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MessagePosté: 27 Déc 2022, 10:44 
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aka Speak No Evil

Bon hier, c'était le double bill des films ou des réalisateurs que l'on compare à Haneke.
Et comme le préfigure cette comparaison, c'est assez mauvais. Film d'horreur essentiellement psychologique dans sa majeure partie avant un déchaînement de violence obscène quand on le met en rapport avec certaines choses qui se passent actuellement
(la lapidation filmée frontalement sur du Monteverdi)
. La politesse relative se voit finalement remplacée par un mépris quant à ce que propose ce Tafdrup.
Avant, un film qu'on a l'impression d'qvoir vu cent fois, avec ses couples antinomiques (le buveur, hâbleur, viril, je vous présente le dutch Javier Bardem, et le soydad, déprimos fan de Fight Club et fan putatif du Pont des Arts d'Eugène Green, le Ewan McGregor Dane pour vous). Deux trois blagues sur le végétarianisme, une façon facile d'instaurer le malaise par des petits commentaires sur le couple moderne et ses espèces de compromission, un semblant de discours pas du tout fouillé sur le malaise du cadre prêt à se reconnecter à sa masculinité (thème éculé comme la revisite ici de la scène de screaming therapy, pas si inutile finalement pour la façon dont la fin vient lever le voile dessus).
Pas totalement mauvais mais fort déplaisant, surtout qu'on sent ce cinéma très opportuniste, dans la foulée de Midsommar.
rematez le sublime et effrayant Spoorloos plutôt, qui paraît être une autre source d'inspiration avec ses hollandais et ses paysages du Sud (ici la Provence, là la Toscane), et son aspect passif.
Le film a un aspect de fable sur l'enablism, le laxisme, l'excès de tolérance, habilement inversé mais assez peu soluble dans le film d'horreur, qui finit de déréaliser tout ça et aboutit à un discours plus que limite, qui est toujours celui du film d'horreur, "darwinien" et survivaliste, "est-ce que toute victime n'est pas responsable de ce qui lui arrive", s'opposant à celui, hypocrite et bienveillant, en vigueur dans la société. Dans ce méli-mélo, on notera que le chômeur volontaire reste l'incarnation du mal (pas tout à fait absolu, le film ne se privant pas d'épingler facilement son couple de normies danois). Il y a aussi une allégorie anti-UE, anti-migrants latentes, même si c'est plus 'subtil' que ça (le migrant étant l'espèce de contrepartie de la bonne conscience et de l'opulence économique du couple danois).


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MessagePosté: 09 Jan 2024, 12:34 
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J'entends assez tout ce qui a gêné bmntmp (enfin sauf les deux dernières phrases qui craquent) mais j'ai quand même trouvé ça plutôt convaincant, malgré quelques facilités dans l'écriture au niveau de la réaction des personnages.

Dans le Millénium de Fincher, le tueur tient à la fin ce discours :
"Why don't people trust their instincts? They sense something is wrong, someone is walking too close behind them... You knew something was wrong but you came back into the house. Did I force you, did I drag you in? No. All I had to do was offer you a drink. It's hard to believe that the fear of offending can be stronger than the fear of pain. But you know what? It is."

Le film travaille assez bien cette question de la civilité en société, de la propension à se taire, à ne riens dire alors même qu'un comportement ou une parole nous gêne, surtout quand la personne en face ne nous est pas forcément familière, de cette peur d'offenser, en développant des situations malaisantes comme on a tous pu en vivre quand notre système de valeurs se confronte à un autre, plus ou moins différent, surtout quand on est parents. À quel moment doit-on intervenir? Au bout de la combientième fois? Quand est-ce que c'est trop? Et a-t-on le droit?

