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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 26 Mar 2024, 15:02 
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Cosmo a écrit:
Pour l'anecdote, il y a un gars au boulot, assez peu apprécié, qui bosse seul, erre à la machine à café, mange seul depuis le départ progressif (à la retraite ou dans d'autres boites) de ses collègues, et parle seul à table. C'est un peu comme entendre un enfant pleurer en permanence chez les voisins, on se demande franchement quoi faire et si on doit remonter une alerte.

[En fait, le gars va très bien - et pour avoir finalement discuté avec lui, il est même très sympa]

Un phénomène particulièrement cruel de la vie de bureau. Comment se comporter avec les personnes au placard ou en froid avec leur hiérarchie? Risque d’être pénalisé pour la fraternisation ou de se trouver piégé dans le rôle de l’auditeur compatissant, les remisés au placard ont par définition du temps à revendre et ne comptent pas celui qu’ils te prennent.

Sinon, c'est chaud tes histoires Mickey, je m'imagine très bien exploser en vol dans un context pareil.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 26 Mar 2024, 15:24 
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oeil-de-lynx a écrit:
Sinon, c'est chaud tes histoires Mickey, je m'imagine très bien exploser en vol dans un context pareil.


C'était gérable car je savais que ça se terminerait à un moment ou un autre et j'avais envie de me prouver aux autres aussi... mais je n'ai plus envie de me remettre dans un contexte de travail comme celui-ci, ou alors sur des missions très courtes où c'est un peu inévitables des fois (genre un mois ça passe).

Par contre y'en a qui enchainent avec le même intensité et qui limite recherchent ça, ça me semble fou après chacun son truc et d'autres sont plus passionnés que moi aussi.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 13 Sep 2024, 13:14 
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oeil-de-lynx a écrit:
Sinon, vu l'expérience de ma femme dans une boîte "familiale", en fait une entreprise bio-médicale de plusieurs centaines de salariés rachetée par une figure locale sans aucune compétence biomédicale aux ambitions multinationales, secondé par sa femme, dentiste à mi-temps à l'autre bout de la France qui micro-manageait en videoconf depuis sa Lamborghini. "Avec 24 bureaux on est déjà 200% d'occupation de l'open space selon les normes ? Mais si ceux qui seront devant la porte veulent bien se lever chaque fois que quelqu'un entre et sort, on peut rajouter encore deux bureaux.", "J'ai bien reçu ton email rappelant qu'un CE est obligatoire au-delà de 500 salariéssi qqn en fait la demande, mais en resortant du bureau tu vas faire comme si tu l'avais jamais envoyé.". "Trois semaines de confinement obligatoire ? On va accorder deux jours de télétravail pendant deux semaines alors.". Des avantages des salariés accordés à la gueule du client, des réunions systématiquement aggressives entre les services, des négociations et arrangements permanents avec les normes et les lois qui se retrouvaient à tous les niveaux, en particulier le coeur du métier donc, la fabrication d'équipements médicaux.
Ma femme avait des collègues très sympas qui ironisaient bien sur tous ça et lui permettaient de tenir mais subissaient en serrant les dents et se barraient les uns après les autres, au bout d'un an, elle était déjà une ancienne.
(...)
quand le meilleur d'entre eux est parti, elle a démisionné

Allez, vous vous en foutez, mais j'en entendu une bonne cette semaine sur cette fameuse boîte et qui m'a bien fait rire jaune.

"Le meilleur d'entre eux", comme je l'ai appelé, est très heureux depuis bientôt deux ans dans son nouveau job. Et voilà qu'un beau jour, cette fameuse ancienne boîte le rappelle. On lui apprend que ses anciens managers toxiques ou incompétents ont sauté et les nouveaux ont beaucoup entendu parlé de lui en bien et savent qu'il avait beaucoup de projets et d'idées pour son service, ils aimeraient vraiment le voir et discuter pour lui offrir ce qu'il demandait à l'époque.
Trop bon trop con, il y va et se retrouve devant ce qui ressemble à un traquenard devant les mêmes anciennes connasses des RH, celles-là n'ont pas bougé. Elles lui font la leçon pendant une heure sur la gestion de conflits et lui agitent sous le nez des compte-rendus de réunion d'il y a trois ans, lui demandant en somme de faire acte de contrition. Il n'a même pas eu l'occasion d'évoquer ce qu'il envisageait de faire pour la boîte. Je ne sais honnêtement pas ce qu'il pouvait encore espérer de cet endroit, mais il a quand même été estomaqué par leur connerie.

C'est un peu comme si l'ex que tu as plaquée te rappelle pour un rendez-vous afin que tu voies comme elle a changé et qu'elle passe la soirée à te rappeler pourquoi tu t'étais barré.

J'ai plusieurs exemples autour de moi personnes qui sont retournées sur leurs pas professionnellement. Ca s'est jamais bien passé.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 13 Sep 2024, 19:06 
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Mais ils espéraient le recruter en lui faisant la leçon ?

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 13 Sep 2024, 19:54 
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Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Billy Budd a écrit:
Un vrai problème, qui est malheureusement devenu une mode dans un monde de fragiles

Wesh.

