Forum de FilmDeCulte

Grand réalisateur de trois chefs-d'oeuvre et de 4 films anecdotiques. Pur produit maudit du nouvel Hollywood. J'adore The Deer Hunter et si je trouve superbe L'année du dragon et surtout Les portes du paradis, je les ai jamais adulé. Il faudrait que je les revoie.

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CroqAnimement votre

Je n'ai que vu The Deer Hunter (que je trouve extraordinairement bouleversant, un film essentiel).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Sur mon FB, ça parle plus de Cimino que de Rocard.

Parce que tes contacts sont cinéphiles. Mais sur France Info ils l'ont même pas mentionné ce matin.

En même temps Cimino est très connu pour un film culte et modérément connu pour deux autres (dont l'un a été très longtemps invisible), Rocard est un homme politique qui a traversé la France pendant 40 ans. Ça me semble tout à fait normal.

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CroqAnimement votre

Oui, je notais ça plus par amusement qu'autre chose, mais ça ne me choque pas du tout qu'on parle plus de Rocard que de Cimino.

Vous étiez au courant du péplum que devait réaliser le cinéaste dans le Nord ? J'ai lu quelques lignes du scénario à base de dialogue mi-chti, mi ricain, genre "Hercule, espèce de batard", "Ma gueule, six minotaures".

Ok...

Lol.

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lol.... ce "jeu" prend des proportions intersidérales.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Dans sa biographie il y a une anecdote géniale où il raconte que dans sa jeunesse il a fait Hô Chi Minh Orléans en triporteur .

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CroqAnimement votre

Souvenir de La Porte du Paradis version longue au Max Linder. Immense projet, j’en garde le souvenir de certains plans majestueux et de scènes de foule vraiment étouffantes. Ca fait aussi plaisir de voir un western où les colons sont des immigrants parlant leur langue.

Très envie de revoir L'Année du dragon, vu très jeune et aucun souvenir, et Voyage au bout de l'enfer avec mes yeux d'aujourd'hui.

Ah oui j'avais beaucoup Le Canardeur (encore une traduction foireuse, comme si minorer le concept du titre, telle la maille que le pêcheur ressert avait un quelconque intérêt) ado, que j'avais trouvé très bien construit mais aucun souvenir précis.

C'est bien The Sunchaser ?

Si, minot, j'ai vu les premiers films du décédé sus-mentionné, j'ai raté les 3 derniers de sa film (Le Sicilien, La maison des otages et The Sunchaser). J'ai adoré Voyage au bout de l'enfer lors d'une nouvelle vision. Gamin, ça m'avait un peu saoulé et j'avais surtout accroché à la partie Vietnam,pourtant assez courte... Avec plus de maturité, j'ai compris l'importance essentielle de ce très long préambule (le mariage et la première partie de chasse). Walken était déjà l'un de mes acteurs préférés et c'est toujours le cas. Voir De Niro ici et voir ce qu'il fait aujourd'hui, c'est à pleurer. J'ai souvent vu et revu L'année du Dragon avec un Mickey Rourke un poil trop jeune pour le rôle. En regardant la version longue de La porte du Paradis dans un cinéma d'art et d'essai (fin des années 1980 début des années 1990 -je ne parle pas de la version 2012, juste de celle de 219 mn ; j'avais été à la fois fasciné par le film et parfois un peu ennuyé par ce que j'estimais être des longueurs. Faudrait que je me lance dans une nouvelle vision de la version 2012... Mais bref), c'est donc en regardant cette épopée que j'ai mesuré à quel point L'année du Dragon était un "petit film" au vu des 2 précédant et sans doute aussi un recul en quelque sorte. Comme si Cimino rentrait dans le rang...

Bref, un cinéaste dont les films ne sont pas forcément "aimables" car il faut trouver sa place dans cet univers parfois peu accueillant ; un peu comme une sortie en montagne en hiver, après une beuverie, pour aller traquer un cerf.

PS : j'oublie de mentionner Thunderbolt and Lightfoot ; drôle de film en fait. Je n'ai jamais su trop quoi en penser si ce n'est que la performance de Jeff Bridges est étonnante. Et, totalement hors sujet, mais 2 ans avant, il avait tourné avec Huston dans Fat City, avec l'excellent Stacy Keach. Très très bon film...