Certes, beaucoup de choses un peu évidentes y passent, du végétarisme et de l'hypocrisie en passant par la pudeur, mais le plus intéressant (du moins, à mes yeux de papa pas modèle) reste évidemment dans la question de la bienveillance parentale. Je pense que chacun ira de son bagage personnel et arait réagi différemment à un autre moment qu'untel.
D'un point de vue scénaristique, on peut accepter le point de départ, on peut même accepter que le père fasse demi-tour pour aller chercher le doudou mais je trouve abusé le fait de révéler que le doudou était en fait dans la voiture (genre ils ont pas regardé sous les pieds de la fille alors que le gars arrête le véhicule, sort et va ouvrir le coffre pour fouiller la valise) mais soit, ça c'est un détail. J'ai plus de mal à croire qu'ils disent la vérité sur les raisons de leur départ en douce puis surtout qu'ils acceptent de rester après ça, la gêne serait trop forte, puis qu'ils ne partent pas DIRECT après que le fils se fasse engueuler, puis qu'ils sortent de la route juste parce qu'il flippe d'une voiture, et évidemment il s'enlise, puis il LAISSE SA FEMME ET SA FILLE TOUTES SEULES DANS LA CAISSE???? Et surtout, ils me paraissent bien dociles dans l'espace exigu de la voiture où tout est possible une fois qu'on leur a enlevé leur fille dont on a coupé la langue.
Il n'est pas tant question de blâmer la victime, contrairement à ce que sous-entend bmntmp, mais de questionner cette bienséance à laquelle nous sommes conditionnée.

Et le jusqu'au-boutisme de la démonstration est sans appel.
Je kiffe comme le récit fait durer l'existence des parents après la langue coupée, comme pour faire croire à un hypothétique échappatoire, et c'est pire encore. Boum. Lapidation. Noir.


Un remake américain produit par Blumhouse et réalisé par James Watkins (Eden Lake), avec James McAvoy et Mackenzie Davis sort cette année (ce qui est vaguement débile car l'original est à 70% en anglais).

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MessagePosté: 09 Jan 2024, 19:56 
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j'y ai également vu à très exactement 100% un pamphlet - particulièrement virulent - anti migrants et anti bobo-gauchistes végétariens avec les hommes émasculés qui se retrouveront donc à poil avec leur petite bite et qui ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes, il fallait rester un vrai bonhomme mon gars.
je peux vraiment tenir 3 heures d'argumentation pour dire que ça a été fait par l'équivalent local de damien rieu, en illustrant scène par scène.

ce qui en soit n'est pas extravaguant : les films d'horreur servent évidemment de métaphore à d'autres choses et aux peurs du moment dans la société, et c'est relativement établi que la société danoise s'est, comme sa voisine la suède, considérablement durcie ces dernières années sur la question migratoire.


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MessagePosté: 09 Jan 2024, 20:19 
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Je pense pas que le film soit à prendre au pied de la lettre et quand bien même ce serait le cas, pourquoi penser que le point de vue approuvé par le réal est celui des méchants.

Et pourquoi anti-migrants?

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MessagePosté: 09 Jan 2024, 20:35 
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parce qu'il parle des gauchistes bien-pensants végétariens émasculés qui se font bouffer et bollosser par des étrangers qui ne respectent rien, leur font payer leurs repas, mettent la musique à plein volume dans les transports, qui mentent pour se faire accepter mais qui en fait ne travaillent pas, violents dans l'éducation, mais par bienséance ils n'osent rien dire et ne défendent pas leurs valeurs et leur mode de fonctionnement jusqu'à ce qu'on vienne, jusque dans leurs bras, égorger leur fille, les foutre à poil et les lapider - lapider, de tous les modes d’exécution, ça ne te fait penser à rien ?

la phrase finale est évidemment du victim-blaming mais surtout un appel aux sociétés occidentales subissant l'insécurité et la décadence à cause des étrangers qui viennent faire tout ça et "on les laisse faire".

c'est, point par point, un discours d'eric zemmour transformé en film. et il n'y a pas de point de vue du réal qui serait celui du méchant, il méprise et déteste tous les personnages du film. il y a les bourreaux mais il y a les victimes qui sont entièrement responsables de ce qui leur arrive.


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MessagePosté: 09 Jan 2024, 20:47 
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Et tu penses qu'il dissimule tout ça en ne prenant pas des acteurs racisés?

Le coup de la violence dans l'éducation c'est loin d'être l'apanage des migrants.

Le chômage et la lapidation, j'avais pas forcément fait le rapprochement, mais bon...

Et je pense pas que dire "on devrait ouvrir sa gueule quand un comportement nous gêne" s'inscrit forcément dans une opposition mascu qui porte ses couilles/homme-soja.

Y a zéro mascu dans le topic "Vis ma vie de cinéphile contrarié" et pourtant plein de récits de gens intervenus face à des comportements que beaucoup acceptent/laissent passer.

