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Sous la direction de Claude Chabrol, qui adapte pour France 2 "La Parure", parabole cruelle sur la vanité et le paraître, la comédienne avance près du grand bassin du jardin du Luxembourg vers une ancienne camarade à qui elle doit dix ans de misère à cause d'un bijou perdu.

"Coupez ! C'est dans la boîte !". Mâchouillant son cigare, les yeux encore rivés sur son écran de contrôle, Claude Chabrol savoure l'instant. Il est l'un des huit réalisateurs choisis pour tourner des contes et nouvelles de Maupassant, avec un casting prestigieux (Jean Rochefort, Philippe Torreton, Bruno Putzulu, Eddy Mitchell...).

"Ces adaptations fidèles seront diffusées en 2007 à l'occasion de quatre soirées spéciales, associant à chaque fois un conte en 60 minutes et une nouvelle de 30 minutes", précise à l'AFP le réalisateur, ravi de retrouver la télévision.

"Tourner un film en sept jours est une bonne remise en jambes et un bel exercice", ajoute le cinéaste. "Bizarrement, je n'avais encore jamais tourné une oeuvre de Maupassant. J'aime beaucoup sa froideur et ses descriptions pathétiques", se délecte-t-il.

A l'origine du projet, le producteur Gérard Jourd'hui, amoureux de Maupassant. Il a confié les adaptations à des écrivains et scénaristes de renom, dont Jacques Santamaria, Jean-Charles Tachella et Philippe Claudel.

"Il y a longtemps que j'avais envie d'adapter l'oeuvre de Maupassant le plus fidèlement possible, au bouton de guêtre près, avec des acteurs contemporains, à la manière de la BBC", souligne Gérard Jourd'hui, qui a également en chantier "L'Avare" de Molière pour France 3 avec Michel Serrault.

Cécile de France n'a pas hésité à se vieillir et s'enlaidir pour incarner Mathilde Loisel, dévorée par ce désir d'apparence qui la perdra sous la plume de Maupassant : "J'ai beaucoup de chance de jouer ce rôle magnifique en costumes. C'est comme un cadeau!".

"Malgré ses tourments futiles, Mathilde est incroyablement touchante, en victime de la mode comme on peut l'être aujourd'hui", estime la comédienne, César du meilleur espoir 2003, formée à l'école du théâtre et prête à toutes les métamorphoses "pour raconter une histoire".

Le tournage de "La Parure" se prolonge jusqu'au 15 août à Paris, notamment près du Panthéon. Claude Chabrol laissera ensuite les commandes aux sept autres réalisateurs engagés dans ce grand projet doté d'un budget de 8,2 millions d'euros.

Ces tournages s'inscrivent dans la volonté de mise en valeur du patrimoine littéraire annoncée par Patrick de Carolis, le président de France Télévisions.

Après "La Parure", Gérard Jourd'hui enchaînera les adaptations de "Deux amis", "Toine", "Le Père Amable" et "L'Héritage". "Maupassant est intemporel avec sa vision sans complaisance de l'humanité", estime le producteur. "Il s'adresse ainsi à tous les publics".