Forum de FilmDeCulte

C'est vrai. Est-ce qu'on peut en dire autant sur Les Aventuriers de l'Arche Perdue : c'est plus compliqué.

Est-ce qu'on parle du sérieux du fond : faire la nique au nazis jusqu'à ce qu'ils explosent dans un final qui s'inscrit dans tout un pan de la culture du film de guerre révisionniste/revanchard (entre Les Douze Salopards et Inglourious Basterds) avec le supplément de se situer chronologiquement "avant la guerre".
Indy atomise la menace avant qu'elle ne commette le pire des mal en mêlant le sacré et le profane : la lumière part de l'arche pour passer par les caméras après avoir foutu en l'air les nazis. Et Indy porte un uniforme ennemi, après avoir essayé un qui était trop petit pour lui : il est encore plus über que les übermensch. Spielberg a rejoint les grands auteurs juifs de bd qui ont lancé des tonnes de justiciers masqués à l'orée de la Seconde guerre mondiale pour symboliquement casser la gueule à Hitler.



Est-ce que le final de The Fabelmans avec son condisciple aryen est une évocation de ça ? Un Spielberg à la fois roublard, envieux et flippé, tenant à remodeler un héros WASP pour en faire le protecteur que son peuple n'a pas eu ? Est-ce que Spielberg est à 100% impliqué sur les Aventuriers, et pas seulement pour une histoire de revenir au devant de la scène après 1941 ? Oui, je le crois.

Mais si on parle "sérieux", on peut aussi parler de la production : Spielberg et Lucas ensemble se canalisent. Leur partenariat permet, à l'époque, à ce qu'aucun des deux ne se complaisent dans la facilité. L'ajout de Kasdan après le retrait de Kaufman sur le scénario est à ne pas négliger : si les personnages sont aussi bien troussés c'est de son fait. C'est déjà lui qui infuse de l'humanité dans le script de L'Empire contre-attaque là où Leigh Brackett animait des héros désuets de ses pulps d'antan. Comme sur L'Empire... Kasdan rend les personnages-clichés crédibles : le titre est significatif. Spielberg le sait, pourquoi soigner autant la présentation de Marion lors d'un concours de biture avec un de ses plans-séquences invisibles, sinon ?

Sérieux de l'emballage aussi, donc. Celui qu'a pointé Steven Soderbergh avec sa version minimaliste du film. On peut (on doit ?) voir cette version pour redécouvrir sa puissance intrinsèque et son évidence.
Voilà pourquoi, un film d'aventures à la con pour ados attardés où un singe fait le salut nazi parcourt les décennies et finit ici-même au sommet. Voilà pourquoi le "sujet", les "thématiques", le "sérieux" plient le genou face à la virtuosité.

Voilà aussi pourquoi ce film, je le regarde encore et toujours alors qu'en vrai, c'était pas un film-doudou, gamin j'avais beaucoup aimé, je préférais Commando ou le Batman de Tim Burton.
Comme Jaws (jamais vu gamin parce que je pensais que c'était un truc un peu pourri façon Vendredi 13), c'est à la vingtaine que j'ai pu apprécier le film pour ce qu'il est : du travail d'orfèvre doublé d'un fond fiévreux. Les autres cités, on va avouer que le temps a fait son œuvre.
Si cette merveilleuse CDM a servi à quelque chose, c'est à prouver qu'il n'y a pas de doute, c'est bien le même mec qui fait ça, La Liste de Schindler, Minority Report ou The Fabelmans. Et il en impose.

Numéro 1 de mon Top, un de mes films favoris (peut-être aussi dans le top 5), mais j'aurais aucun problème à le voir battu par Jaws parce que c'est un autre intouchable.

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A quoi bon, leurs votes se seraient annulés: spectre du cinéma vs. jouisseur décomplexé.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Non mais j’ai posté deux ou trois commentaires.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

lol

JAWS

Et puis parce que nous sommes au moins deux ici à trouver beau ce final :

Jaws

Les Aventuriers de l'Arche Perdue

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@ Qui-Gon Jinn, gamme émotionnelle plus large dans Raiders que Jaws t’as fumé.

Ouais même moi j'aurais pas osé.

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Par contre, La Dernière croisade oui.

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J’ai mis du temps à m’en remettre donc je ne poste que maintenant.


T’as plus de larmes chaudes mais t’as pas le même pic de terreur (qui est une émotion faut-il le rappeler). Dans Jaws t’as des modulations au sein d’une même séquence quasiment tout du long (pas entre le rire et les larmes, mais entre le rire/fun et la peur disons).

Bah Croisade t'as rires/larmes/frisson/peur...

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T’as peut-être plus d’émotions différentes, mais t’as aussi moins de degrés, d’où le fait d’arrêter de tenir un rapport strictement comptable et de voir comment ces émotions sont explorées. Globalement dans La Dernière croisade tu te tapes sur les cuisses tout du long et tu pleures à la fin, dans Les Dents de la mer c’est plutôt un graphique en dents de scie.

Ce n'était pas mon argument mais celui de QGJ, je ne compare pas les films comme ça.


Pourquoi t'as pas mis "en dents de requin", je ne saurais jamais.

Je pense que ça devrait invalider ton vote.

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