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MessagePosté: 09 Jan 2024, 21:05 
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Film Freak a écrit:
Et tu penses qu'il dissimule tout ça en ne prenant pas des acteurs racisés?

Le coup de la violence dans l'éducation c'est loin d'être l'apanage des migrants.

Le chômage et la lapidation, j'avais pas forcément fait le rapprochement, mais bon...

Et je pense pas que dire "on devrait ouvrir sa gueule quand un comportement nous gêne" s'inscrit forcément dans une opposition mascu qui porte ses couilles/homme-soja.

Y a zéro mascu dans le topic "Vis ma vie de cinéphile contrarié" et pourtant plein de récits de gens intervenus face à des comportements que beaucoup acceptent/laissent passer.


bah imagine exactement le même film avec un couple arabe et ce n'est concrètement même plus un film d'horreur mais juste un tract hein...

sur la question de l'éducation par exemple je pense qu'il brocarde plus l'éducation snowflake. vraiment il déteste tout le monde, les gauchistes et les migrants, et pointe les valeurs diamétralement opposées en disant que leur cohabitation forcée finira forcément mal.

après on peut interpreter les choses comme on veut mais je suis sûr à 98% que c'est ce qu'il pensait en faisant son film. c'est un tract ultra violent. et encore une fois, ça n'a absolument rien de fou considérant le climat politique au danemark (et en suède, pays proches géographiquement mais pas que) depuis la crise migratoire de 2015.


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MessagePosté: 09 Jan 2024, 21:09 
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Film Freak a écrit:
Le coup de la violence dans l'éducation c'est loin d'être l'apanage des migrants.


Citation:
Of the women who did not seek help, more than half (53.6 percent) said it was because they did not think the abuse was a problem.
Many children think violence is to be tolerated. More than half of girls (50.5 percent) and almost half of boys (47.3 percent) aged between 13 and 17 indicated it was acceptable for a husband to beat his wife.


https://www.unicef.org/kenya/press-releases/Action-urged-as-national-survey-finds-half-of-Kenyan-children-suffer-violence

Citation:
In some regions, more than eight out of 10 children aged 1-14 experience violent discipline every month
Africa has the highest rates of child neglect in the world, with 41.8 per cent of girls and 39.1 per cent of boys being neglected by their caregivers
Sexual violence against children with disabilities is high in many countries, ranging from two incidents per child in Senegal to four per child in Cameroon
In Nigeria, 66 per cent of girls and 58 per cent of boys under 18 witness violence in the home


https://www.end-violence.org/articles/new-data-shows-violence-against-children-rising-across-african-continent

Citation:
Violence against children is a major concern in West and Central Africa, where about 84 per cent of children aged 10 to 14 years’ experience violent discipline. Women and girls are disproportionally affected, with nearly one third of adolescent girls reporting incidents of physical violence and around 10 per cent reporting having experienced acts of sexual violence.


https://www.unicef.org/wca/protecting-children-violence

Sinon pas vu le film, que j'avais gardé quelques semaines sur mon DD au cas où avant de le supprimer. Vos avis et échanges confirment tout ce que je soupçonnais.

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MessagePosté: 09 Jan 2024, 21:43 
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Je n'y ai pas vu le parallèle avec la situation migratoire.

Le film est très malaisant, angoissant alors qu'à part le final on voit tout venir longtemps à l'avance bien aidé en cela par le surlignage de la partition musicale. Le casting est irréprochable et leur numéro d'acteurs offre l'intérêt principal du film.Aprés cela fonctionne plus sur des parents , c'est certain.


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MessagePosté: 09 Jan 2024, 22:00 
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FingersCrossed a écrit:
sur la question de l'éducation par exemple je pense qu'il brocarde plus l'éducation snowflake.

Si c'était le cas, il aurait fait une scène plus démonstrative genre la gamine qui fait une crise et les darons ultra-bienveillants qui évitent toute sanction, etc. Il aurait clashé Montessori, etc. Là, à part accepter que la fille dorme encore dans leur lit (et encore, uniquement en vacances), ils ont rien de particulièrement snowflake dans l'éducation de la petite (ou alors, retourner chercher le doudou dans les rues de Toscane, c'est snowflake).

Müller a écrit:
Film Freak a écrit:
Le coup de la violence dans l'éducation c'est loin d'être l'apanage des migrants.


