J'ai trouvé mon entrée dans les 5 premiers épisodes de cette saison 7. D'abord le générique aux accents burlesques qui me rassurait à chaque fois en me disant "tout ceci n'est qu'un show, c'est pas sérieux". Et puis l'impression que si dans la première saison Larry creusait sa tombe, se désocialisait jusqu'à devenir un paria dans une scène finale d'humiliation en apothéose, dans cette 7ème saison Larry a fini de chuter, il ne peux plus s'enfoncer plus loin, la trajectoire du personnage n'est plus verticale mais horizontale. Les autres persécuteurs, le monde accusateur, c'est son quotidien. Il s'engueule, on lui crache dessus, mais le lendemain on se reparle comme si de rien n'était, tout ceci n'était pas si grave. Un peu comme le toon qui se prend le mur à chaque épisode mais ne cesse de se relever pour repartir tranquille. Finalement, je me disais, le personnage est au dessus de tout, il chipote et emmerde le monde, il est seul, mais après tout it is Larry, c'est son quotidien et rien ne le changera. Il y a quelque chose du rebelle à vivre malgré les autres comme il l'entend, à ne jamais chercher le compromis, à être dans le conflit tout le temps parce que c'est ainsi qu'il l'entend. Larry outragé, Larry martyrisé, mais Larry libre.
Et puis 6ème épisode, arrive Seinfeld, le double tranquille et solaire, celui qui le comprend, avec qui il peut être Larry sans souci. Et c'est un plaisir de les voir reprendre leurs routines, le ping pong des dialogues qui exclu les autres, plus fort que les autres, à deux ils sont intouchables, un peu autistes mais enfin en paix. C'est l'élément de Seinfeld (la série) qui manquait dans Curb, un groupe, une famille où pouvoir être soi même, un nid où la logique du groupe, aussi barrée soit elle, permet à chacun d'exister dans toutes ses névroses. Larry sans Seinfeld était attaqué de toutes parts, avec Seinfeld le voici apaisé et protégé de l'enfer du dehors. C'est un peu triste peut être, mais pour moi en tant que spectateur c'est enfin un peu de répit. De la bienveillance dans une série qui fonctionnait jusqu'ici sur l'horreur du jugement des autres et l'aspect kafkaïen du poids des conventions sociales.
_________________ Pré Carré
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