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MessagePosté: 04 Juil 2024, 22:07 
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Dès la reprise musicale et formelle de l’ouverture du premier Le Flic de Beverly Hills, avec ce Detroit du quotidien, on enchaîne les renvois à des motifs désormais bien connus de la franchise : arrivée à Beverly Hills avec montage du folklore de rue, atterrissage d’avion avec le soleil couchant, commissariats en open space, impros gouailleuses pour obtenir des informations ou pénétrer dans un lieu inaccessible, empilement d’obstacles, quiproquos révélateurs, zooms et dé-zooms, doubles discours des antagonistes, alliés jamais totalement sûrs de ce qu’ils font, ou s’ils sont menés en bateau par Foley.

L’intrigue fait fi des progrès technologiques foudroyants depuis ne serait-ce que le III (les portables ne font que remplacer les fixes, les filatures se font encore avec des émetteurs collés sous la bagnole etc.), mais plus encore des progrès scénaristiques, thématiques et formels du genre : tout se résout à nouveau par de la conversation, de la confrontation, de la character study bien pulp (entre personnages comme à destination du spectateur), bref, par le déroulé d’une écriture éprouvée. Pas de surenchère d’effets ou de dramaturgie. Du pur analogique.

La fille aurait pu être une girlboss de plus surtout à l’ère de la Sainte Femme Noire ™, cet archétype qui fait passer sarcasme et impolitesse pour force de caractère : le personnage s’avère d’une grande vulnérabilité que j’ai trouvé bien jouée, avec une écriture pleine de crispation pudique, sans excès, qui propose une lecture franche et assumée, sans non plus être fracassante, de ses daddy issues présentées ici comme une faille. Elle n’émascule pas son père au nom d’un « passage de flambeau » qui est en réalité un rituel d’humiliation iconoclaste, mais au contraire le complète avec sens : Foley est la version moderne de Renart du roman médiéval éponyme, un personnage rusé, trompeur et triomphant, qui se rit de tout et particulièrement des autres, auto-suffisant dans sa performance. Ici, il se trouve alourdi par les années et le poids d’une faute morale somme toute ordinaire (père absent après un divorce).

Les anciens, qui auraient pu être réduits à des cameos à la fois sursignifiants dans leur intentionnalité et complètement vides de sens : ils reprennent leurs rôles comme si de rien n’était et dans des situations adaptées qui renvoient aux éléments d’intrigue passées (Billy qui disparaît comme Bogomil dans le II, Taggart qui remplace Bogomil, Serge qui rejoue le même comique de situation), sans s’appesantir sur des références appuyées… du moins jusqu’au dernier tiers, qui sombre malheureusement dans le syndrome The Expendables.

Le méchant, qui aurait pu être une sorte de geek sociopathique (avec pourquoi pas une meuf asiatique à ses côtés pour les combats) avec un projet type voler des missiles ou une IA, histoire de doper la franchise à coups d’enjeu planétaire : comme dans les précédents il est grillé direct par sa sale gueule et son côté séducteur qui pue la malhonnêteté à des kilomètres (Kevin Bacon mdr, et il s’éclate), entouré d’hommes de mains patibulaires.

Comme je l’ai indiqué plus haut, ça s’affaiblit lors d’un dernier tiers à la fois programmatique et trop appuyé, qui tranche avec le reste qui se faisait plaisir avec une redite humble de la formule (et quelques effets spéciaux vraiment hideux… d’ailleurs c’est moi ou Murphy n’est pas « vraiment » dans la bagnole à la fin ?).

Pas indispensable, des qualités appréciables ici et là, une légereté conservée par moments, une bonne alchimie (Joseph Gordon-Levitt, bien comme d'hab) et certainement pas la catastrophe que ça aurait pu être. Mais ça se termine sur de la paresse. Maintenant j’attends L’Arme Fatale V de Mel Gibson.

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MessagePosté: 04 Juil 2024, 22:29 
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Localisation: FrontierLand
Un remake mou et inutile du 2, à aucun moment le film ne fait "cinéma", on est dans le pur produit de plate forme 2024 bourré de fan service tantôt rigolo tantôt lourdingue.
La seule qualité du film est pour moi d'avoir su préserver le côté comédie ET action, même si celle-ci est 100 fois moins dynamique que le Tony Scott, mais au moins le film est resté dans le même "genre" (pas comme un Ghostbusters 3 par exemple qui a oublié que la série était comique).
Aussitôt vu, aussitôt oublié.

