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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 22 Mar 2024, 12:14 
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Fire walk with me a écrit:
Oui tous les métiers au contact du public ont de gros souci.


Oui, et là aussi, j'avais cette chance quand j'étais barman ou caissier McDo de pouvoir envoyer chier le client et me barrer. Parce que je savais que c'était du provisoire. Mais ceux qui y bossaient depuis vingt ans, en m'expliquant que "c'est comme ça, le boulot" (pire phrase ever), ça m'horrifiait. A noter que mes parents me disaient la même chose, c'est ça le boulot... Génération de cons.

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 22 Mar 2024, 17:20 
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Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?
C'est pas forcément un vilain mot car j'ai tendance à penser que lorsqu'on aime son travail et qu'on est porté par le devoir, il faut savoir souffrir pour ça et il y a beaucoup de masos qui ne se réalisent qu'a travers ça, on peut considérer quand j'en fais partie. Feu notre cher Directeur Général a exercé ses fonctions passé 72 ans, premier arrivé, dernier parti du bureau, jusqu'à ce qu'il apparaisse malade et de plus en plus souffrant, s'absentant parfois plusieurs semaines mais revenant toujours, jusqu'à ce qu'il soit retiré de force après un nouveau malaise. Plusieurs mails à la suite de ça assurant qu'il suivait toujours les affaires, puis un dernier annonçant finalement qu'il confiait ses fonctions à son second. Une semaine plus tard, il était mort. Sans en faire mon idéal de vie, j'avoue que cette abnégation de moine-soldat me laisse rêveur.
... Mais ça ne concerne sans doute qu'une infime minorité de chanceux. Pour la plupart, la souffrance est hélas subie à cause d'un environnement pourri.

Nouvelle marotte managériale ou vrai problème qui prend de l'ampleur ?
Honnêtement, est-ce que ça a vraiment été mieux avant un jour?

Des exemples vécus ou en tant que témoin ?
Le pire des tafs, c'est celui où on ne se sent pas à sa place parce qu'on n'arrive pas à suivre ou au contraire parce qu'on se sent englué par la médiocrité ambiante. Je n'ai pas eu à souffrir de managers toxiques, ou alors j'ai su les garder à distance vitale, surtout de l'incompétence, mais si je me suis rendu malade au travail, ça a aussi été 50% de ma faute à refuser de demander l'aide, par honte ou fierté et une ignorance volontaire des mes managers. A un moindre niveau, j'ai hélas plus tard été moi-même dans le rôle de ce manager incompétent qui feint de ne pas voir son sous-traitant perdu et bien qu'on m'ait qualifié de "nicest boss ever", je sais que j'ai mal géré, c'est à dire pas géré du tout, cette souffrance par peur sortir de mon rôle ou de blesser. C'est pour ça que je n'ai aucune ambition managériale et me dit que même avec toute l'empathie du monde, je serais capable de faire plus de dégâts que de bien sur une personne, sans même les résultats pro qui vont avec.

Sinon, vu l'expérience de ma femme dans une boîte "familiale", en fait une entreprise bio-médicale de plusieurs centaines de salariés rachetée par une figure locale sans aucune compétence biomédicale aux ambitions multinationales, secondé par sa femme, dentiste à mi-temps à l'autre bout de la France qui micro-manageait en videoconf depuis sa Lamborghini. "Avec 24 bureaux on est déjà 200% d'occupation de l'open space selon les normes ? Mais si ceux qui seront devant la porte veulent bien se lever chaque fois que quelqu'un entre et sort, on peut rajouter encore deux bureaux.", "J'ai bien reçu ton email rappelant qu'un CE est obligatoire au-delà de 500 salariéssi qqn en fait la demande, mais en resortant du bureau tu vas faire comme si tu l'avais jamais envoyé.". "Trois semaines de confinement obligatoire ? On va accorder deux jours de télétravail pendant deux semaines alors.". Des avantages des salariés accordés à la gueule du client, des réunions systématiquement aggressives entre les services, des négociations et arrangements permanents avec les normes et les lois qui se retrouvaient à tous les niveaux, en particulier le coeur du métier donc, la fabrication d'équipements médicaux.
Ma femme avait des collègues très sympas qui ironisaient bien sur tous ça et lui permettaient de tenir mais subissaient en serrant les dents et se barraient les uns après les autres, au bout d'un an, elle était déjà une ancienne.

