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j'ai donc attendu 2 ans et l'apparition du logo "derniers jours" sur mycanal pour m'y mettre, parce qu'à rebours du concert de louanges collectif, j'avais trouvé years & years vaguement nullos.
je lui reprochais un manque d'imagination (pour ne pas dire d'intelligence) : sa manière de représenter le futur comme étant le présent +10% me paraissant totalement débile. l'histoire est faite de cassures, des choses qu'on imagine et qui n'arrivent pas, des choses qu'on n'imagine pas et qui arrivent. cette paresse s'étendait à l'approche "morale" de la chose : c'était pendant les années trump, très bien, c'était une série de gauche pour gens de gauche, très bien, mais cette manière de se tenir la main entre spectateurs et créateurs en se disant "on pense tous la même chose, on est formidables" me paraissait fort peu stimulante. jamais la série n'essayait de s'adresser à des gens différents, n'essayait de provoquer son spectateur type en lui proposant des choses en dehors de sa zone de confort intellectuelle. et cette paresse, enfin, était créative : c'était vite écrit, scènes basiques, personnages n'existant pas au dela de leur fiche personnage dans la bible.
si j'en parle, c'est que ce it's a sin, la série suivante de russell t davies sur un groupe d'amis londonniens pendant les années sida, souffre globalement d’exactement les mêmes défauts.
ce n'est plus le futur qu'il a des difficultés à imaginer, c'est le passé. outre une utilisation paresseuse des tubes de l'époque, quelques éléments sur le téléphone, et une approche totalement caricaturale des pensées de l'époque, c'est un oeil totalement contemporain sur le passé : le ton, les relations, les enjeux... tout ça est atrocement contemporain, il doit s'en sortir en se disant que c'est à destination des jeunes gays d'aujourd'hui, sauf que du coup rien n'a l'air vrai ou authentique. c'est encore plus vrai avec l'aspect exagérément caricatural de la "réprésentation". le groupe est constitué de 2 blancs (dont un meurt très vite), 1 noir, 1 style indien, 1 fille métisse. un rapide coup d'oeil sur les satistiques ethniques de l'angleterre en 1980 suffisent, mais déjà qu'actuellement les clubs gays londonniens sont à 90% blancs, mais ce groupe à l'époque, c'est de la pure science fiction. tout comme l'avocate musulmane voilée passionaria de la cause gay. un délire intersectionnel purement imaginaire, qui consiste juste à réecrire totalement l'histoire. et les personnages n'étant crées que pour cette "représentation", le groupe d'amis n'est absolument pas crédible, on ne croit pas une seconde à cette colloc. comme l'écriture, faible, ne s''attache pas à faire vivre l'amitié (ca se passe sur 10 ans pendant lesquels leurs relations n'ont aucune évolution à part un qui tombe amoureux de l'autre...), qu'il surjoue le "on savait s'amuser avant le sida !", on a juste l'impression de voir des sims baiseurs multicolores, plus que des êtres humains.
mais attention, la série est très inclusive mais uniquement avec les gens qui pensent comme son créateur : en dehors du groupes de jeunes et beaux homosexuels et de leurs alliés les plus proches, tout le monde est horrible. sans qualité rédemptrice, sans complexité, sans contextualisation : vraiment tout les personnages sont des antagonistes qui n'ont pas le droit d'être des êtres humains : ils sont le mal. là encore, c'est débile et paresseux mais ça attaque l'intéret fondamental de ce qu'on regarde, puisque rien n'est profond, émouvant, complexe, ni rien.
l'épisode final est en revanche significativement moins nul. il souffre grandement du traitement "slasher" des morts précédentes (en gros, on a une dizaine de morts qui disparaissent tous du récit ou de la conscience narrative passée la scène du décès) - au profit d'un délire egocentrique sur le personnage star - je trouve ça moralement discutable, une telle hiérarchie des décès pendant une épidémie. mais il y a des jolies choses, à commencer par le traitement complexe de la mère, qui a donc le droit d'être affreuse, de faire des trucs affreux, tout en étant un être humain persuadé de faire de son mieux. cet épisode là n'est pas mal, même si rien n'a pas déjà été vu dans des oeuvres précédents sur l'épidémie. ce qui est par ailleurs le cas de toute la série, qui n'est constituée que de storylines ultra prévisibles et banales, de scènes vite écrites sans aucun twist, et de l'insupportable mise en avant de l'irritant et atrocement laid olly alexander.
bref, c'est nul.
Dernière édition par FingersCrossed le 31 Aoû 2023, 15:17, édité 1 fois.
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