sly est plus dans le jazz : I'm an Animal c'est le son du Miles Davis d'In a Silent Way, d'où aussi le fait que ce soit une des rares influences soul (et noires pour dire les choses comme elles sont) avouées par Brian Eno. Il est plus sombre et paradoxalement plus matérialiste et idéaliste aussi que Clinton car le commentaire social n'est pas doublé colme chez lui d'une mythologie visuelle sci-fi hédoniste, terrain de repli et de protection possible en cas de de replis politique : sa déchéance est directement l'effet du déni que lui ont opposé l'ordre moral et la réaction).
Ce serait presque injure de le caractériser comme un pionnier, les boîtes à rythme de There's a Rioit going on, le break de Thank you sont déjà aboutis au moment où il les trouve.
J'adore de lui, texte et musique, l'extraordinaire We Love All, de l'époque de Dance to the Music, même pas sorti à l'époque (un peu comme le Velvet qui met de côté des titred comme Ocean ou Foggy Notion tiens même type d'histoire que Lou Reed), pas forcément représentatif de son son, mais la montée de la guitare et de le trompette, conjuguée au texte (le fait de nommer le racisme vécu au risque de la paranoïa, c'est à dire d'une objectivité inépuisable, que la musique contient, à chaque pause pour reprendre son souffles) sont magnifiques
https://www.youtube.com/v/AnfOEHe2FSAC'est aussi un excellent parolier,Jane's a groupee cela pourrait être un monument de misogynie et cela devient un hommage tendre, ironique mais bienveillant, à la Ray Davies, réhaussé par le mystère nocturne de la guitare fuzz
https://youtu.be/Ee2Nj5YRlOE?feature=shared(J'ai un faible pour ses débuts où la guitare de son frère Freddie est bien mise en avant, en comparaison de ses magnus opus à partir de Stand! L'atmosphère évoque (ou plutót annonce) un peu les productions de Norman Withfield en plus tendues et moins baroques.
Ceci dit la fin de la boucle electro acoustique du medley de Dance to the Music cela défonce déja les trucs baba new age de Terry Riley et rivalise avec Philip Glass et Steve Reich).
Respect et merci pour les munitions artistiques et morales encore et plus que jamais utiles.
Et même quand cela commençait à aller moins bien c'était génial
https://youtu.be/ofPhsvEmVpk?feature=shared