Juan a écrit:
Moui tu cours après un truc aperçu au début...
Mais non justement, je te dis que je pense pas que la narration du jeu tienne dans ce détail (qui donne certes une direction à l'ensemble, mais c'est pas ça qui rend le jeu émouvant).
Juan a écrit:
En plus, je n'ai pas reproché à Limbo d'avoir ou pas un scénario, mais d'être un jeu de plateforme/puzzle très banal si on lui retire son emballage. Braid par exemple (que j'ai beaucoup moins aimé pourtant) mélange Et une idée de scénario intéressante et des mécanismes, si ce n'est totalement novateurs, au moins poussés à leur paroxysme.
Braid j'aime beaucoup, mais je le trouve justement assez sec dans son game-design : le concept est tout puissant, et tu as parfois l'impression de ne faire qu'enchaîner les tableau avec un argument scénaristique très théorique derrière, qui ne prend sa dimension (et quelle dimension, certes) dans le chapitre final. J'aime beaucoup la vague des indépendants, mais ils ont un peu imposé à leur corps défendant cette idée qu'un bon jeu = un concept fort et m'as-tu-vu de gameplay, renvoyant toute configuration classique à l'idée de quelque chose de plat, ou d'académique (alors que c'est justement sur tous ces jeux classiques,
Mario et cie, que les indépendants se sont bâtis, avec force références d'ailleurs pour reprendre que l'exemple de
Braid).
L'équilibre de
Limbo est justement admirable. Un jeu à deux boutons seulement, sans explications ou didacticiel, si bien foutu que tu ne te demandes jamais ce que tu es censé faire, où le décor (le visuel justement) et les puzzles sont si bien fondus, cohérents entre eux, que tu n'as jamais l'impression d'enchaîner tableau après tableau, mais de ne courir qu'une seule même ligne continue : ensemble, ils dessinent justement tout un monde. Quant les rouages commencent à emplir tes actions, puis que ça contamine progressivement les arrières-plans, et que soudain c'est le monde entier que tu fais tourner, et que toute ta façon de jouer doit réagir en conséquence, c'est l'ensemble de tous les éléments qui rend ça beau et fort ! C'est la cohérence de ce jeu qui est absolument géniale, à mon sens, quand bien même les concepteurs ont voulu rendre invisible tout ce travail de gameplay. Après oui, c'est du puzzle-plate-forme, mais je vois pas ce que veux dire "que du puzzle plate-forme" : c'est un genre comme un autre, ça n'a rien de péjoratif.
Mr Degryse a écrit:
Ouaip mais putain c'est beau
Une version sans ado qui parle, si vous voulez :
http://www.youtube.com/watch?v=iLm35IvQE5oPour voir un exemple de narration par la musique et le son (pour ne prendre qu'un élément parmi plein d'autres), allez
par exemple voir à 1h04:20 et ce qui suit. Un exemple très simple mais typique du micro-scriptage sonore du jeu (violence > stase une fois que tu es sauvé > dès que tu refais partir le monde entier tourner en rond, comme si tu faisais un pas de plus dans la folie, prise de recul avec l'arrivée des graves et la disparition des sons)... ça change carrément ta façon de jouer.
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