@ Degryse :
Si tu utilises des implants B*****h D****l : change de fournisseur.


Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?
Dans le cas où j'en suis devenu malade, j'ai été viré de ma mission. C'était brutal et humiliant, mais pas inattendu, aussi bien qu'une libération et j'ai eu la chance de pouvoir retomber très rapidement sur mes pattes et passer à autre chose.

Dans le cas de ma femme, quand le meilleur d'entre eux est parti, elle a démisionné et s'est lancé dans une reconversion totale (encore).

Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?
Il y a peu, j'aurais dit non, mais j'ai maintenant un nouveau N+1/2 qui s'est intercalé avec mon manager et lui est très compétent et connu pour dire merde à la hiérarchie avec les arguments pour. Il est aussi plus compétent à mettre la pression aussi, mais il sait ce qu'il veut et ce qu'il demande, pas du tout quelquechose qu'on peut dire de mon N+1.

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?
1- Les collègues, toujours en premier.
2- Etre un ultra-privilégié comme moi. Quand j'ai été embauché par mon employeur, mon salaire à doublé du jour au lendemain pour faire exactement le même travail le cul posé sur la même chaise. Et il se trouve que dans une organisation où les salaires sont au-dessus du marché, il semble que 90% des problèmes RH courants s'évaporent comme par enchantement.
3- Un secteur peu concurrentiel : je travaille dans le nucléaire, pour faire vite. Ca pourra vous sembler contre-intuitif, mais sûreté fait loi et il y une culture d'ouverture et de bienveillance pour éviter de cacher les cadavres sous le tapis et surtout d'éviter la précipitation pour ne pas faire n'importe-quoi. La pression est réelle et ça charrie un grand lot de désavantages en terme de lourdeur, stagnation pro mais les garde-fous sont nombreux.
4- Avoir un but qui fait se lever le matin. Mon travail au quotidien pourrait faire crever d'ennui bien des gens, et des fois j'en suis pas loin, mais quand on le fait dans le but de fabriquer un truc, y'a pas plus fun.
5- Avoir un matelas de "fuck-you money", je vais pas mentir ça aide aussi.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 22 Mar 2024, 18:17 
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Sir Flashball
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Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?

Des abstractions qui concernent les autres gens.

Nouvelle marotte managériale ou vrai problème qui prend de l'ampleur ?

Aucune idée.

Des exemples vécus ou en tant que témoin ?

Des sales ambiances dans des endroits où j'ai fait des petits boulots par le passé, mais comme je savais que j'étais pas là pour rester, j'en avais rien à foutre.

Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?

Me casser à la fin de mon contrat.

Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?

Mes quoi ? Dans le quoi ?

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?

Quand on n'a pas de collègues ni de patron.
(Après, quand je bossais à la fac, j'avais de super collègues, tout le monde était chouette, et comme j'étais là temporairement, j'en avais rien à foutre des injonctions de l'Académie. C'était cool.)

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 22 Mar 2024, 18:58 
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Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?

Un peu de tout ça mais j'en suis au stade, après avoir autant bourlingué, où je considère que c'est constitutif de mes milieux d'exercice, au même titre que les missions portées en bandoulière : les deux faces d'une même pièce

Nouvelle marotte managériale ou vrai problème qui prend de l'ampleur ?

Marotte managériale assurément, il n'y qu'à s'intéresser aux règlements intérieurs ou aux documents qualité de n'importe quelle boîte a minima surveillée par des instances extérieures. Leur profusion est d'ailleurs proportionnelle à l'expansion du problème, et inversement proportionnelle à l'existence de solutions "justes" où les coupables seraient sanctionnés et les victimes écoutées, mises en sécurité, impliquées dans une démarche rétributive etc.

Maintenant ça empire, plus particulièrement depuis le Covid, ou plutôt depuis les confinements et l'anxiété savamment entretenue qui a achevé d'affaiblir encore plus les gens déjà fragiles.

Des exemples vécus ou en tant que témoin ?

