Vu la saison 3, je continue à beaucoup aimer cette série très feel good, côté qui pourrait m'horripiler s'il n'était mêlé à un discours très intelligent sur le couple, l'amitié, les différentes sexualités, etc. Ce n'est jamais didactique, les personnages incarnent bien autre chose que les catégories auxquelles ils appartiennent pour faire passer tel ou tel message.
Ca tire parfois un peu trop sur le grotesque à mon goût, l'arc de cette saison sur la proviseure méchante conservatrice est bien trop caricatural (l'épisode sur la répression est too much), il vaut mieux se concentrer sur le développement des persos et de leurs relations, auxquels on s'attache irrémédiablement.
L'autre bémol c'est que le côté "woke" assumé est parfois un peu irritant dans ses certitudes: nouveau personnage femme par exemple, elle décrète avec une grande arrogance et sans trop expliquer qu'elle est non-genrée, que si on engage une relation avec elle, quelque soit notre genre, c'est une relation queer, on peut pas lui dire qu'elle est "belle", etc. Ben ça le grand public va avoir du mal à accrocher sans explications. Donc on a parfois l'impression d'une série qui se contente de s'adresser aux gens ouverts, déjà convaincus.
Enfin, le côté feel good entraîne souvent une résolution des conflits par la parole, la bonne foi et le compromis, et cette vision a ses grosses limites, édulcorant les conflits entre groupes sociaux. Et puis si j'avais été ado à la vision de cette série, paradoxalement j'aurais peut-être été complexé de voir toutes ces histoires de cul se dérouler sous mes yeux, dès le lycée et sans complexes, alors que dans la réalité on sait bien que tout ça est encore relégué aux marges pour beaucoup de gamin de cet âge (dont moi
). Ce qui fait de cette série un fantasme bien plus qu'une description de la réalité.
Mais globalement ça reste drôle, attachant, intelligent.