Castorp a écrit:
En anglais, peut-être, à défaut ?
La plus connue et utilisée est la Burkholder/Grout, que je ne connais pas :
http://www.amazon.com/History-Western-M ... y+of+musicJe reviens sur ce sujet, car je lis actuellement le quatrième volume, consacré à la première moitié du XXème siècle, de l'histoire de la musique du controversé (mais surtout parce qu'il a tendance à qualifier tout un tas de gens de nazis, ce qui le rend tout de suite sympathique) Richard Taruskin. C'est, à 3856 pages, probablement la plus longue disponible aujourd'hui.
http://www.amazon.com/dp/0195386302/ref ... _dp_reviewLe livre a été là encore controversé en raison de sa volonté affichée de casser quelques mythes et de replacer les évolutions musicales face aux évolutions sociales et politiques qui les expliquent souvent, mais dans les faits cela ne mérite pas de cris d'orfraie. Les mythes en question ont été cassés il y a longtemps, au moins chez les personnes sensées, et la "contextualisation" si redoutée est toute relative et sert surtout à expliquer des points précis qui resteraient obscurs sans elle (un bon exemple est l'explication de l'émergence du ballet comme genre musical majeur dans les années 1900-20 alors qu'il était complètement ringard 30 ans plus tôt).
Globalement, Taruskin ne sort pas d'une histoire somme toute classique des grands compositeurs, un peu mise au goût du jour, qui a le mérite de présenter une évolution des faits musicaux expliqués au travers d'analyses techniques précises qui retracent une histoire interne et technique de la musique, tout en l'articulant, assez timidement, aux évolutions biographiques, sociales ou simplement des goûts, selon les cas.
On retombe dans ce que je reprochais à ces histoires de la musique : même sur un volume de 800 pages, et même si Taruskin s'accroche assez bien à sa ligne de conduite pour rendre compte d'une histoire cohérente tout en assumant son aspect en partie partial, on arrive à beaucoup de schématisme, qui fait l'impasse sur de nombreux faits et reste timide sur d'autres.
Néanmoins, le gros du travail, et c'est au final ce qu'il y a de plus intéressant (en dehors de quelques mise en reliefs de faits historico-sociaux bien pensés), tient dans l'analyses des exemples, relativement classiques mais la plupart du temps pertinents.
Par conséquent, il faut un certain background musical pour suivre et avoir envie de lire plusieurs pages sur, par exemple, l'évolution du système harmonique dans les oeuvres de Scriabine à partir des potentialités de l'accord de sixte augmentée française.
Globalement, j'aime bien le projet qui me semble être un pas dans la bonne direction, mais je trouve que cela ne va pas assez loin et qu'il y a beaucoup de limites.
J’enchaînerai sur le premier volume, qui est paraît-il vraiment excellent.