Vécus pas vraiment, je me considère (peut-être à tort) comme harassment proof au travail : ponctuel, d'humeur égale, détendu mais efficace, présent pour les collègues, discret quand il le faut et capable de différer le conflit notamment en employant des moyens détournés. Jusqu'à présent dans mon parcours, celles et ceux (mais surtout celles : #féminitétoxique) qui m'ont cherché étaient moins compétents que moi, même si au-dessus dans l'organigramme. Il m'a toujours suffit de prendre mon mal en patience, gérer mes émotions négatives, bien faire mon travail et obtenir l'approbation de leur propre N+1 : ça crée un équilibre de la terreur sans trop se fouler, et une réputation de mec réglo et carré qui leur renvoie leurs propres manquements sans avoir à hausser le ton. C'est très vrai que beaucoup de harceleurs et harceleuses sont eux-même en souffrance, une des techniques pour les affronter est donc leur infliger une plus grande souffrance encore. Au travail, être soi-même compétent et apprécié est souvent le pire traitement qu'on puisse leur réserver. Mais ça implique beaucoup de sociabilisation (être populaire, quoi), et il ne faut pas que les adversaires soient trop nombreux.

Témoin en revanche, oui. A bosser dans un milieu majoritairement féminin depuis aussi longtemps, je pourrais en faire une thèse d'anthropologie, même en inventer une nouvelle branche. Et toujours dans des situations où il n'y avait aucune trace écrite, aucune preuve, rien pour constituer un dossier. Le plus horifiant, c'est quand il y a une relation symbiotique harceleur/harcelé, qu'on simplifie un peu trop hâtivement à mon goût par un "phénomène d'emprise" : ces cas où la victime participe activement à ce qu'elle subit, et à un climat général qui finit par atteindre et envahir les autres. Affreux et révoltant, d'autant plus que la victime pourra te pousser sous les roues du bus pour alimenter le système. On ne sait pas par où prendre le problème. En général je calcule pas, empathie sélective, et puis à ce niveau il n'y a strictement plus rien de rationnel, c'est bien au-delà de mes capacités.

Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?

Les départs, comme d'autres l'ont déjà noté. En l'absence de "justice" et de rétribution, le mieux est encore de partir mais encore faut-il que ce soit possible (et souhaité). Dans les cas d'effondrement les plus graves, la médecine du travail peut diriger la personne vers une inaptitude, une pension d'invalidité... mais là c'est qu'on a sombré dans la maladie, c'est une vie professionnelle (donc une vie à part entière) qui est brisée. Si pas d'effondrement radical, la médecine du travail n'est pas d'une grande utilité. Et si pas de preuves, l'inspection du travail, les CSE, les syndicats n'y pourront pas grand chose de plus.

Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?

Ces jours-ci pas vraiment, ce sont des situations qui cultivent la solitude envers et contre tout. On dispose pendant un temps très limité, quand les maltraitances commencent, et surtout quand on sait en identifier les prémices, de l'opportunité d'organiser une "résistance" ou un réseau de soutien entre collègues. Si on rate cette fenêtre de tir, en général derrière c'est mort. Et même si ça marche, ça reste fragile, conditionné par les absences, les départs... ou les revirement de situation. Le mieux reste encore d'être attentif et d'éviter les problèmes (quand c'est possible).

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?

D'être bien tout court, déjà. Avoir conscience de notre valeur humaine et professionnelle, être capable de déceler et valoriser celle des autres. Accepter les compromis face à des gens déconnants et malveillants : ça peut parfois (au prix d'un long travail) les amener, même les pires, vers de meilleurs rivages, ou en tout cas les contenir, réduire leur capacité de nuire, les réduire eux-même à leur fonction et leurs missions, les transformer en figurants. C'est une belle défaite qu'on peut leur imposer, plus humaine que celle envisagée plus haut, mais il faut que les conditions idéales soient réunies (la première : avoir envie d'autre chose que de les enculer), ce qui est rare.

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 22 Mar 2024, 19:08 
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Citation:
Si tu utilises des implants B*****h D****l : change de fournisseur. :twisted: :twisted:


Nope. Straumann


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 23 Mar 2024, 10:34 
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Müller a écrit:
Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?

Un peu de tout ça mais j'en suis au stade, après avoir autant bourlingué, où je considère que c'est constitutif de mes milieux d'exercice, au même titre que les missions portées en bandoulière : les deux faces d'une même pièce

Nouvelle marotte managériale ou vrai problème qui prend de l'ampleur ?

