Forum de FilmDeCulte

Antoine est fou de Monique qui n’éprouve pas d’amour envers son compagnon. Antoine va donc désespéramment se confier à son ami Bob qui va l’écouter attentivement, car ce dernier est fou amoureux d’Antoine et va tout tenter pour le séduire…

J'ai d'énormes lacunes en Blier donc j'ai fait quelque chose que je fais jamais: j'ai regardé un film en direct à la télévision.

Ce qui m'a immédiatement saisi c'est le rythme: hyper enlevé, au gré de scènes courtes, et de ce delivery speed des répliques typiquement français qui jadis me sortait par les yeux mais que, maintenant que je suis vieux, je redécouvre avec nostalgie.

Le ton aussi, gouailleur forcément, avec cinquante vacheries à la seconde, des insultes dans tous les sens, des baffes surmixées qui font "CHTAK!", mais le tout pourtant nimbé d'une énorme mélancolie, à l'image de ce Depardieu à la fois animal - grosse présence physique avec ses épaules, son tatouage et son zgeg - et soudain tendre, tout doux. Le tout avec une approche presque théâtrale par moments, dans des décors vides et hiératiques. Ça m'a fait penser à du Fassbinder/Ozon.

Après au bout d'un moment la dépressivité générale de l'ensemble et l'impression de voir la même scène en boucle fait que je finis par décrocher en dépit des 81 minutes du métrage. Mais je reste admiratif de la spécificité culturelle incroyable du film: comment peut-on imaginer un film comme celui-ci aux Etats-Unis en 1986 ? C'est inconcevable. T'es vraiment face à un truc typiquement et uniquement français, inimitable, presque de l'ordre du joyau national qui ne pourrait même plus exister aujourd'hui.

Désormais Blier est mort, Blanc est mort, Depardieu est radioactif, et le mec qui joue l'amant de Depardieu joue le chef du GIGN dans AD VITAM. Bref de l'eau a coulé sous les ponts et c'est fou de replonger dans ce passé, avec Marielle, avec Dominique Besnehard bébé, avec Michel Creton (LA NUIT DES HEROS), avec des grosses liasses de francs, avec Paris plein de bagnoles, se dire qu'à l'époque j'étais certes à la maternelle mais que j'ai vécu dans ce monde qui n'existe plus.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je me souviens adorer le premier tiers du film, peut-être un peu plus, mais comme souvent chez Blier, ensuite ça s'essouffle. Reste tout de même la dernière séquence dans laquelle Depardieu montre qu'il était le meilleur acteur de sa génération, et celle d'avant, et celle d'après.

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There is no such thing in life as normal