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 07 Juil 2024, 02:15 
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Messages: 4050
Localisation: bah un cimetière, tiens...
A peu près pareil que le Cow-Boy, c'est un remake quasi exact du 2, plus mou, qui a au moins le mérite de rester sur sa recette, mais n'arrive pas tout à fait à compenser la perte de rythme par les développements qui aurait dûs être amenés. La vieillesse des personnage est bien là, mais montrer Foley qui rate ses tours parce qu'il n'a plus le rythme, ça fait plus papy qui radotte sa blague ratée plutôt que d'en faire une nouvelle.
On voit bien que l'écriture a conscience à l'avance des lacunes du projet trop cantonné au remake, pour coller à l'esprit, essaie de les combler en amenant les évidences, (la vieillesse, la paternité et son échec...) mais n'arrive pas à jouer dessus.
Finalement, c'est peut-être l'enquête qui en pâtit le plus parce que dans les moments les plus Derrick, on se fait vraiment chier.
Pour autant ça prend quand même un peu, y a quelques blagues bien écrites, le jeu de Murphy arrive à continuer de le rendre sympathique, et ma femme, qui est étrangement la personne la plus rapide que je connaisse à se faire chier devant un film m'a dit qu'elle voudrait voir les anciens après celui-là.

_________________
C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs


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MessagePosté: 21 Aoû 2024, 09:57 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 87078
Localisation: Fortress of Précarité
J'ai traîné à le mater mais plus par concours de circonstances qu'autre chose parce que, sans me faire d'illusions, j'étais tout à fait prêt à apprécier un petit retour nostalgique et si ça fait plaisir de voir Eddie Murphy retrouver un peu de sa verve d'avant, l'énergie n'est clairement plus la même. J'aurais tendance à dire que le concept même de l'élément perturbateur (un noir de Detroit dans Beverly Hills, un flic aux méthodes de voyou) fonctionne à merveille quand le personnage a 22 ans (l'âge de Murphy lors du tournage du premier) et beaucoup moins quand il en a SOIXANTE-DEUX.

Il y a une scène pas impertinente à ce sujet quand il entre dans un hôtel de luxe et commence à baratiner la réceptionniste pour obtenir une chambre gratos, "à l'ancienne", avant de lâcher l'affaire en cours de route parce qu'il n'a plus l'énergie. Mais c'est un détail dans une suite tardive qui, malgré Bruckheimer à la prod et le nom du personnage dans le titre derrière celui de la franchise, ne propose rien d'aussi intéressant thématiquement qu'un Top Gun Maverick.

Là aussi, le modèle est un film de Tony Scott (retour au 2.35, à une certaine stylisation esthétique loin de Brest ou Landis) mais ce premier long de Mark Molloy est, en plus d'être complètement anonyme (photo numérique soignée mais tout de même trop sombre et passe-partout, mise en scène à la limite du télévisuel), d'une mollesse achevée (c'est d'ailleurs le plus long des quatre films).

La formule est tellement appliquée à la lettre qu'on va jusqu'à reprendre plusieurs des chansons des BO des deux premiers films de manière quasi-putassière, on rappelle absolument TOUS les comic reliefs de la saga (Serge, aujourd'hui, c'est gênant), on ressort une intrigue '80s aussi fatiguée que les personnages (les films utilisant Kevin Bacon en méchant devraient perdre un point d'office), y a Joseph Gordon-Levitt qui paraît presque aussi vieux que Reinhold et Ashton (et me paraît étrangement miscast, dans une énergie qui n'est pas du tout celle de cet univers). Le partenariat avec la fille distante n'est pas inintéressant comme dynamique d'opposition à Foley mais les dialogues sont constamment d'un didactisme assommant et ça n'est jamais touchant.

C'est mieux que le 3 mais c'est vraiment pas fameux. C'est fou de se dire qu'on regrette que Brett Ratner (ou Adil et Billal) ne l'ait pas fait.

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