Achevé hier soir A la recherche du temps perdu, donc. Longue lecture, commencée au printemps, principalement dans le métro. J'aurais été plus vite, si j'avais lu aussi chez moi. J'ai fait des pauses entre chaque volume, et souvent dans les 100 premières pages de chaque nouveau volume que j'entamais. Trop de mots, besoin d'aérer tout ça. Mais je n'ai rien lu d'autre, de peur d'abandonner.
C'est évidemment très long, mais la lecture devient plus facile avec le temps, une fois que l'on s'est habitué au rythme des longues phrases, des subordonnées cernant toujours plus près l'idée développée. De plus, tout ce qui est développé vous parle. Absolument tout. Ce qui est d'autant plus impressionnant, quand on lit Le temps retrouvé, dernier volume.
L'auteur retrouve après la première guerre mondiale, le milieu dans lequel il a vécu à Paris, et qu'il n'a pas fréquenté depuis des années. Il s'aperçoit alors que le temps a passé, qu'il a vieilli, et que tout ce temps qu'il a passé à vivre en repoussant ses envies d'écriture, se justifie maintenant, à la fin de sa vie. Il comprend enfin ce que signifie cette "madeleine". Il comprend comment il va pouvoir écrire son oeuvre, celle que vous venez de lire. Une oeuvre sur notre rapport avec le temps, nous qui nous hissons, sur notre vécu de plus en plus haut, sans qu'il nous paraisse jamais lointain, passé. Il l'est, et ne l'est pas.
Bref, c'est parfois difficile, souvent très agréable à lire, et c'est une oeuvre qui parle de tout, spécialement à nous-même. L'impression de lire la vie, purement et simplement, un manuel, ou plutôt un soutien, puisque Proust nous aide à comprendre les autres, et nous-même. Et ce temps, qui ne sera jamais plus.
Indispensable, c'est peu dire, voire d'une banalité extrême.
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