Tavernier sur Cimino (dans les commentaires sur son blog ici http://www.tavernier.blog.sacd.fr/niclo ... ourjanski/ ):

"HEAVEN’S GATE contient en germe tous les défauts des films ultérieurs de Cimino, casting improbable ou médiocre, sauf Huppert « que Vincent Canby jugeait la moins credible de toutes les madames du western », ce qui est peut être juste historiquement mais faux quant à la qualité de l’interprétation), direction d’acteur médiocre (John Hurt, Walken, Sam Wasterson), scénario et dialogue écrits parfois avec les pieds. C’était en partie racheté par un flamboiement visuel, une vraie virtuosité plastique mais à chaque vision, la sottise de certains dialogues, saute aux yeux. Et cela s’aggravera dans l’Année du Dragon. Il reste des passages brillants mais la dramaturgie est inerte (4 ou 5 fois la même scène entre le héros et son supérieur), la vision de l’Orient infantile (il choisira une japonaise pour jouer une chinoise ce qui lui vaudra des attaques très violente de la communauté asiatique).
Je l’ai vu plusieurs fois à Lyon et le trouvait très pénible, arrogant et pas du tout intelligent. Reste le sublime DEER HUNTER son seul film abouti. Le Canardeur est agréable mais mineur. Volker Schlonndorf me disait qu’il était inculte, ne lisait rien et vivait sur l’argent de Heaven’s Gate.
J’ai rencontré des dizaines de réalisateurs américains. Il était le moins intéressant."


"Rien chez Walken dans HEAVEN'S GATE ne sonne juste par rapport à l’époque, au lieu. Ni son accent, ni sa manière de marcher Il joue son personnage comme un maffieux new yorkais d’aujourd’hui. Très peu d’acteurs américains étaient capables de se déplacer dans des rôles historiques (d’où le recours aux comédiens britanniques ou européens), sauf certains acteurs de western (Lancaster était formidable dans le Guépard et Sterling Hayden dans 1900. Il suffit de comparer Walken qui a été bon dans des polars modernes et Jack Palance qui joue le même personnage dans SHANE (inspiré par les mêmes évènements historiques) pour voir la différence, la justesse de Palance, cette manière d’être à la fois étranger à la communauté, au décor et pourtant faisant partie de la même époque, respirant le même air. Hurt n’a qu’une seule note. Je n’aime guère non plus cette manière de filmer les étrangers (des braillards « qui semblent sortis d’une opérette de Sigmung Romberg » écrivait Pauline Kael) qui sont incapables d’avoir un plan sensé. Il faudra un Américain pour leur donner l’idée de la tortue, ce à quoi ces professeurs, ces intellectuels, ces chasseurs n’ont pas pensé. Heureusement un Américain blanc veille et leur donne un surplus d’intelligence et de tactique (dans la réalité ils ont été intelligents, se sont planqués sans se faire tirer dessus, ont cerné les éleveurs qui ont été délivrés par l’armée). En fait il n’y a aucune différence dans la vision de Cimino entre la manière dont il filme cette communauté et son approche délirante de fausseté de Salvatore Giuliano. C’est la même arrogance américaine (qui lui fait reprocher à Rosi de se tromper sur l’age de Giuliano qu’on ne voit jamais dans le film, ce qu’il n’a pas réalisé – il n’a pas vu le film. La différence entre LE SICILIEN et HEAVEN’S GATE, réside dans la splendeur visuelle du second (alors que Cimino à Lyon vomissait sur Vilmos Szgismond avec une hargne incompréhensible). Ses autres films en dehors de l’Année du Dragon sont beaucoup plus platement photographié. Et puis l’entendre parler de la Condition Humaine de Malraux vous achevait. C’était une vision de bande dessinée qui ne comprenait rien à la situation politique"


Tatave, toujours aussi à côté de la plaque pour juger le cinéma d'après 1970.

C'est marrant, il a une vision à la Django de La Porte du Paradis (Django qui doit s'en remettre à un blanc pour s'émanciper).
Après sur Cimino, il faut avouer qu'il a peut-être fait deux vrais bons films, à savoir Deer Hunter et Heaven's Gate. Le reste est plutôt générique, même si j'aime bien Sunchaser. L'année du dragon, j'en garde le souvenir d'un film super lourd.

Intéressant à lire je trouve même si je suis pas d'accord.

Par contre on m'avait raconté que le mec avait largement escroqué les producteurs de La porte du paradis et qu'il s'était acheté des terrains avec l'argent du budget.

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