Forum de FilmDeCulte

Pas trouvé ça déshonorant, même dans ses aspects les plus conventionnels. Scolaire en diable, du southern gothic inspiré de Faulkner (ces voix off qui ne sont pas entremêlées mais sont mécaniquement interjetées entre les scènes dialoguées). L'aspect intersectionnel accentue l'académisme du truc : il s'exprime par une espèce de dolorisme qui a toujours été un trait de l'académisme en fin de compte.
Dans les années 20, les romans destinés au grand public mettant en scène l'affliction afro-américaine ont connu, semble-t-il, une sorte de boom, initié par l'éditeur Knopf, fondateur de la célèbre maison d'édition du même nom et qui témoignait sans doute du fossé culturel entre le Nord et le Sud. Walter Francis White, Langston Hughes, David Garnett, W. E. B. Du Bois sont quelques un des auteurs, oubliés pour la plupart, qu'on peut y associer. Tout ça pour dire que Mudbound n'a sans doute rien de nouveau mais que son récit, édifiant, a les défaut de ses modestes qualités : piqûre de rappel salutaire destinée au spectateur amnésique.
Les scènes les plus émouvantes sont celles qui mettent en scène l'amitié entre les deux vétérans de la seconde guerre mondiale qui font preuve d'un certain art de l'économie. (vu le film en français pour des raisons extérieures, le noir vouvoie le blanc qui le tutoie - le choix de traduction ne doit pas être forcément évident même si l'un est sergent, l'autre est capitaine et qu'on peut penser qu'une certaine étiquette militaire justifie ce choix en plus de ce qui a trait à la couleur de peau).

En tout cas elle a fait un nouveau film qui a été étrillé par la critique.

_________________
CroqAnimement votre