Marotte managériale assurément, il n'y qu'à s'intéresser aux règlements intérieurs ou aux documents qualité de n'importe quelle boîte a minima surveillée par des instances extérieures. Leur profusion est d'ailleurs proportionnelle à l'expansion du problème, et inversement proportionnelle à l'existence de solutions "justes" où les coupables seraient sanctionnés et les victimes écoutées, mises en sécurité, impliquées dans une démarche rétributive etc.

Maintenant ça empire, plus particulièrement depuis le Covid, ou plutôt depuis les confinements et l'anxiété savamment entretenue qui a achevé d'affaiblir encore plus les gens déjà fragiles.

Des exemples vécus ou en tant que témoin ?

Vécus pas vraiment, je me considère (peut-être à tort) comme harassment proof au travail : ponctuel, d'humeur égale, détendu mais efficace, présent pour les collègues, discret quand il le faut et capable de différer le conflit notamment en employant des moyens détournés. Jusqu'à présent dans mon parcours, celles et ceux (mais surtout celles : #féminitétoxique) qui m'ont cherché étaient moins compétents que moi, même si au-dessus dans l'organigramme. Il m'a toujours suffit de prendre mon mal en patience, gérer mes émotions négatives, bien faire mon travail et obtenir l'approbation de leur propre N+1 : ça crée un équilibre de la terreur sans trop se fouler, et une réputation de mec réglo et carré qui leur renvoie leurs propres manquements sans avoir à hausser le ton. C'est très vrai que beaucoup de harceleurs et harceleuses sont eux-même en souffrance, une des techniques pour les affronter est donc leur infliger une plus grande souffrance encore. Au travail, être soi-même compétent et apprécié est souvent le pire traitement qu'on puisse leur réserver. Mais ça implique beaucoup de sociabilisation (être populaire, quoi), et il ne faut pas que les adversaires soient trop nombreux.

Témoin en revanche, oui. A bosser dans un milieu majoritairement féminin depuis aussi longtemps, je pourrais en faire une thèse d'anthropologie, même en inventer une nouvelle branche. Et toujours dans des situations où il n'y avait aucune trace écrite, aucune preuve, rien pour constituer un dossier. Le plus horifiant, c'est quand il y a une relation symbiotique harceleur/harcelé, qu'on simplifie un peu trop hâtivement à mon goût par un "phénomène d'emprise" : ces cas où la victime participe activement à ce qu'elle subit, et à un climat général qui finit par atteindre et envahir les autres. Affreux et révoltant, d'autant plus que la victime pourra te pousser sous les roues du bus pour alimenter le système. On ne sait pas par où prendre le problème. En général je calcule pas, empathie sélective, et puis à ce niveau il n'y a strictement plus rien de rationnel, c'est bien au-delà de mes capacités.

Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?

Les départs, comme d'autres l'ont déjà noté. En l'absence de "justice" et de rétribution, le mieux est encore de partir mais encore faut-il que ce soit possible (et souhaité). Dans les cas d'effondrement les plus graves, la médecine du travail peut diriger la personne vers une inaptitude, une pension d'invalidité... mais là c'est qu'on a sombré dans la maladie, c'est une vie professionnelle (donc une vie à part entière) qui est brisée. Si pas d'effondrement radical, la médecine du travail n'est pas d'une grande utilité. Et si pas de preuves, l'inspection du travail, les CSE, les syndicats n'y pourront pas grand chose de plus.

Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?

Ces jours-ci pas vraiment, ce sont des situations qui cultivent la solitude envers et contre tout. On dispose pendant un temps très limité, quand les maltraitances commencent, et surtout quand on sait en identifier les prémices, de l'opportunité d'organiser une "résistance" ou un réseau de soutien entre collègues. Si on rate cette fenêtre de tir, en général derrière c'est mort. Et même si ça marche, ça reste fragile, conditionné par les absences, les départs... ou les revirement de situation. Le mieux reste encore d'être attentif et d'éviter les problèmes (quand c'est possible).

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?

