Découverte hier en kiosques de Panic, "nouvelle" revue de cinéma, en fait retitrage de Simulacres. Bilan après première exploration parmi les pages : c'est très, très, très bien, un peu comme si Positif faisait un gros stage de dépoussièrage, d'intelligence et de modernité. Heat en couve, avec un big dossier Mann (qu'il faudra p-ê rapprocher du travail de Peter ici-bas), une traduction inédite d'un texte de De Lillo, un bidule sur Haneke pas encore lu, un chouette (trop) petit texte sur Gimme Shelter, un peu de Marker, une rubrique Erotique des acteurs (culculte était déjà pris) sur Dunst et Johansson, du Star Wars, d'autres trucs...
Et puis surtout un logn et passionnant entretien avec Olivier Assayas, placé sous le signe du Fight Club, The Island, le cinéma US indépendant des seventies et de Michael Mann, et qui, dans un sens, prolonge un peu le même débat que celui lancé par Qui-Gon sur le forum. Assayas tape franchement sur l'immobilité critique et universitaire française, affirme ses positions tranchées (qu'on partage ou non) sur tel ou tel film, ou courant, ou auteur, même les intouchables (exemple que je ne partage pas: il ne comprend pas en quoi McTiernan est un grand. Exemple que je partage: il considère que la Forteresse Noire et le Sixième Sens de Mann sont foireux) et dit des tas de trucs intéressants, notamment: "Cinquante ans ont passé. Autrement dit, autant de temps s'est écoulé entre la Nouvelle Vague et le cinéma muet qu'entre la Nouvelle Vague et nous! Il y a quelque chose d'effrayant à se dire que les 50 premières années de cinéma sont analysées, suranalysées, disséquées, tandis que les cinquante suivantes constituent une sorte de no man's land où chacun fait son marché."
Vraiment chouette, même si cher (8€, mais bon, ça sort tous les deux mois, aussi...). Et puis maquette sobre, p-ê un peu austère, même si moins que Positif puisque quelques touches de couleur, et puis quelques dessins très sympas. Photos trop petites par contre.
|