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Si la notation scolaire est aléatoire, le maintien du baccalauréat est-il légitime ? C'est la question que pose Bruno Suchaut, chercheur en sciences de l'éducation et directeur de l'Institut de recherche sur l'éducation (Iredu) de l'université de Dijon, dans une récente étude publiée sur le site de l'Iredu.
Alors que l'organisation du bac, sa pertinence et sa finalité sont au cœur du débat éducatif depuis plusieurs années, le chercheur a mené une expérience pour tester la fiabilité des notes distribuées à cet examen. Il a soumis six copies de sciences économiques et sociales (SES) des sessions 2006 et 2007 du bac à la correction de soixante-six professeurs de deux académies différentes. Les copies sont celles de candidats reçus à l'examen : deux sont des bons devoirs ayant reçu la note de 15/20 et quatre sont moyens, notés de 9 à 11/20. Le résultat est sans appel puisqu'un même devoir peut, selon le correcteur, être noté de 4 à 14/20 ou de 8 à 18/20 !
AUTANT DE CRITÈRES D'EXIGENCE QUE DE CORRECTEURS
M. Suchaut montre notamment que "les enseignants n'ont pas la même constance dans leur évaluation en terme d'indulgence ou de sévérité" selon les copies, mais aussi que d'autres correcteurs "auraient donné lieu à des distributions de notes différentes". La démonstration du chercheur est d'autant plus aboutie que dans les appréciations justifiant la note qu'ils ont attribué, "les jugements professoraux diffèrent tout autant que les notes". Par exemple, une copie est notée 14/20 et qualifiée de "bon devoir, les connaissances sont maîtrisées" tandis qu' un autre correcteur lui attribue la note de 4/20, estimant que "l'élève ne maîtrise pas les notions".
Partant de ce constat d'une notation s'apparentant à une "loterie" , Bruno Suchaut pose la question de la légitimité de la notation scolaire et au-delà, du maintien du baccalauréat. Un candidat, selon qu'il reçoit une note de 4 ou de 14/20, coefficient 7 en SES, peut être recalé ou reçu au bac avec mention ! QCM, double correction des copies, suppression pure et simple de l'examen mais également abandon du principe de la notation figurent ainsi parmi les pistes envisagées en conclusion de ces travaux.
http://www.u-bourgogne.fr/upload/site_1 ... 2008_3.pdf
*Bon ca m'avait paru évident au cours de mes études de philo*