Citation:
Of the women who did not seek help, more than half (53.6 percent) said it was because they did not think the abuse was a problem.
Many children think violence is to be tolerated. More than half of girls (50.5 percent) and almost half of boys (47.3 percent) aged between 13 and 17 indicated it was acceptable for a husband to beat his wife.


https://www.unicef.org/kenya/press-releases/Action-urged-as-national-survey-finds-half-of-Kenyan-children-suffer-violence

Citation:
In some regions, more than eight out of 10 children aged 1-14 experience violent discipline every month
Africa has the highest rates of child neglect in the world, with 41.8 per cent of girls and 39.1 per cent of boys being neglected by their caregivers
Sexual violence against children with disabilities is high in many countries, ranging from two incidents per child in Senegal to four per child in Cameroon
In Nigeria, 66 per cent of girls and 58 per cent of boys under 18 witness violence in the home


https://www.end-violence.org/articles/new-data-shows-violence-against-children-rising-across-african-continent

Citation:
Violence against children is a major concern in West and Central Africa, where about 84 per cent of children aged 10 to 14 years’ experience violent discipline. Women and girls are disproportionally affected, with nearly one third of adolescent girls reporting incidents of physical violence and around 10 per cent reporting having experienced acts of sexual violence.


https://www.unicef.org/wca/protecting-children-violence

Sinon pas vu le film, que j'avais gardé quelques semaines sur mon DD au cas où avant de le supprimer. Vos avis et échanges confirment tout ce que je soupçonnais.

Oui t'as pas vu le film parce que justement il n'y a pas de "violence" dans le sens coups, enfant battu ou abus sexuel, c'est plus de la violence morale genre daron qui insiste pour que son fils reprenne la choré parce qu'il est pas dans le tempo, jusqu'à s'énerver et se foutre que le gamin pleure.
C'est GIGA commun (et je me demande même si ce truc spécifique, de culte de la performance et de la perfection - bon c'est pas des aristos ou un daron chinois non plus - est pas au contraire un truc assez occidental).
Et le mec n'est pas violent avec sa femme, au contraire.

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MessagePosté: 09 Jan 2024, 23:18 
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Mais il y a un acteur qui incarne le type migrant de la manière la plus caricaturale qui soit dans le film si je ne me trompe pas, le dénommé Muhajid d’après la distribution, et dont le rôle dans le script va dans le sens de ce discours un peu reac du film. Dans quel monde vous l’invisibilisez comme ça ?

Merci à fingers crossed sur ce coup là. Une scène de lapidation qui ne renverrait à rien, c’est quand même être sacrément tone-deaf. Le film est sorti au moment où l’Iran s’embrasait à cause du voile et où la peine pour lapidation a toujours cours (ce qui ne veut pas dire qu’elle soit vraiment appliquée - les informations sur le sujet ne sont pas immédiatement accessibles) quand même.


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MessagePosté: 10 Jan 2024, 00:27 
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Moi en tant que scénariste, j'ai trouvé ça original :mrgreen: (et en tant que spectateur, douloureux).

See No Evil.

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MessagePosté: 10 Jan 2024, 09:08 
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Le message en filigrane du film ( critique de la passivité et la non autodéfense) est déjà suffisamment polémique pour ne pas y rajouter en plus une critique sur la migration. Au pire peut on y voir un constat anti européen du point de vue ouverture des frontières (
les tueurs se déplacent pour prendre leur victime dans d'autres pays et passent sans problème les frontières dans un sens comme dans l'autre avec les enfants sans papier. Mais n'est ce pas un renvoi au mode de fonctionnement de tueurs en série comme Fourniret
). Je n'y ai rien vu d'autres. peut être à tort. Le climat très malaisant vient peut être aussi de ces messages inconscients. Mais comme le film me parait assumer et ne pas être très subtil dans ce qu'il déclame j'ai un doute.

Pour l'aspect migration :

- on a affaire à des touristes pas des migrants s'installant dans le pays. Autant y voir une critique du tourisme de masse.

-Un des couples est hollandais. l'autre danois. Dont certains des archétypes des nordistes. Il y a un passage d'ailleurs ou ils critiquent les suédois pour montrer le racisme ordinaire.

