Noony a écrit:
Le Pingouin a écrit:
Bon, et donc le goncourt. Se lit vite et facilement, on bouffe les 180 pages entre un bain, une insomnie et un caca. Et c'est pas révolutionnaire. Franchement, c'est du supra anecdotique comme bouquin, ça n'a aucun souffle, aucune puissance, c'est trop trop neutre dans le ton, aucune réflection, juste un portrait reportage de Zelda Fitzgerald et sa folie douce. J'ai repensé à ce que Michael Cunningham avait fait de Virginia Woolf et c'est juste 1000 fois plus intéressant.
Tu fais fausse route mon ami! Le livre n'est en rien un reportage, au contraire.
Tout est fiction ici. L'exemple du traitement du personnage d'Hemingway est criant: dès sa première apparition on le reconnait et pourtant il s'appelle... Lewis O'Connor. Idem pour tous les personnages secondaires, dont les intrigues sont inventées pour la plupart.
Personnellement, j'ai adoré le livre. Comme tu le dis, c'est court mais le style de Leroy est d'une telle fluidité, parfois d'une vraie fulgurance, ça se lit en deux temps trois mouvements. J'aime énormément les choix de narration, très cinématographique pour le coup, loin du reportage plat que tu évoques(d'ailleurs, si je suis producteur US et que j'ai du fric, j'achète les droits sur le bouquin et j'en tire un sacré film!) avec ces allers et retours entre les années folles, le Paris de la génération perdue et l'hopital psychiatrique. Pour peu qu'on aime cette période (c'est mon cas) et qu'on a lu "Paris est une fête", on retrouve cette ambiance de frivolité d'apparence, avec la conscience que tout ceci ne rime pas à grand chose.
Il y a en creux un magnifique portrait de femme, cannibalisée par sa star de mari, sacrifiée sur l'autel de la gloire, animée de sentiments extrêmement riches: la haine qu'elle voue à Scott par exemple, largement nuancée par la jalousie maladive qu'elle éprouve pour Hemingway... Jusqu'a l'hallucination. Beaucoup de nostalgie, de mélancolie et d'empathie dans cet "insight" pour Zelda qui aura finalement tout raté.
C'est pas anecdotique du tout. C'est un très bon bouquin. Go for it.
Alors j'ai zappé pour Hemingway, Lewis O'Connor je fais pas le rapprochement. Mais c'est intéressant, ça met des choses en perspective.
Mais vite fait, relis mon texte et vois que je n'ai jamais parlé de reportage, je suis pas con non plus. Et je compare juste à The Hours de Cunningham qui n'est pas spécialement un reportage.
Et si tu vois l'allusion au Reza, ce n'est pas de reportage à reportage, mais de bouquin à bouquin (et d'ailleurs, ce n'est pas non plus un reportage), et le Adam pareil.
Et je me suis ennuyé. Disons que oui, le portrait de femme, bon...Je sais pas, ça m'a pas touché, à part le début qui est bien, la fille faussement facile, l'Alabama. L'époque, je suis d'accord, mais c'est en ça que je trouve le livre trop court, j'aurais aimé plus de temps autour de tout ça, moins de répétition de situations (au bout d'un moment, tu te dis "oui, elle voit un autre médecin, ok...ah, encore un, non c'est le même, ok...ah ben elle lui redit la même chose, ah non, c'est encore un autre...bon.").
Je comprend qu'on adore, hein, mais je pense que le livre est trop léger, trop bref. C'est le genre de sujet qui mérite un pavé, une époque, et on adorerait s'y plonger. Mais là, c'est trop mono-centré et court de renouvellement.
Est-ce que ça ferait un bon film? Oui, entre de bonnes mains, remanié, mais c'est le cas d'un max de bouquins...
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