D'être bien tout court, déjà. Avoir conscience de notre valeur humaine et professionnelle, être capable de déceler et valoriser celle des autres. Accepter les compromis face à des gens déconnants et malveillants : ça peut parfois (au prix d'un long travail) les amener, même les pires, vers de meilleurs rivages, ou en tout cas les contenir, réduire leur capacité de nuire, les réduire eux-même à leur fonction et leurs missions, les transformer en figurants. C'est une belle défaite qu'on peut leur imposer, plus humaine que celle envisagée plus haut, mais il faut que les conditions idéales soient réunies (la première : avoir envie d'autre chose que de les enculer), ce qui est rare.



Ça s'appelle faire les questions et les réponses.
J'avoue ne pas saisir la logique qui parait relever d'une forme de supercherie ou de mythomanie : solliciter une forme de retour d'expérience voire de confession des autres, qui les amène à exposer des experiences pénibles et plutôt confidentielles (ce qui peut être de l'ingénierie sociale), pour conclure à partir de ton propre cas pour minorer le problème, auquel tu dis échapper par nature (et doublement, d'une part par ton bon sens et ta solidité psychologique, d'autre part sociologiquement le problème est surtout causé par des femmes et tu y échappes en étant un homme -ce qui est bien foireux - il est bien plus déterminé par les structures hiérarchiques, les habitudes culturelles et la prédence ou non d'une forme d'autocontrôle, le type de contrats et l'equilibre entre entre cdd et cdi. le degré de politisation du recrutement dans le cas d'une administration, même si les psycholgies influencebtnt la forme finale sur laquelle il se manifeste). Tout en critiquant une forme de publicité du statut de victime tu poses au thérapeute bénévole pour un problème dont tu dis toi-même qu'il te concerne finalement moins que les autres. Il n'y a pas comme un os?

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 23 Mar 2024, 11:22 
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Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?

Un vrai problème, qui est malheureusement devenu une mode dans un monde de fragiles et comme souvent dans ces cas là, les vrais cas pâtissent du caractère systématique de certaines plaintes.
Nouvelle marotte managériale ou vrai problème qui prend de l'ampleur ?


Bon, j'ai répondu dès la première question j'ai l'impression.

Des exemples vécus ou en tant que témoin ?


Quelques exemples dans les cabinets d'avocats, oui, mais aussi un nombre fou de contre-exemples :

Le truc classique "Vous avez pris votre après-midi" lorsque certains partaient avant une certaine heure - parfois 20 heures. Il y a eu quelques articles sur plusieurs cabinets d'avocats condamnés pour des pratiques ahurissantes, tout ce qui est écrit est sans doute vrai :

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/le-cabinet-davocats-racine-severement-condamne-pour-harcelement-moral-20211015_NUAVETGJFVDHBDPJECQHUU7VKI/

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/accusations-de-harcelement-lavocat-emmanuel-pierrat-juge-en-appel-20230119_TU25OR6JQZFNLBDGB3R5GKXAXQ/

Cette collaboratrice qui avait négocié l'autorisation de partir tous les jours à 17:30 et qui m'a expliqué qu'elle était harcelée par notre patron le jour où, à 17 heures, il nous indiqué partir à un court rendez-vous extérieur et qu'il m'a dit "à tout à l'heure" et à elle, "à demain".

Ce sportif qui arrive chez le masseur/kiné, s'allonge sur la table, et gueule parce ledit masseur a commencé à le masser sans demander l'autorisation (j'avoue, je n'en ai pas été témoin, mais le masseur est une connaissance).


Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?


Que certains aient eu la force et le courage d'aller jusqu'au procès.


Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?

Je n'ai jamais souffert de ce type de situation et n'en ai jamais été le témoin direct, sauf, comme je l'ai dit, lorsque "l'employé" se disais harcelé et je ne comprenais pas de quoi il parlait.

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?


Aucune idée.


Film Freak a écrit:

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?
Quand on n'a pas de patron.


Quand ton patron, ce sont tes clients, crois moi, cela peut être bien pire.

