Attention GeL, le jeune DPSR risque de bien vouloir te bouffer le cul avec ce genre d'infamie de vieux croulant.
En écoutant la discographie de la bande à Kawabata Makoto; les
Acid Mothers Temple (du 31 Mai-6 juin à La Villette Sonique avec
Diamanda Galas (!!),
Joanna Newsom, Om, etc...), je suis tombé sur ce
superbe morceau.
Citation:
Le résultat sonore de ce que Makoto qualifie de « soul collective » (collectif spirituel, pour faire vite) ressemblera donc à une furie inexprimable traversée d'un souffle d'outre-espace, c'est certain, mais surtout d'influences palpables, de celles qu'on évoquait ci-dessus, broyées, mélangées, transcendées par le rythme effréné infligé aux morceaux par une section rythmique en délire permanent.
Ainsi, si « In C » évoque bien entendu la pièce du même nom de Terry Riley, si son introduction laisse à penser que l'hommage tournera à la pieuse copie, ça n'est que pour mieux pénétrer dans le vif du sujet, basses et machines toutes voiles dehors, le reste de la troupe instrumentale ne tardant pas à changer la partition en tourbillon supersonique emportant tout sur son passage, sans espoir de résistance.
De la même manière, quand on sent clairement dans les 40 premières secondes de « Psycho Buddha » (sur New Geocentric World) la référence à Steve Reich dans une fine mélodie répétée et superposée, le calme minimaliste explose subitement pour laisser la place aux cris déchaînés d'un biniou strident accompagné par une cohorte sourde menée par batteries et basses implacables comme autant rouleaux compresseurs. Influences donc, mais qui jamais ne s'arrêtent au plagiat, si bien qu'à l'écoute d'une telle déferlante de styles enchevêtrés, de la musique japonaise traditionnelle aux répétitifs américains, du psychédélisme d'un Gong au free-jazz d'un Zorn, on ne peut s'empêcher d'à nouveau songer aux primitives processions dionysiaques enfin retrouvées, balayant au passage, dans un hommage respectueux en même temps que destructeur, toutes les étapes du long chemin qui rendit possible cette réinvention.
TRANSE
Ayant évoqué cet aspect furieux de la musique de AMT, on ne pourra néanmoins pas s'arrêter là et en réduire l'importance à un simple collectif d'enragés faisant feu de tout bois pour exprimer leur passion ravageuse. Car de l'autre côté de la transe (dont les shows nerveux du groupe ne sont évidemment pas exempts), on trouve la mélodie lancinante des mystiques orientales. Ainsi la discographie du collectif possède aussi ses moments de quiétude, puisant frontalement aux sources de l'art musical, au Japon bien sûr, mais aussi à nos portes, dans une Occitanie presque perdue et envers laquelle Makoto ne cesse de clamer son admiration. Le qualificatif de « troubadours » reviendra donc à de nombreuses reprises dans les titres des albums de AMT, pas du tout par ironie, mais afin d'ancrer encore un peu plus la personnalité du groupe dans cet ailleurs primordial où chaque musicien aura puisé à son heure l'inspiration nécessaire à sa création.
Musicalement, cette inclinaison se traduira par des plages d'esprit purement traditionnel, comme arrachées aux temps médiévaux (La Novia), ou encore par des associations occasionnelles avec des spécialistes comme Richard Youngs par exemple, chantre de la folk-world (tendance tibétaine), et qui composera avec Makoto un album de duos sans titre (label VHF, 2002).
Il sera donc toujours question de transe dans les travaux de AMT (et de Makoto) alternant les formes mélodiques répétitives propres à la provoquer et les explosions de rage incontrôlées qui ne peuvent qu'en être l'impressionnant témoignage.
GOUROU
On l'aura d'ailleurs compris, si le collectif AMT demeure fluctuant et jamais vraiment défini (le site du groupe affirme qu'il réunit « une trentaine de membres, connus et inconnus, musiciens, artistes, danseurs, fermiers, etc. »), Kawabata Makoto reste le guide incontesté de tout ce beau monde, gourou punk joliment illuminé, se mettant en scène sur les photos d'albums un sceptre surmonté d'un crane humain à la main, trônant devant un parterre de fidèles embarqués de leur plein gré dans sa passionnante vision cosmique.
Découvrir AMT, c'est donc surtout découvrir l'œuvre tentaculaire d'un incroyable passionné qui en plus de créer, à su rassembler autour de lui de solides collaborateurs animés d'une foi authentique en la musique et peut-être nous montrer aujourd'hui les reflets chaotiques de ce que furent les premières manifestations artistico-musicales que l'homme ait connu.
Enfin 2 "nouveaux" titres des
Foals:
Spanish SaharaQui peuvent se révéler décevants...
http://www.youtube.com/watch?v=jX7sniIV ... re=channelCelui ci encore plus; c'est produit comme cette grosse bouse du 2 ème album des Bloc Party.