Évidemment que ce phénomène se prête à ce genre de caricature, notamment chez les droitards, que ce soit ceux des trafics que ceux les défendant (le blanchiment n'a pas d'odeur, pas même celle de l'eau de javel, tant il prend des formes différentes) mais d'une, l'existence de ce phénomène implique aussi une force à au moins parler de relations conflictuelles, de deux, la définition n'est pas tant celle de la fragilité que de l'inutilité.
Couplée à une flexibilité permettant d'entrevoir d'autres emplois assez facilement. Même si elle a des limites, ces emplois n'étant plus non plus aussi confortables et rémunérateurs et sûr que ceux de l'époque "boomer" (même si je n'aime pas cette généralité, il faut reconnaître que la catégorie des cadres de cette époque arrivent pour certains à un âge faisant qu'ils n'auront pas travaillé la moitié de leurs vies).

Le courage et la force d'encaisser les emmerdes pendant 40 ans en sachant qu'on allait au bout de son crédit avec une retraite assurée à mettre en balance avec le courage et la force de ne plus accepter d'avaler des couleuvres en permanence qui ne te nourrissent même pas au bout du compte...
La fragilité est beaucoup plus sur celle de la gratification à attendre du travail. Pourquoi accepter certaines conditions de travail alors que la contrepartie possible est d'être sur la brèche en permanence ?

Ajoutez à ça que nous sommes nombreux aujourd'hui à reconnaître l'inutilité de notre activité professionnelle (si ce n'est sa nocivité), ce qui est le signe alors d'une certaine force de caractère mais aussi d'une capacité à envisager la société dans une globalité dépassant sa propre catégorie personnelle.
Les "boomers", dans une société moins atomisée, pouvaient plus facilement croire que leurs métiers participaient d'un élan collectif donnant un certain sens. Aujourd'hui, c'est quand même plus compliqué (peut-être moins dans la haute technologie).

Et puis, cette société ayant choisi la tertiarisation à outrance doit bien caler un certain nombre de ses diplômés sur le marché du travail et on se retrouve avec un excès de technos n'ayant ni expérience professionnelle, ni expérience humaine dont la seule culture de l'autorité est celle de la sévérité. Sachant qu'eux non plus ne sont pas forcément passionnés par ce qu'ils font, v'là le niveau de charisme qu'ils charrient.
Je vois vraiment une dégradation du niveau des encadrants. Chez les "boomers", la promotion interne était une vraie éventualité permettant d'acquérir une expérience humano-professionnelle on va dire alors qu'aujourd'hui, c'est la course à l'échalote aux diplômes qui fait qu'on entre plus tard sur le marché du travail. Suffit que le diplômé surjoue l'autorité et la compétence et on a vite fait de se retrouver avec la caricature du gars pensant révolutionner son service alors qu'il ne fait que remettre en place un système qui avait déjà échoué mais s'était un peu amélioré avec le bricolage des exécutants au jour le jour.

Reste les gens vraiment passionnés parce qu'ils font et ceux qui compensent avec l'argent.

Mais beaucoup plus que l'exemple individuel qui va viser le concept hyper simpliste de snowflake (qui existe sûrement mais que je trouve justement minoritaire face aux petits malins passagers clandestins ou les énervés qui se mutinent au moindre quignon de pain un peu rance), c'est évidemment un symptôme d'un système complètement à bout de souffle prêt à exploser mais qui essaie bon an mal an de considérer ça rationnellement histoire de retarder l'échéance qui sera de toute façon matérielle et collective et non pas une histoire d'individualisation psychologique.


Intéressant et tu fais bien de nuancer le propos de Billy Budd. Mais prends un métier comme médecin, lequel a du sens... On demande à des étudiants en médecine de bosser comme des tarés pour peanuts (au moins dans les années d'études), t'as les anciens qui critiquent les plus jeunes en disant, ouais nous on partait pas à l'heure, on faisait les heures sup' sans rechigner, on est des oufs... Et en même temps t'as les plus anciens qui vont te parler des dégradations dans l'exercice de leur métier.
Et en même temps, t'as toute un mouvement anti-médicine institutionnelle car les médecins n'ont pas le temps de t'écouter, donc ça va boire du jus vert et soigner ses cancers en jeûnant, tout en payant des sommes astronomiques.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 16 Sep 2024, 10:33 
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Fire walk with me a écrit:
Mais ils espéraient le recruter en lui faisant la leçon ?

Ce qui s'est surtout passé, tel que je l'ai compris, c'est que la vice-présidente n'avait aucune envie de le voir revenir et fait en sorte de faire capoter l'entretien. Pourquoi l'inviter à un entretien tout court dans ce cas-là ? A part être vraiment con et prendre plaisir à remuer des vieilles disputes et le traiter encore comme un subalterne pour chercher à avoir le dernier mot des années plus tard, je ne vois pas. Mais ça semble très cohérent avec tout ce que j'ai pu entendre sur la gestion de cette boîte, quand tout part en couille il y a toujours de la place pour les batailles d'ego.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 16 Sep 2024, 11:10 
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Pour se couvrir vis-à-vis d'un tiers (auditeur externe, syndicat, autre collaborateur risquant de recourir à un arbitrage juridique) en donnant une impression artificielle de concurence à une procédure d' embauche dans laquelle la personne choisie était désignée d'avance (et qui, pour une raison ou pour une autre, n'a pas attiré assez de candidats pour donner le change facilement) ?