Pour le final :
la lapidation n'est pour moi pas un renvoi à ce qui se passe en Iran mais juste encore un moyen d'appuyé sur la non réactivité du couple qui se laisse faire. Il n'essaie pas de s'enfuir ni d'éviter les pierres alors que leur tortionnaire ont semble t'il juste une paire de ciseau. On pourrait se dire qu'ils ont peur pour leur fille. Mais on vient déjà de lui couper la langue donc son avenir ne parait pas rose. De même, le père lui sait avec toutes les photos qu'il a vus, le gamin tué dans la piscine, ce qui va arriver dans un avenir proche à sa fille.
)

Pour bien appuyé sur ces non dits, cette inaction, le réalisateur appuie bien avec els gamins (
certes ils ont la langue coupée mais jamais il n'essaie de dire à d'autres leur condition. La métaphore de la langue coupée n'est d'ailleurs pas très subtil.
)

J'en viens à défendre un film que je suis loin d'avoir adoré. Efficace mais tellement prévisible, appuyé et peu subtil pour être apprécié.

Moyen donc.


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MessagePosté: 12 Jan 2024, 14:55 
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FingersCrossed a écrit:
avec leur petite bite


Leur pénis de sang :o.
D'ailleurs toujours en rapport au quiz, carton jaune foncé limite rouge pour Degryse avec une capture qui spoile quand même méchamment. Dommage, d'habitude tu évites.

Attention je spoile :

Totalement ma came de film, une situation quotidienne et des scènes où infuse un malaise social de plus en plus fort interrogeant un peu nos propres réactions si on vivait la même chose. Mais Tafdrup n'est ni Ostlund, encore moins Haneke et pas même Dominique Moll de Harry un ami qui vous veut du bien. Ici j'ai trouvé ça à la fois parfois trop appuyé, tu sens la note d'intention dans chaque scène et aussi assez mal construit en fait avec beaucoup de répétitions, un malaise qui arrive bien trop vite et qui fait que chaque scène ne fait que répéter la précédente. Surtout que le film joue de facilités de scénarios qui m'ont pas mal énervés notamment tout ce qui se passe à un moment avec le doudou de la fille, c'est presque une blague mais pas traité comme tel donc ça ne marche pas trop, on a droit également à l'inénarrable coup du "pas de réseau" au bon moment. Des petits tics grossiers qui vulgarisent le film et le tire vers la série B alors que par ailleurs on est plutôt sur de la fameuse "elevated horror". Cette écriture un peu moyenne qui donne l'impression qu'il n'y avait pas le matériel pour tenir 90 minute, donne au film un rythme haché, fait de faux départs (deux fois le coup de on part au milieu de la nuit bon...), avançant par à-coups avant de basculer totalement d'un coup brutal dans une horreur complaisante très malaisante dont on peinte à discerner véritablement le sens.

Je n'y vois pas une charge anti bobo et encore moins anti migrants, le film n'épouse quand même jamais le point de vue des coupables. Mais il y a clairement quelque chose autour de l'inaction, de cette capacité à accepter l'inconfort, la crainte et le malaise plutôt que de faire confiance à ses instincts. Mais c'est vrai que du coup ça donne au film un petit fumet dégueulasse, de voir ces pauvres gens, purement innocents se faire massacrer gratuitement alors qu'on vient de leur enlever leur enfant à qui on a coupé la langue (je pensais pas qu'il oserait le gros plan, c'est presque un tabou la violence sur les enfants), ce qu'ils ont de plus précieux. Difficile de savoir ce qu'a vraiment voulu raconter le réalisateur.

J'ai pas passé un mauvais moment, je trouve le film parfois efficace, très dur et glauque et j'aime l'idée ludique des "méchants" (de changer d'enfant régulièrement en trouvant de nouvelles cibles). Mais clairement si j'y réfléchis trop je pourrais totalement le détester parce qu'au fond il y a quand même un petit truc de dégueulasserie qui traîne (la lapidation sur de l'opéra bon...) et qui passe pas.

3/6

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MessagePosté: 12 Jan 2024, 14:58 
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Citation:
Mais clairement si j'y réfléchis trop je pourrais totalement le détester parce qu'au fond il y a quand même un petit truc de dégueulasserie qui traîne (la lapidation sur Verdi bon...) et qui passe pas.


Oui je suis d'accord avec çà et ta note aussi.

Art Core a encore une fois tout dit :mrgreen:


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