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Dernière édition par Billy Budd le 23 Mar 2024, 15:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 23 Mar 2024, 12:20 
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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 23 Mar 2024, 12:58 
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Mr Degryse a écrit:
Ça s'appelle faire les questions et les réponses.
J'avoue ne pas saisir la logique qui parait relever d'une forme de supercherie ou de mythomanie : solliciter une forme de retour d'expérience voire de confession des autres, qui les amène à exposer des experiences pénibles et plutôt confidentielles (ce qui peut être de l'ingénierie sociale), pour conclure à partir de ton propre cas pour minorer le problème, auquel tu dis échapper par nature (et doublement, d'une part par ton bon sens et ta solidité psychologique, d'autre part sociologiquement le problème est surtout causé par des femmes et tu y échappes en étant un homme -ce qui est bien foireux - il est bien plus déterminé par les structures hiérarchiques, les habitudes culturelles et la prédence ou non d'une forme d'autocontrôle, le type de contrats et l'equilibre entre entre cdd et cdi. le degré de politisation du recrutement dans le cas d'une administration, même si les psycholgies influencebtnt la forme finale sur laquelle il se manifeste). Tout en critiquant une forme de publicité du statut de victime tu poses au thérapeute bénévole pour un problème dont tu dis toi-même qu'il te concerne finalement moins que les autres. Il n'y a pas comme un os?


Quand bien même je n'ai jamais été victimisé à ce degré, j'en ai été suffisamment témoin et il y a suffisamment d'anecdotes, issues de personnes et de milieux professionnels différents et sur maintenant deux pages de topic, pour faire ressortir le systématisme des violences psychologiques, dans certains cas inouïes, au travail. C'était mon seul objectif, et je ne suis pas surpris de lire tout ça.

J'ai donné des conseils ou fait de la "thérapie" à qui ? J'ai minimisé quoi ? J'ai cité quelqu'un en lui répondant "tu aurais dû faire ci" ou "ta femme s'en serait mieux tirée en disant ça" ? J'ai répondu à Art Core en lui demandant si c'était pas plutôt lui qui avait fait de la merde, qu'il pourrait se remettre en question depuis le temps, qu'il arrête de se victimiser ? Un peu de décence.

Et relis moi bien, je n'y échappe pas "par nature", il n'y a pas besoin de faire une analyse de texte trop compliquée ou lire entre les lignes : je décris les grandes lignes d'une stratégie d'adaptation en entreprise qui me demande énormément d'énergie, et s'avère nécessaire pour assurer ma tranquilité. C'est un boulot dans le boulot.

Comment tu peux prendre un "dans mon cas j'ai remarqué que telle ou telle approche a pu fonctionner sous certaines conditions" et en faire un "faites ça et vous serez un mâle alpha comme moi d'ici l'été" ? C'est ça l'os : tes problèmes récurrents de compréhension, et une malveillance presque constante dans ton interprétation des messages. Tu as le profil typique de la victime de harcèlement devenu harceleur à son tour, et si j'ai bien saisi deux ou trois références au passé du forum tu n'en es plus à ton coup d'essai.

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 23 Mar 2024, 13:19 
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Film Freak a écrit:
Quand on n'a pas de compte à rendre.


J’ai du mal à imaginer un boulot où tu n’as aucun compte à rendre. À moins bien sûr de ne pas avoir du tout besoin d’argent (mais c’est presque plus un hobby qu’un boulot dans ce cas).

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 23 Mar 2024, 14:57 
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Billy Budd a écrit:
Un vrai problème, qui est malheureusement devenu une mode dans un monde de fragiles

Wesh.

Évidemment que ce phénomène se prête à ce genre de caricature, notamment chez les droitards, que ce soit ceux des trafics que ceux les défendant (le blanchiment n'a pas d'odeur, pas même celle de l'eau de javel, tant il prend des formes différentes) mais d'une, l'existence de ce phénomène implique aussi une force à au moins parler de relations conflictuelles, de deux, la définition n'est pas tant celle de la fragilité que de l'inutilité.
Couplée à une flexibilité permettant d'entrevoir d'autres emplois assez facilement. Même si elle a des limites, ces emplois n'étant plus non plus aussi confortables et rémunérateurs et sûr que ceux de l'époque "boomer" (même si je n'aime pas cette généralité, il faut reconnaître que la catégorie des cadres de cette époque arrivent pour certains à un âge faisant qu'ils n'auront pas travaillé la moitié de leurs vies).

Le courage et la force d'encaisser les emmerdes pendant 40 ans en sachant qu'on allait au bout de son crédit avec une retraite assurée à mettre en balance avec le courage et la force de ne plus accepter d'avaler des couleuvres en permanence qui ne te nourrissent même pas au bout du compte...
La fragilité est beaucoup plus sur celle de la gratification à attendre du travail. Pourquoi accepter certaines conditions de travail alors que la contrepartie possible est d'être sur la brèche en permanence ?