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 16 Sep 2024, 11:30 
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bmntmp a écrit:
t'as toute un mouvement anti-médicine institutionnelle car les médecins n'ont pas le temps de t'écouter, donc ça va boire du jus vert et soigner ses cancers en jeûnant, tout en payant des sommes astronomiques.
Les médecins écoutent, pas parce que ton médecin est mauvais qu'ils le sont tous. Et les médecins ne sont en aucun cas responsable du charlatanisme qui augmente (quoique Raoult si), ça a toujours existé mais ça a explosé avec les réseaux sociaux. Un peu comme le complotisme. Les conneries du PMU ont pignon sur rue.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 16 Sep 2024, 21:16 
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Abyssin a écrit:
Les médecins écoutent, pas parce que ton médecin est mauvais qu'ils le sont tous. Et les médecins ne sont en aucun cas responsable du charlatanisme qui augmente (quoique Raoult si), ça a toujours existé mais ça a explosé avec les réseaux sociaux. Un peu comme le complotisme. Les conneries du PMU ont pignon sur rue.
Plus que le manque d'écoute des médecins (même si les jeunes ont une dynamique autre durant le RDV, mais peut-être une dynamique simplement commune à la jeunesse), c'est le manque de médecin qui peut expliquer un sentiment d'abandon de beaucoup et alors plus susceptible de se tourner vers autre chose. Médecin traitant, j'entends.
Mais il y a aussi la vision du métier chez les médecins qui a changé. Si à mon cabinet, je ne galère pas à avoir un RDV, je peux voir trois médecins différents sur 3 RDV, ma référente étant en vacances ou que sais-je et j'ai à faire à des remplaçantes. Toutes à l'écoute mais quand tu dois refaire un point presque à chaque fois, ça n'aide pas la connaissance et donc la confiance.

Sinon, les spécialistes de cliniques privés, en moyenne, ce sont juste des gros connards.
L'impression que si t'as pas une tumeur, t'es une feuille avec des cases à cocher, expédié en 4e vitesse (et ils trouvent encore le moyen de te prendre en retard).
Souvenir d'une dermato qui m'ausculte en deux-deux, un an après la prise de RDV, ne prend pas la peine d'ausculter le cuir chevelu où j'avais un hamartome sébacé que j'avais repéré et dont je n'ai pu parler qu'en insistant après qu'elle m'ait ausculté comme une carcasse de viande chez le boucher.
Pour me le faire retirer par un collègue avec cicatrice dégueulasse "mais bon, ça va, c'est dans les cheveux donc, hein".

Dernière expérience avec un stomato, c'est RDV genre 10 mois à l'avance pour recevoir un mail début août disant que j'avais une semaine pour envoyer mon dossier sous peine de voir le RDV annulé. Crevard de merde.
Et à la limite, pas grave, parce que vu le délai, j'en avais vu un autre au CHU (après 4 reports de RDV mais sympathique et à l'écoute) qui m'a dit que ça reste du domaine du dentiste. Qui m'avait quand même conseillé de garder mon RDV chez le privé pour un 2e avis. Donc rien de grave a priori, un kyste dentaire, suivi par le dentiste avec l'avis d'un spécialiste hospitalier mais ya quand même eu une grosse défaillance niveau respect du patient d'un tiers.

Ou que quand tu fais remarquer à l'obstétricienne qu'elle n'a pas bien fait son boulot à l'accouchement de ta femme de 50kg toute mouillée qui allait pondre une patate de 4,5kg et qu'une césarienne aurait dû être envisagée et que la seule réponse c'est l'argument d'autorité "vous n'avez pas fait x années d'études" alors que, connasse, c'est les interrogations de la sage-femme et sa demande, refusée, d'échographie qui me fait dire ça, l'intérêt du patient, je le vois pas derrière l'ego.

Alors j'imagine que pour plus grave et moins achalandé niveau médecins, on peut tomber dans une détresse psychologique qui rend vulnérable au charlatanisme.
Et pas juste parce qu'on est un gros débile complotiste. Mais parce que les premiers de cordée ne font juste pas le boulot. Parce que contrairement à ce qu'ils pensent, ils n'ont simplement pas les reins assez solides. Qu'ils mènent à peu près bien leurs barques, sans doute, mais qu'ils arrêtent de croire ou de faire croire qu'ils puissent être des modèles.
Parce que si un Lagavulin 16 ans d'âge au bar du Rotary Club, ça en jette plus qu'un Ricard au PMU, ça attaque aussi les neurones.

Alors c'est pas spécialement de la faute des médecins qui sont d'abord des êtres humains mais ce n'est pas la faute des réseaux sociaux non plus.
Il y a de grosses lacunes dans le système de santé et c'est le résultat d'une politique et d'un choix de société.


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