Le Géant de fer (1999)Je lui ai redonné sa chance après une première vision décevante il y a une dizaine d'années et je reste sur la même impression de film mignon mais assez basique. J'aime bien l'univers et le postulat de départ mais je trouve l'écriture franchement simplette. Pendant près d'une heure, il ne se passe quasiment rien. On alterne entre scènes d'amitié enfant/robot et séquences montages/remplissages de l'enquête et le moindre noeud dramatique est toujours réglé très vite. Je trouve ça bien trop court (1h10 à peine) pour développer tout ça correctement (je pense à des films comme E.T. ou Dragons, bien plus réussis concernant la relation centrale ou la menace extérieure). On voit qu'il s'agit à la base d'un livre pour enfants de 59 pages. La réa est classe et les 10 dernières minutes tuent cela dit, mais j'aurai trouvé ça plus fort si le récit allait au-delà du B.A.BA.
Les Indestructibles (2004)Le film qui rivalise avec les meilleures adaptations de comics. C'est dense, avec des influences et références magnifiquement digérées, de Watchmen à James Bond. L'intrigue a du sens, les pouvoirs de chaque perso ont du sens par rapport à ce qu'ils vivent, le méchant a du sens! Et formellement, Bird est juste à un niveau au-dessus de tous les autres réals Pixar. Le montage de la scène où il est assailli de grosses bulles noires là...mortel. Tout simplement un des meilleurs films de super-héros ever.
Ratatouille (2007)Les rats sont attachants, Rémy en tête, mais les humains...Linguini est inintéressant, le méchant est bien trop caricatural, la meuf/la romance est nase, aucun des personnages secondaires ne reste en tête et, après une très bonne intro, je ne retrouve pas ce qui fait le charme des concepts Pixar dans cette histoire. Le pitch est bon mais l'intrigue est faible. L'univers est bien moins riche, l'émotion inexistante et au bout de la troisième course-poursuite, même le savoir-faire de Bird n'y peut rien. Restent tout de même quelques idées (l'illustration chromatique du goût, le flashback ratatouille) et un décorum très classes.
Mission : Impossible - Ghost Protocol (2011)Contrairement aux autres épisodes, celui-ci ne raconte pas grande chose. La notion de travail d'équipe, d'"union qui fait la force", cher à Bird est là, un peu tardivement, avec ces gadgets qui ne cessent de foirer (un peu répétitif d'ailleurs) pour que l'équipe fasse front, mais c'est un peu trop creux. Et c'est pas l'intrigue aussi simple que son bad guy est faiblard qui peut compenser. Par contre, tout le reste est nickel. Les scènes d'action et d'infiltration sont vraiment remarquables, encore une fois formellement redoutables dans leur découpage. Chaque morceau de bravoure s'articule autour d'un concept, tous aussi séduisants les uns que les autres. Bird exploite à 4600% l'aspect ludique du genre.
Tomorrowland (2015)Budget de blockbuster pour une série B amblinienne qui nous emmène de 1964 au présent, adoptant un rythme non-stop tout en cultivant son mystère avec un dosage parfait de l'information, mêlée à l'action, et évoquant un âge des possibles que l'on doit refuser de voir révolu. Tomorrowland est une profession de foi de la part du cinéaste qui a toujours célébré la créativité et l'innovation et une réfutation de la philosophie d'Ayn Rand, à laquelle on a souvent accusé Bird d'adhérer. Il faut non seulement encourager le développement des talents mais aussi rejeter le fatalisme, l'apathie et la peur - potentiellement infusés par les images que nous nourrissent les médias mais aussi la culture de la fiction dystopique semble nous dire Bird - et se dresser face à l'avenir. Optimistes.
1. Tomorrowland
2. The Incredibles
3. Mission Impossible : Ghost Protocol
4. Ratatouille
5. The Iron Giant