Qu'est-ce que ça vous évoque, comme notion ? Harcèlement (sexuel ou non), burn-out, climat toxique, culture d'entreprise malveillante etc. ?C'est pas forcément un vilain mot car j'ai tendance à penser que lorsqu'on aime son travail et qu'on est porté par le devoir, il faut savoir souffrir pour ça et il y a beaucoup de masos qui ne se réalisent qu'a travers ça, on peut considérer quand j'en fais partie. Feu notre cher Directeur Général a exercé ses fonctions passé 72 ans, premier arrivé, dernier parti du bureau, jusqu'à ce qu'il apparaisse malade et de plus en plus souffrant, s'absentant parfois plusieurs semaines mais revenant toujours, jusqu'à ce qu'il soit retiré de force après un nouveau malaise. Plusieurs mails à la suite de ça assurant qu'il suivait toujours les affaires, puis un dernier annonçant finalement qu'il confiait ses fonctions à son second. Une semaine plus tard, il était mort. Sans en faire mon idéal de vie, j'avoue que cette abnégation de moine-soldat me laisse rêveur.
... Mais ça ne concerne sans doute qu'une infime minorité de chanceux. Pour la plupart, la souffrance est hélas subie à cause d'un environnement pourri.
Nouvelle marotte managériale ou vrai problème qui prend de l'ampleur ?Honnêtement, est-ce que ça a vraiment été mieux avant un jour?
Des exemples vécus ou en tant que témoin ?Le pire des tafs, c'est celui où on ne se sent pas à sa place parce qu'on n'arrive pas à suivre ou au contraire parce qu'on se sent englué par la médiocrité ambiante. Je n'ai pas eu à souffrir de managers toxiques, ou alors j'ai su les garder à distance vitale, surtout de l'incompétence, mais si je me suis rendu malade au travail, ça a aussi été 50% de ma faute à refuser de demander l'aide, par honte ou fierté et une ignorance volontaire des mes managers. A un moindre niveau, j'ai hélas plus tard été moi-même dans le rôle de ce manager incompétent qui feint de ne pas voir son sous-traitant perdu et bien qu'on m'ait qualifié de "
nicest boss ever", je sais que j'ai mal géré, c'est à dire pas géré du tout, cette souffrance par peur sortir de mon rôle ou de blesser. C'est pour ça que je n'ai aucune ambition managériale et me dit que même avec toute l'empathie du monde, je serais capable de faire plus de dégâts que de bien sur une personne, sans même les résultats pro qui vont avec.
Sinon, vu l'expérience de ma femme dans une boîte "familiale", en fait une entreprise bio-médicale de plusieurs centaines de salariés rachetée par une figure locale sans aucune compétence biomédicale aux ambitions multinationales, secondé par sa femme, dentiste à mi-temps à l'autre bout de la France qui micro-manageait en videoconf depuis sa Lamborghini. "
Avec 24 bureaux on est déjà 200% d'occupation de l'open space selon les normes ? Mais si ceux qui seront devant la porte veulent bien se lever chaque fois que quelqu'un entre et sort, on peut rajouter encore deux bureaux.", "
J'ai bien reçu ton email rappelant qu'un CE est obligatoire au-delà de 500 salariéssi qqn en fait la demande, mais en resortant du bureau tu vas faire comme si tu l'avais jamais envoyé.". "
Trois semaines de confinement obligatoire ? On va accorder deux jours de télétravail pendant deux semaines alors.". Des avantages des salariés accordés à la gueule du client, des réunions systématiquement aggressives entre les services, des négociations et arrangements permanents avec les normes et les lois qui se retrouvaient à tous les niveaux, en particulier le coeur du métier donc, la fabrication d'équipements médicaux.
Ma femme avait des collègues très sympas qui ironisaient bien sur tous ça et lui permettaient de tenir mais subissaient en serrant les dents et se barraient les uns après les autres, au bout d'un an, elle était déjà une ancienne.
@ Degryse :
Qu'est-ce qui a aidé à résoudre la situation, ou en sortir ?Dans le cas où j'en suis devenu malade, j'ai été viré de ma mission. C'était brutal et humiliant, mais pas inattendu, aussi bien qu'une libération et j'ai eu la chance de pouvoir retomber très rapidement sur mes pattes et passer à autre chose.
Dans le cas de ma femme, quand le meilleur d'entre eux est parti, elle a démisionné et s'est lancé dans une reconversion totale (encore).
Vous faites confiance à vos collègues et/ou supérieurs dans l'éventualité où vous vous retrouveriez dans cette situation ? Ou quelqu'un d'autre dans le service ?Il y a peu, j'aurais dit non, mais j'ai maintenant un nouveau N+1/2 qui s'est intercalé avec mon manager et lui est très compétent et connu pour dire merde à la hiérarchie avec les arguments pour. Il est aussi plus compétent à mettre la pression aussi, mais il sait ce qu'il veut et ce qu'il demande, pas du tout quelquechose qu'on peut dire de mon N+1.
Qu'est-ce qui fait qu'on se sent "bien" à son travail ?1- Les collègues, toujours en premier.
2- Etre un ultra-privilégié comme moi. Quand j'ai été embauché par mon employeur, mon salaire à doublé du jour au lendemain pour faire exactement le même travail le cul posé sur la même chaise. Et il se trouve que dans une organisation où les salaires sont au-dessus du marché, il semble que 90% des problèmes RH courants s'évaporent comme par enchantement.
3- Un secteur peu concurrentiel : je travaille dans le nucléaire, pour faire vite. Ca pourra vous sembler contre-intuitif, mais sûreté fait loi et il y une culture d'ouverture et de bienveillance pour éviter de cacher les cadavres sous le tapis et surtout d'éviter la précipitation pour ne pas faire n'importe-quoi. La pression est réelle et ça charrie un grand lot de désavantages en terme de lourdeur, stagnation pro mais les garde-fous sont nombreux.
4- Avoir un but qui fait se lever le matin. Mon travail au quotidien pourrait faire crever d'ennui bien des gens, et des fois j'en suis pas loin, mais quand on le fait dans le but de fabriquer un truc, y'a pas plus fun.