Basic Instinct (Jerry Goldsmith) Après Total Recall, je m'attendais à trouver ça bien, mais je ne suis pas plus convaincu que ça : la base est intéressante, mais le score tourne autour de quelques techniques, quelques "trucs", et l'ensemble a mal vieilli.
La neige tombait sur les cèdres (James Newton Howard) Avec ce score, je vois pourquoi je n'aime pas JNH : ce sont des émotions conventionnelles, figés dans des moyens musicaux (avec une harmonie plus pop que savante), sans identité et sans contenu, qui titillent sans effort la sensibilité moderne. C'est complètement formaté, du pur produit, comme tous ces groupes de pop-indé avec leur musiquette "sensible", ou comme quand on fout du Arvo Pärt pour faire "mélancolique". La fin qui pompe Ralph Vaughan Williams m'a achevé - ok, ils pompent presque tous RVW, mais j'aime pas qu'on me rappelle que la musique de RVW est aussi parfois d'une émotion formatée.
Sueurs froides (Bernard Herrmann) J'ai un peu de mal avec la rigidité rythmique qui structure souvent volontairement la musique d'Herrmann, avec son emploi très personnel de l'ostinato (d'ailleurs je disais pour Signs JNH avait choisi une thématique "à la Herrmann", mais c'est plutôt qu'il pompe complètement dessus) et quantité de séquences statiques, mais à part ça c'est la grande classe. Ce qui frappe ici c'est comment le propos, la technique, l'écriture se renouvellent sans jamais perdre l'identité générale et la cohérence. On a l'impression d'entendre de la musique, pas de la "musique de film" (sans non plus que ça passe par les formes de la musique de concert). Après, l'orchestration, l'harmonie, même la mélodie quand ca se fait plus sentimental ("the past - the girl"), c'est d'un degré de maîtrise tout autre.
Edward aux mains d'argent (Danny Elfman) J'ai le même problème qu'avec Batman : passé l'exposition du thème, ca fait du surplace harmoniquement et mélodiquement, avec toujours la même séquence fondamentale, composée de plus ou moins les mêmes harmonies et le même rythme harmonique (comme dans les musiques populaire), qui est répété avec des variations d'orchestrations pour rendre la chose digeste et habiller le film. Il n'y a pas vraiment de transitions, de conduite sur un plus long terme, de variation interne. Le procédé existe chez un peu tous les compositeurs, mais chez Elfman ca me semble encore plus envahissant qu'ailleurs. Ca donne une impression de rabâchage et de remplissage permanent, qui rend d'autant plus flagrant les tics qui emballent ce rabâchage.
Vote : Vertigo
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