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 Sujet du message: Top Frank Capra
MessagePosté: 19 Juin 2011, 16:03 
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Coucou Tetsuo !

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A priori, aucune copie perdue, si j'ai bien compris :

(1922) Fultah Fisher's Boarding House (CM)
(1926) L'Athlète incomplet (The Strong Man)
(1927) Sa dernière culotte (Long Pants)
(1927) Pour l'amour de Mike (ou L'homme le plus laid du monde) (For the love of Mike)
(1928) The Way of the strong
(1928) Bessie à Broadway (The Matinee Idol)
(1928) That Certain Thing
(1929) Flight
(1930) Femmes de luxe (Ladies of leisure)
(1930) Rain or Shine
(1931) Dirigible
(1931) The Miracle woman
(1931) La Blonde platine (Platinum Blonde)
(1932) Amour défendu (Forbidden)
(1932) La Ruée (American Madness)
(1933) La Grande Muraille (The Bitter Tea of General Yen)
(1933) La Grande Dame d'un jour (Lady for a Day)
(1934) La Course de Broadway Bill (Broadway Bill)
(1934) New York-Miami (It Happened One Night)
(1936) L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town)
(1937) Horizons perdus (Lost Horizon)
(1938) Vous ne l'emporterez pas avec vous (You Can't Take It With You)
(1939) Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington)
(1941) L'Homme de la rue (Meet John Doe)
(1943-45) Pourquoi nous combattons (Why We Fight : Prelude to War)
(1944) Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace)
(1946) La vie est belle (It's a Wonderful Life)
(1948) L'Enjeu (State of the Union)
(1950) Jour de chance (Riding High)
(1951) Si l'on mariait papa (Here Comes the Groom)
(1959) Un trou dans la tête (A Hole in the Head)
(1961) Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles)


Bon en fait j'ai pas vu grand chose donc je compte sur vous (le mec pas gonflé...)


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 19 Juin 2011, 16:23 
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Vaguement classé dans l'ordre, en fait surtout en deux parties (le firmament / ceux qui ont plus de défauts)

(1938) Vous ne l'emporterez pas avec vous (You Can't Take It With You)
Dur de savoir si je suis objectif, vu que c'est par ce film que j'ai découvert Capra, et que ca m'a tout de suite frappé. Mais même sans ça, on a là vraiment l'essence de son cinéma poussée au maximum, jusqu'à l'écartèlement, jusqu'à frôler le niais, mais présente, surpuissante : l'euphorie.

(1946) La vie est belle (It's a Wonderful Life)
Une histoire qui semble tellement faite pour Capra que c'en est troublant. Je trouve qu'au retour de la guerre son style a peut-être perdu un peu de son caractère incisif : c'est plus calme, apaisé, voire parfois amolli (quelques effets pas top). D'où une mini-mini-réserve. Mais je prend un pied incroyable à la vision, là encore on touche au cœur du cœur de son cinéma : y a rien qui résume mieux son style que les plans sur les maisons aux prières d'amis craignant un suicide, dans un décor apaisé de noël. Ça te prend tout de suite par les épaules, ça te secoue comme un prunier.

(1934) New York-Miami (It Happened One Night)
L'exact opposé : plus grinçant, plus comique qu'émouvant, toujours la noirceur de la dépression en fond... Gable m'énerve un peu. Mais j'adore la façon dont le film va à toute vitesse, comme une balle en caoutchouc lâchée dans une pièce qui rebondit sur tous les murs. Et la scène dans la chambre, mise en abyme infinie du Code Hays qui démontre, l'année de son application, pourquoi Hays perdra la bataille, est une de mes scènes préférées du cinéma classique.

(1939) Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington)
Dans la petite trilogie avec Deeds et Doe, c'est de loin celui que je préfère, notamment pour les scènes au Sénat (l'histoire d'amour en parallèle, le président protecteur). Je comprend vaguement qu'on puisse tiquer sur les scènes d'exaltation US, ça me gêne pas plus que ça. Les passages déprime à vide sont très beaux ici.




Et le deuxième paquet que j'aime beaucoup, mais avec des problèmes :

(1944) Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace)
Vision très lointaine (tiens bah en fait je me rend compte que c'était ça, mon premier Capra, mais j'étais enfant). Je me demande si ça ne tombait pas un peu dans le travers "film à sketchs" ou "à gags" alignés... Mais faudrait revoir, très bons souvenirs en tout cas.

(1936) L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town)
(1941) L'Homme de la rue (Meet John Doe)
Même histoire que Smith ou presque, avec plus de maladresses, mais aussi de très jolies choses. La parabole christique de Doe a beau se faire pesante, elle offre aussi en contrechamp une noirceur déprimée qui est frappante, une sorte d'inquiétude pour la civilisation, une gueule de bois très touchante ; après y a pas mal de problèmes (le pote clodo pas drôle). Deeds a tendance à m'énerver (le côté "kro facétieux" est un peu lourdingue), mais le retournement du procès final est enthousiasmant. Deux films que je confonds facilement...

(1961) Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles)
On sent la fatigue de fin de carrière. Y a comme un dernier éclat de malice qui se réveille au sein de ce film fatigué, qui ressemble à un souvenir de la ferveur passée... Mais la mise en scène est quand même un peu aux choux, on est pas loin de l'académisme. Ça reste sympathique, et les acteurs sont bien.



Je crois que c'est pas loin d'être mon réal préféré de la période classique, avec Ford.

Oh et tiens :
(1943-45) Pourquoi nous combattons (Why We Fight : Prelude to War)
Je suis très curieux de voir à quoi ca ressemble.


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 20 Juin 2011, 12:33 
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Tom a écrit:

Oh et tiens :
(1943-45) Pourquoi nous combattons (Why We Fight : Prelude to War)
Je suis très curieux de voir à quoi ca ressemble.

Curieux de voir ce que tu vas en penser. Je me suis infligé ça fin de l'année dernière: une des très rares fois où j'ai stoppé net la vision. Sans déconner, et sans à tout prix vouloir décrocher mon point Godwin, c'est aussi abject que Le Triomphe de la Volonté, dont il est comme le pendant américain. C'est d'une bêtise, d'un manichéisme, et d'un manipulateur crasse.

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 20 Juin 2011, 12:35 
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Mon sauveur !
Professeur Chaos a écrit:
Curieux de voir ce que tu vas en penser. Je me suis infligé ça fin de l'année dernière: une des très rares fois où j'ai stoppé net la vision. Sans déconner, et sans à tout prix vouloir décrocher mon point Godwin, c'est aussi abject que Le Triomphe de la Volonté, dont il est comme le pendant américain. C'est d'une bêtise, d'un manichéisme, et d'un manipulateur crasse.

Ah ça j'imagine bien. Après moi du Leni (genre c'est une copine), je trouve ça très regardable, voire épatant. Donc je me demande si Capra (et quelques autres) ont fait aussi bien de l'autre côté.
Après, de là à me taper tous les épisodes, je crois pas, non...


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 14 Avr 2014, 01:29 
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American Madness :

La banque selon Capra, c'est la confrontation du point de vue du financier qui accumule de la richesse, et du bon banquier, qui, faisant confiance à l'esprit d'entreprise du peuple américain, distribue du crédit en-veux-tu en-voilà, persuadé, à raison évidemment, de l'imminence d'un futur qui chante. Passée cette confrontation iéologique assez niaise, dont la résolution ridicule ne résoud rien quant au véritable problème que le film pose inconsciemment (si l'on peut croire en l'homme, poursquoi cette gigantesque porte de fer pour protéger l'argent ?), il s'agit d'un beau Capra, superbement écrit et réalisé, et qui offre, au travers de l'invasion de la banque par des clients déchaînés, l'une des plus belles scènes de sa carrière. Malgré cela, le film est souvent raté, car manquant trop souvent de recul quant à son aspect moralisateur, qui nous dit encore et encore, sans subtilité, que l'adultère c'est mal, et la foi en l'humanité c'est bien.

4/6

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 14 Avr 2014, 10:53 
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Oui Capra sur le capitalisme on sent qu'il bute toujours, comme s'il comprenait pas pourquoi ça tournait mal : il reporte toujours la question sur les gens (ceux qui ont perverti l'utopie capitaliste, ou qui ne l'ont pas comprise) sans jamais interroger l'idéologie elle-même. Et il insiste, film après film, à essayer de transmettre la beauté de cette idéologie, c'est assez fascinant.


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 16 Juil 2016, 10:24 
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Même pas une page sur Capra :shock:

Je pensais en avoir vu plus, ce qui n'est absolument pas le cas, il y en a certains ça fait une éternité que je me dis qu'il faut absolument que je les vois...

(1931) La Blonde platine (Platinum Blonde)
Pas terrible, le film et la blonde.
2-3/6

(1933) La Grande Dame d'un jour (Lady for a Day)
Le film n'a probablement pas l'envergure de ce qu'il va enchaîner par la suite, mais c'est néanmoins très touchant.
4/6

(1934) New York-Miami (It Happened One Night)
Malgré les qualités indéniables du film, je suis pas vraiment emballé, probablement la faute à Gable (le primate dixit Zanuck)
4/6

(1939) Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington)
J'en attendais énormément, ce qui peut expliquer ma relative déception. Ce que relève Tom (le côté fierté américaine) n'a probablement pas non plus aidé à me le faire apprécier plus que cela.
4/6

(1944) Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace)
Me souviens avoir énormément rit, mais ça fait quand même beaucoup trop théâtre filmé.
4-5/6

(1946) La vie est belle (It's a Wonderful Life)
L'enchantement total, le film à prescrire d'urgence en cas de dépression.
6/6


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 18 Juil 2016, 14:02 
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Tom a écrit:
Coucou Tetsuo !


Salut.


(1936) L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town)
2/6
Vu l'année dernière. Je trouve ça globalement mauvais hormis Gary Cooper.

(1939) Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington)
4/6
Grand James Stewart.

(1944) Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace)
Vu y'a une vingtaine d'années. Plus vraiment de souvenir.

(1946) La vie est belle (It's a Wonderful Life)
Je suis très partagé. Je déteste viscéralement l'idéologie du film. Mais je trouve que Stewart y est extraordinaire. Disons 3/6

(1961) Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles)
J'avais bien aimé jeune, aujourd'hui je suis moins sûr que ça me parle... Y'a un bon remake de et avec Jackie Chan.

Faudrait que j'en vois d'autre pour me faire une idée plus précise, mais c'est pas vraiment un réalisateur qui m'intéresse, le cinéma hollywoodien classique a tellement mieux à offrir...

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 18 Juil 2016, 14:05 
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Tetsuo a écrit:
le cinéma hollywoodien classique a tellement mieux à offrir...

Hormis Ford, tu penses à qui d'autres?


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 18 Juil 2016, 14:13 
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Plein. Tom comparait ça à Lubitsch par exemple, pour moi ça joue même pas dans la même cour.

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 18 Juil 2016, 15:06 
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Je crois que je préfère même Capra à Lubitsch. Il y une telle foi dans le cinéma chez Capra, que même si on n'adhère pas à son idéologie (ce qui est mon cas), on peut se laisser emporter par la puissance de ses films. C'est le cinéma le moins prétentieux du monde.

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 14 Mai 2017, 19:41 
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Lohmann a écrit:
Je pensais en avoir vu plus, ce qui n'est absolument pas le cas, il y en a certains ça fait une éternité que je me dis qu'il faut absolument que je les vois...
Du coup je les ai vus, et certains autres aussi. Je me suis même refait tout ceux que j'avais déjà vu, et ça n'a pas fait de mal de se rafraichir la mémoire.

(1926) L'Athlète incomplet (The Strong Man)
Film que ne sauve que la dernière scène où Capra démontre déjà son talent pour diriger les foules. Pour le reste c'est pas loin d'être totalement consternant, Langdon n'est absolument pas drôle, son perso est par ailleurs extrêmement mal défini, le film oscille entre la comédie et le pathos sans qu'aucune des deux facettes ne soient abouties et elles sont très mal combinées l'une avec l'autre. En plus chaque scène dure une plombe sans que cela n'apporte quoi que ce soit. J'avais prévu de me faire le second film de Capra avec Langdon mais j'ai finalement abandonné l'idée.
1/6

(1928) That Certain Thing
Traitement très primitif des thèmes de Capra, naïf à souhait. Quelques moments sympathiques mais ça ne vole pas très haut.
2/6

(1928) Bessie à Broadway (The Matinee Idol)
Le meilleur des films muets que j'ai vu, c'est pas fou mais la mécanique Capra se met peu à peu en place. Le plus intéressant est que ce film est une référence évidente à Le Figurant, le dernier film muet de Keaton, qui reprend toute la partie centrale de la pièce de théâtre sabordée (avec évidemment beaucoup plus de talent de la part de Keaton).
3/6

(1931) The Miracle woman
J'aime beaucoup Stanwyck, l'une de mes actrices préférées des années 30. Il y a de belles scènes (le dîner à 3 avec le pantin par exemple), mais le film est trop mécanique et les évolutions trop improbables (Stanwyck ne met guère plus de 10 minutes après la mort de son père pour se laisser convaincre de devenir la fausse égérie d'une secte évangéliste) pour que l'on s'y attache vraiment.
3/6

(1931) La Blonde platine (Platinum Blonde)
Bien mieux que dans mon souvenir, Robert Williams est excellent (dommage qu'il soit mort peu après la sortie du film, il aurait pu aisément surpasser certains acteurs de cette époque), un humour qui fonctionne très bien, beaucoup de bons seconds rôles, intéressante inversion du thème classique de la personne d'une classe modeste qui fait irruption dans la High Society (mais ici c'est l'homme qui joue ce rôle et non la femme). Par contre Harlow est une actrice horrible (et est particulièrement laide), elle plombe toutes les scènes où elle apparaît.
3-4/6

(1932) La Ruée (American Madness)
Ça n'est pas toujours le cas mais là je m'aligne sur les commentaires de Castorp. Les scènes de foules dans la banque sont saisissantes, en plus j'aime bien le Huston de ces années là (très bon dans Gabriel over the White House de La Cava). Après ça dégouline un peu trop de bons sentiments, Capra fait du Capra.
4/6

(1933) La Grande Muraille (The Bitter Tea of General Yen)
Romance exotique relativement inconséquente.
2/6

(1933) La Grande Dame d'un jour (Lady for a Day)
Celui qui a le plus bénéficié d'une nouvelle vision, pas loin d'être son meilleur film. J'aime beaucoup quand Capra conserve une certaine modestie dans son propos, plutôt que quand il se lance dans des démonstrations grandiloquentes à l'encontre (au choix) de la presse, de la finance ou de l'intelligentsia (démonstrations qui ont un arrière goût de républicanisme vantant les mérites du bon sens populaire). Ici rien d'autre que l'histoire de cette quasi mendiante, qui a menti sur sa condition à sa fille vivant en Europe, et qui va avec l'aide de la pègre passer à ses yeux pour une femme de la haute société pendant quelques jours. Le casting est parfait, le film est à la fois touchant, drôle, enchaîne les scènes excellentes (le juge dans la salle de billard, la répétition de la soirée par les membres de la pègre, l'accueil de la fille au port), vraiment très bon de la première à la dernière minute.
5/6

(1934) New York-Miami (It Happened One Night)
La première heure fait partie de ce que Capra a fait de mieux, le duo Colbert-Gable est au top (Capra arrive à me faire apprécier Gable ce qui n'est pas peu), tout ce qui touche à la séduction/sexualité est traité avec beaucoup de malice et d'humour, on se régale. Dommage que les 30 dernières minutes se résument à de la pure comédie sentimentale à base de multiples quiproquos, le film perd alors tout son intérêt et sa singularité.
4.5/6

(1936) L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town)
Pendant les 3/4 du film j'ai eu l'impression d'un fourre-tout où l'on retrouve un peu de tout ce qui a précédé (le surnom de Cinderella Man, la scène où Cooper et ses domestiques crient pour entendre leur écho sont repris tel que de La Blonde Platine, la journaliste qui s'infiltre dans l'intimité du personnage principale pour écrire un papier comme dans New-York Miami), avec un Cooper dont on a beaucoup de mal à cerner le personnage (il est d'un côté présenté comme un hurluberlu un peu simplet/naïf, mais qui dans le même temps dès la première réunion des membres de l'opéra impose de discuter des comptes et refuse de se faire escroquer). Globalement reçu le film comme une apologie du bon sens populaire face au cynisme et à l'égoïsme des classes supérieures, que ne sauve in fine que la (très bonne) scène du plaidoyer de Cooper au tribunal.
3/6

(1937) Horizons perdus (Lost Horizon)
Œuvre qui pourrait être la pierre angulaire du cinéma de Capra tant est poussé à son paroxysme certaines de ses thématiques (la force de la foi - Shangri-La qui finalement n'existe que pour ceux qui en accepte l'existence, la bonté profonde de l'homme que certains n'arrivent pourtant pas à accepter/atteindre), ce qui en fait toute sa force. Mais le film est trop long, Capra nous inflige des tête à tête de 10 minutes d'une grande naïveté (ou candeur, c'est selon), les 30 premières minutes et les 20 dernières sont très bonnes mais le reste aurait mérité d'être très traité plus nerveusement.
4/6

(1938) Vous ne l'emporterez pas avec vous (You Can't Take It With You)
J'en attendais beaucoup, je ne sais pas si c'est le fait de voir l'ensemble de son œuvre dans un court laps de temps, mais j'ai eu l'impression de voir la caricature du cinéma de Capra, une mécanique tellement bien huilée qu'elle finit par se suffire à elle même, agrémentée de personnage archétypaux que l'on retrouve dans toute son œuvre. La leçon de vie est extrêmement lourdingue, la famille (au sens large) Vanderhof est horripilante, et on nous sert la bonne grosse soupe républicaine (je ne paie mes impôts que si je bénéficie directement de ce que l'état fera de mon argent, pouah!) comme celle qui doit nous conduire vers le bonheur. Stewart ne peut même pas sauver le film son rôle étant passablement faible.
2/6

(1939) Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington)
Excellent Stewart, film efficace mais qui n'arrive pas à me transporter plus que cela (et à la 10ème œillade d'Harry Cohn je n'en peux plus).
4/6

(1941) L'Homme de la rue (Meet John Doe)
Je me suis déjà longuement étendu dessus, film très puissant d'une complexité et d'une subtilité qui dénote chez Capra.
5.5/6

(1943-45) Why we fight (Prelude to War, The Nazis Strike, Divide & Conquer, The Battle of Britain, The Battle of Russia, The Battle of China, War comes to America)
Professeur Chaos a écrit:
Je me suis infligé ça fin de l'année dernière: une des très rares fois où j'ai stoppé net la vision. Sans déconner, et sans à tout prix vouloir décrocher mon point Godwin, c'est aussi abject que Le Triomphe de la Volonté, dont il est comme le pendant américain. C'est d'une bêtise, d'un manichéisme, et d'un manipulateur crasse.
La remarque me semble assez hors de propos pour un film de commande de l'armée américaine à l'attention de leur recrue. On ne peut décemment pas s'attendre à ce que le traitement soit totalement objectif alors que la guerre est encore en cours.
Je me suis lancé là-dedans en me disant que je ne poursuivrai probablement pas très loin, mais l'efficacité de ces 7 films est telle que je les ai enchaîné avec un réel intérêt. Soit le traitement est manichéen, mais c'est un reproche que l'on pourrait étendre à la majeure partie de l’œuvre de Capra et qui ne me choque pas ici. Pour le reste c'est loin d'être bête, je trouve le choix des images particulièrement bon, le montage très enlevé, les animations décrivant les mouvements des blocs sont très bonnes (réalisés par les studios Disney), ça reste très instructif et mérite d'être encore diffusé aujourd'hui.
4/6

(1944) Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace)
La famille Brewster c'est la famille Vanderhof de Vous ne l'emporterez pas avec vous poussée à son paroxysme, la confirmation après L'Homme de la rue que Capra a délaissé son monde manichéen pour un autre plus complexe, où les bienheureux peuvent avoir des faiblesses qui ne sont pas toujours acceptables. Capra semble se moquer de lui-même ici, de sa candeur passée. Le rythme du film est très enlevé, il contient de bons gags, mais Cary Grant y est absolument épuisant.
4/6

(1946) La vie est belle (It's a Wonderful Life)
Je souscris assez largement à la critique qu'en a fait Baptiste. C'est dommage que le joli thème de l'accomplissement personnel se finisse dans la partie onirique en hagiographie peu réaliste du perso de Stewart. Néanmoins malgré toutes les critiques que je pourrais émettre, force est de constater que le film est extrêmement puissant, il fourmille d'excellents moments et j'ai beau l'avoir déjà vu je suis toujours emporté émotionnellement à la fin.
5.5/6

(1948) L'Enjeu (State of the Union)
Capra approfondit la description de l'envers du décors (peu reluisant) de l'élection présidentielle entamé dans L'Homme de la rue, où Tracy en riche industriel (son rôle fait penser à Howard Hugues) s'enfonce dans les compromissions afin de se faire élire lors de la convention républicaine. Mais ici le candidat choisi consciemment d'abandonner ses idéaux, le personnage principal n'est plus un être naïf que l'on manipule mais un être lucide qui souhaite avant tout atteindre son but. Bien que cette évolution dans le cinéma de Capra soit intéressante, ce qui est surtout frappant c'est comment 2 ans après La vie est belle son cinéma a perdu toute son âme, c'est peut être le film le moins intéressant formellement de tout ceux que j'ai vu, la réalisation y est totalement quelconque.
3/6

(1961) Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles)
Remake catastrophique de La Grande Dame d'un jour que Capra ne se contente pas de reprendre platement mais massacre totalement. Les scènes ajoutées au film de 1933 sont totalement inutiles (mais rallonge malheureusement cette purge de 45 min par rapport à l'original), Apple Annie de clodo au grand cœur devient extorqueuse de mendiants (prestation horrible de Bette Davis, qui ne dégage aucune sympathie ce qui devrait être la base du film), Dave the Dude de dandy se transforme en parrain de la pègre (Glenn Ford pas loin du ridicule dans un numéro comique qui ne lui sied absolument pas), Falk est horripilant, seuls les seconds rôles fétiches de Capra (Mitchell et Horton) semblent ici être à leur place.
1/6

Top 5
1. L'Homme de la rue
2. La Vie est belle
3. La Grande Dame d'un jour
4. New York-Miami
5. La Ruée


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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 12 Sep 2017, 00:29 
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Sir Flashball
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Arsenic et vieilles dentelles (1944) :

J'ai trouvé ça affligeant. Entre le surjeu insupportable de tout le cast et surtout cet abominable script, persuadé à chaque instant et à chaque réplique de sa propre drôlerie, il n'y a finalement pas grand-chose à sauver, à part peut-être l'élégance d'un beau plan-séquence dans le noir, passant d'une chambre de grand-mère à l'étage à la dissimulation d'un cadavre au sous-sol.
Le plus mauvais Capra que j'ai vu jusque ici.

1/6

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 12 Sep 2017, 08:43 
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C'est pas comme ça que tu vas ramener Tom...

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 Sujet du message: Re: Top Frank Capra
MessagePosté: 12 Sep 2017, 10:32 
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Sir Flashball
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