Ajoutez à ça que nous sommes nombreux aujourd'hui à reconnaître l'inutilité de notre activité professionnelle (si ce n'est sa nocivité), ce qui est le signe alors d'une certaine force de caractère mais aussi d'une capacité à envisager la société dans une globalité dépassant sa propre catégorie personnelle.
Les "boomers", dans une société moins atomisée, pouvaient plus facilement croire que leurs métiers participaient d'un élan collectif donnant un certain sens. Aujourd'hui, c'est quand même plus compliqué (peut-être moins dans la haute technologie).

Et puis, cette société ayant choisi la tertiarisation à outrance doit bien caler un certain nombre de ses diplômés sur le marché du travail et on se retrouve avec un excès de technos n'ayant ni expérience professionnelle, ni expérience humaine dont la seule culture de l'autorité est celle de la sévérité. Sachant qu'eux non plus ne sont pas forcément passionnés par ce qu'ils font, v'là le niveau de charisme qu'ils charrient.
Je vois vraiment une dégradation du niveau des encadrants. Chez les "boomers", la promotion interne était une vraie éventualité permettant d'acquérir une expérience humano-professionnelle on va dire alors qu'aujourd'hui, c'est la course à l'échalote aux diplômes qui fait qu'on entre plus tard sur le marché du travail. Suffit que le diplômé surjoue l'autorité et la compétence et on a vite fait de se retrouver avec la caricature du gars pensant révolutionner son service alors qu'il ne fait que remettre en place un système qui avait déjà échoué mais s'était un peu amélioré avec le bricolage des exécutants au jour le jour.

Reste les gens vraiment passionnés parce qu'ils font et ceux qui compensent avec l'argent.

Mais beaucoup plus que l'exemple individuel qui va viser le concept hyper simpliste de snowflake (qui existe sûrement mais que je trouve justement minoritaire face aux petits malins passagers clandestins ou les énervés qui se mutinent au moindre quignon de pain un peu rance), c'est évidemment un symptôme d'un système complètement à bout de souffle prêt à exploser mais qui essaie bon an mal an de considérer ça rationnellement histoire de retarder l'échéance qui sera de toute façon matérielle et collective et non pas une histoire d'individualisation psychologique.


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 26 Mar 2024, 14:04 
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Billy Budd a écrit:
Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?

Un vrai problème, qui est malheureusement devenu une mode dans un monde de fragiles et comme souvent dans ces cas là, les vrais cas pâtissent du caractère systématique de certaines plaintes.


C'est un peu violent dit comme ça mais n'empêche qu'il faudrait en effet veiller à ne pas galvauder l'expression de "burn out" par respect pour ceux qui en souffrent.

Perso je pense que dans les cas du burn out ou plus largement de "souffrance au travail" qui seraient directement dus au management il y'a forcément un problème au niveau de l'organisation. Même s'il s'agit de cas isolés il devrait y avoir en amont un effort de prévention, encadrement, structure etc. pour éviter au max que ça arrive, et que si c'est le cas ça puisse être remonté efficacement et traité. C'est pas évident à gérer non plus quand on est soit même manager donc il faut également que ceux-ci soient mis dans une position où ils soient à l'aise pour recevoir des retours et corriger le tir lorsqu'il y'a des abus avant que ça dégénère. Tout le monde peut faire des erreurs à tous les niveaux de la hierarchie. Après y'a un gros besoin de volonté de chacun mais bon, ceux qui jouent pas le jeu devraient simplement pas rester.

Des exemples vécus ou en tant que témoin ?

Je me suis demandé si je flirtais pas avec le burn out quand je bossais à Bangui: en un an et demi il y'a pas un weekend où je ne travaillais pas, faisant parfois des journées de 6h du mat' jusqu'à minuit, une pression de malade, un contexte/environnement de travail très difficile (on se rend plus compte aujourd'hui, mais avoir des deadlines d'enculé en se tappant quasi quotidiennement des pannes d'électricité et d'internet ça rend absolument fou), je prenais des risques de ouf parfois et c'était encore pire pour mes staffs. Il y'a des périodes où je buvais jusqu'à être saoul tous les soirs pour avoir un peu de répis mental, je me levais en pleine nuit à 3h du mat pour passer en revue ma todo list, je me suis même réveillé un matin en pleurs sans raison... Flippant tout ça, et j'ai fini ma mission complètement sur les rotules, j'ai subi un vrai épuisement pro je pense, par contre même ça c'était pas du burn out. J'en ai vu tomber dedans et c'était encore un niveau au dessus (crises d'angoisses au moment où aller au travail, arrêt avec impossibilité de sortir de chez soit pendant genre 2 mois à cause des séquelles, etc.).

Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?

J'avais un CDD... Un contrat d'un an, que j'ai renouvelé pour 6 mois ensuite. Quand t'as une deadline et que tu sais que derrière tu vas pouvoir souffler pendant 3 mois ça change les choses. C'était une chance pour moi parce que personne ne dépendait de moi, mais ça aurait aussi pu être une source de stress supplémentaire pour une autre personne, dans une situation différente.

La grosse différence aussi c'est que j'étais moi même en charge d'un département. Evidemment on attendait des résultats de ma part qui me mettaient sous pression mais j'étais assez libre de gérer ça comme je l'entendais et de me fixer aussi mes propres objectifs, donc d'une certaine manière je me suis un peu mis dans cette situation pare que j'avais envie de bien faire les choses, même si d'une autre manière j'avais pas trop le choix.

Un autre truc aussi c'est que quand on taff de façon aussi intense, et que le travaille prend tellement de place dans sa vie, surtout quand on vit aussi loin de ses proches on se rend plus trop compte de la réalité en fait. J'ai un peu l'impression qu'on est capables de se mettre dans des situations extrêmes et de s'y habituer. ça avait du sens de me buter à la tâche comme ça à ce moment là parce que j'étais dans une équipe où d'autres prenaient aussi voir plus chers encore, et parce que je travaillais dans un domaine (ONG) qui pour moi demandait ça. C'est seulement plus tard en rejoignant une autre mission où tout était 100x mieux organisé et plus simple que je me suis rendu compte que c'était débile de raisonner comme ça et qu'avant je travaillais juste comme un connard alors que jamais on aurait du se retrouver à se mettre aussi mals.

Par contre j'en retiens beaucoup de choses évidemment, notamment le fait de ne jamais vouloir mettre mes propres staffs dans cette situation (par contre effectivement y'a certains jours où le taff est plus intense et où ils vont devoir rester un peu plus tard que 17h, c'est une question de dosage et comment tu valorises le travail de chacun aussi).

Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?

Bah ça dépend un peu de qui, au niveau organisationnel par ex chez nous pas du tout, après à la fin j'avais un super directeur où y'aurait eu aucun problème à en discuter avec lui (il était aussi suffisamment raisonnable dans ses attentes donc ça se passait bien de toutes manières).

Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?

Franchement pour moi ce sont les perspectives: soit d'évolution dans la boite, soit d'évolution de la boite elle même et avoir le sentiment d'appartenir à une organisation qui fait quelque chose qui nous inspire un minimum. Et garder une distance suffisante pour profiter de sa vie en dehors du travail également. Le lieu aussi est important, être dans un environnement agréable ça change vraiment de perspective sur sa journée.

Après en soit ce sont des choses qui en réalité ne sont pas simples à trouver...


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 26 Mar 2024, 14:40 
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Pour l'anecdote, il y a un gars au boulot, assez peu apprécié, qui bosse seul, erre à la machine à café, mange seul depuis le départ progressif (à la retraite ou dans d'autres boites) de ses collègues, et parle seul à table. C'est un peu comme entendre un enfant pleurer en permanence chez les voisins, on se demande franchement quoi faire et si on doit remonter une alerte.

[En fait, le gars va très bien - et pour avoir finalement discuté avec lui, il est même très sympa]

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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 26 Mar 2024, 14:45 
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Le côté solitaire pourquoi pas, je suis un peu comme ça aussi, par contre parler tout seul là ça devient un peu flippant quand même !


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 Sujet du message: Re: Souffrance au travail
MessagePosté: 26 Mar 2024, 14:54 
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C'est la solitude progressive, suivie des monologues à table, qui était flippant en effet. D'autant que le gars approche de la retraite et qu'on l'imagine bien déborder au bout de 35 ou 40 ans de boite.

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