Dix films passés par le Festival afin de rattraper mes lacunes en la matière (ça n’a jamais été mon trip…), bon bien sûr j’ai préféré les visions d’auteur aux films les plus « mécaniques » et j’ai privilégié les réalisateurs dont je connais déjà en partie le travail et ceux qui ont des films "importants" dans les semaines/mois qui viennent. Voici ma sélection, désolé pour ceux qui ça énerve...
Split de M. Night Shyamalan 4/6 Cela aurait pu être un film totalement dément, avec une fille de moins, plus de personnalités envisagées et peut-être plus de "méchanceté". Mais c'est déjà bien : j'adore tout ce qui tourne autour de la bête, la horde, l'approche psychologique du monstre. James McAvoy est génial dans le rôle et le dernier plan fait son effet.
Grave de Julia Ducournau 4/6 Le fameux film phénomène. Plutôt conquis par le ton singulier, la mise en scène et la jeune actrice. Le film a un côté Cronenberg rencontre La Crème de la crème qui m'a bien plu. