Forum de FilmDeCulte

À travers l’histoire de Jacques Jaujard et du comte Franz Wolff-Metternich, Sokourov explore les rapports de l’art et du pouvoir, le musée comme lieu vivant de civilisation, et nous montre ce que l’art peut dire de nous-mêmes au cœur de l’un des conflits les plus meurtriers qu’ait connu le monde. La «collaboration» de ces deux hommes sera au cœur de la préservation des trésors du Louvre et de quelques-unes des nombreuses œuvres spoliées aux Juifs.

Parfois, un film laisse une telle première impression qu'on évite de le revoir pour ne pas éreinter la magie du moment. C'était le cas de la déambulation fantastique en un plan-séquence virtuose dans le musée de l'Ermitage de l'Arche russe, et l'annonce de cette commande dorée du Louvre avait de quoi faire craindre la redite. D'ailleurs, c'est même ce qu'il y a de plus gênant dans le film, une Marianne qui beugle liberté égalité fraternité à toutes les sauces et un Napoléon en petit propriétaire mégalo à la Gollum qui viennent hanter les lieux. Passé cela, Francofonia est très différent de l'arche russe, prenant la forme d'un documentaire-essai froutraque sur le musée pendant l'Occupation, mêlant cette visite dans le Louvre, des images d'archives et d'autres reconstituées avec notamment Louis-Do de Lencquesaing, ainsi que la voix off tout en digression de Sokurov, qui parle parfois aussi sur skype avec un mec en train de couler à bord d'un cargo. Présenté comme ça, on dirait un peu n'importe quoi, mais c'est sans compter un travail de montage assez éblouissant, collage entre histoire et art qui transforme son matériau en installation pédagogique, loin d'un cahier des charges promotionnel, où Sokurov prend l'histoire à bras le corps en y ajoutant ces marottes contemporaines de chute des civilisations contemporaines en parallèle des temps de la Renaissance et de l'invasion nazie.
4/6

C'est le 2ème film de Sokourov que je vois après le Soleil, qui m'avait profondément ennuyé. Je ne peux pas dire que cette fois-ci je me suis ennuyé, mais le film m'a par contre fortement déplu. Je ne vois pas grand chose à en sauver, les scènes reconstituées n'ont aucun intérêts, le discours est pour le moins confus. Le seul moment que je trouve beau est la manière dont il film les peintures du Louvre, en trouvant des angles qui insufflent de la vie aux œuvres.

Pour ce qui est des moments où l'on voit Soukorov et sa discussion sur skype, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec Chris. Marker, ce qui n'est pas à l'avantage du russe.

Je n'aime pas trop les Soukorov récents que j'ai vus, même "le Soleil" (mais je pas vu "Faust"), mais "Père, Fils" et "Pages Cachées" étaient très bons (j'aimerais voir "Mère, Fils").

J'étais assez hermétique à son oeuvre. Puis j'ai découvert Faust et maintenant je veux tout voir

ok, je lui donne donc encore deux chances, Faust et l'Arche russe

Moloch est superbe aussi. Toute la trilogie sur les hommes de pouvoirs je la trouve très bien (Taurus, Moloch, Le Soleil).

je rêve de les voir...

Mostra 2015. Film de commande quasi expérimental qui m'a rappelé Of Time and the City en moins personnel. Cela fourmille d'idées visuelles et narratives, j'aime beaucoup comment il rend les peintures et les sculptures "réelles" mais on a l'impression qu'il tire un peu à la ligne pour faire 1h20 de film.
3-4/6