Forum de FilmDeCulte

On ne voyait guère comment il aurait pu en être autrement. En tout cas, on peut qd mm dire bravo à la rédaction qui fait preuve de courage et d'une certaine intégrité.
Ca semble donc bien être la fin des haricots pour la revue...

Ils veulent moins d'articles sur les drones et plus sur les derniers Franck Dubosc.
C'est triste, la revue avait l'air d'avoir pu intégrer des réacteurs plus jeunes (peut-être un peu tard).
Pour ma part c'est quand-même une revue qui a été importante. Même quand j'étais étudiant c'était en fait pendant longtemps le seul lien à la fois avec la pensée contemporaine et une revue ne visant pas un public universitaire.
Ceci dit honnêtement le cinéma me touche moins et me paraît de moins en moins exprimer le présent, de même que sa critique. La philosophie s'est mise à investir le cinéma dans les années 2000 pour y prélever des situations illustrant des théories déjà achevées (la lecture de Matrix par Badiou pour justifier son platonisme), ce qui sur le moment pouvait être une chance, mais s'est retourné en faiblesse et en conformisme. En outre il y a écrit car cette justification est complètement autonome des réalités politiques sur lesquelles elle s'appuie, elle n'a rien à voir avec un soutien, ni même avec un.effort de définir, elle est en fait un processus de conservation autonome !(Badiou rejoint Macron dans le mépris pour les Gilets Jaunes par exemple, dont le combat! consiste d'abord a mettre un nom sur insupportable.Meme un socialiste viennois un peu mystique et jungien comme Hermann Broch est finalement à sa gauche).

Un film comme A Double Life de Cukor parvient à jeter un trouble et formuler de l'indicible, à articuler ce qui sépare le sujet du monde, et en assumer la douleur (c'est à dire donner le point de vue du monde sur le sujet, au delà de toute identification et reconnaissance) de la même façon qu'un temps Cronenberg ou Lynch pour prendre des contemporains. Si ce film n'existerait pas le rapport de l'homme à la vérité serait diminué. Mais les films contemporains non, ils s'inscrivent tous dans un genre. Comme le dit Handke au cinéma les problèmes se confondent avec un genre, malheureusement.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

La revue a aussi compté pour moi, plutôt à la fin des années 90 (fin de Thierry Jousse-période Antoine de Baecque)
Dans les numéros récents j'avais beaucoup de mal à lire le cahier critique et je n'étais plus vraiment en accord avec leur position.
Je voyais surtout des gens se regarder écrire et en étant très rarement pertinent. Avec des expressions insupportables comme "A-t-on déjà vu....", "comme on en voit peu", "le plus grand cinéaste" etc...L'impression qu'il jouait toujours une fausse naïveté pour encenser un film. Ce n'est pas intéressant. On attend un regard, des arguments, une analyse qui va au delà du premier degré de lecture, un socle de références....Les types étaient peut être trop jeunes, pas assez cinéphiles.

Après il restait les interviews. J'ai pris le dernier pour celle de Scorsese. Elle sort des sentiers battus de la campagne promo.

Pour moi Les cahiers c'est cette période






Et récemment vient d'être édité quelques interviews faites par Saada dans les Cahies notamment. C'est toujours un régal

Parfait résumé. J'avoue qu'il me tombait des mains ces dernières années, alors qu'avant j'étais envieux de l'érudition cinéphile des plumes du magazine.

Pour avoir acheté récemment des numéros de Positif, La Septième obsession et Les Cahiers, ils étaient clairement largement au-dessus des autres. Leurs critiques de Synonymes et de Tommaso sont par exemple extrêmement pertinentes.

Oui voilà même si je trouve les plumes inégales, ils sont quasi les seuls à "penser" vraiment le cinéma et à dépasser cette hégémonie actuelle de l'avis succint, du bon mot, de la moulinette critique.
Je trouve que c'est vraiment une tragédie parce que quoi qu'il advienne c'est une véritable cassure. Quand tu lis que les nouveaux proprios veulent en faire une revue "chic et cordiale" ça te donne envie de tout bruler. Quelle époque de merde sérieux.

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CroqAnimement votre

Oui, il ne faut pas s'arrêter aux tics de rédactions, il y avait des bons textes ces dernières années (souvent ceux des rédactrices d'ailleurs), même s'ils versaient peut-être un peu trop dans l'histoire du cinéma (le dossier sur le cinema noir américain, approche contestable mais contenu très informatif). Ils n'étaient jamais plus intéressants que dans leurs interviews (celle de Godard récemment). Les compte-rendus de festival étaient aussi très intéressants, dans bien des cas le seul rapport aux films.
Pas toujours convaincu par des trucs comme le numéros herbiers (cela n'est pas représentatif d'une conscience écologique forte comme ils semblaient l'espérer) mais ils avaient le mérite s'essayer de sortir du ronron.

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Jean-Paul Sartre

Oui, j'ai également lu une critique de Positif récemment qui était terriblement mal écrite, avec carrément un problème de structure dans la phrase de conclusion, et rien à dire sur deux pages, j'espère que c'est pas la norme de cette revue... mm si je suis aussi d'accord avec les avis plus négatifs précédents, il y avait aussi de gros pbs dans ces Cahiers (couvertures moches, trop de dossiers avec la cinémathèque sur un peu n'importe quel cinéaste du passé, trop de bienveillance pour un certain jeune cinéma français qui pisse pas loin...) mais enfin le pb c'est que là on sait que n'importe comment on va vers pire. C'était quand même mieux que quand Frodon était rédac chef, le type sait pas du tout écrire et se contentait de placer mollement ses copains cinéastes (en gros tout ce qu'on pouvait estampiller "auteur") avec un clin d'oeil paternaliste aux jeunes, en fait ironiquement il me semble qu'il correspondrait plutôt bien à ce que recherchent les repreneurs...

Sur la critique des Cahiers je crois que ce que j'ai lu de plus dur c'est ça : Dix ans de Cahiers du cinéma

En effet, on peut dire que c'est une actualité qui va avec tout un contexte de l'époque... on ne peut mieux s'en rendre compte qu'en s'étant frotté (je devrais plutôt dire "frictionné") ces dernières années à des institutions culturelles françaises...

Autre problème : que va devenir leur maison d'édition associée ? Il y a quand-même tout un fond remarquable qui risque de disparaître.

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Jean-Paul Sartre

J'avais trouvé ça magnifique comme idée, très poétique (même si là encore les textes étaient inégales à mon sens).

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CroqAnimement votre

Comme mise en page d'une clé de détermination taxonomique c'était pas mal. Malheureusement il y a encore plus de texte dans les vraies clés que les scientifiques utilisent que dans ce numéro.

Mais bon sous cet angle des films un peu anodins (le Temps de l'innocence de Scorsese) devenaient soudain centraux.

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Jean-Paul Sartre

Sinon c'est vrai qu'on est méchant et vieux on, c'était en effet une belle idée, et tu as raison de souligner l'époque est vraiment idéologiquement détestable (la rhétorique des acheteurs est populiste tout en étalant le pouvoir). Et l'explication de leur démission sonne juste.

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Jean-Paul Sartre

La revue me laissait indifférent mais je me rends compte avec le texte rédigé pour l'occasion que la nouvelle mouture sera carrément effrayante.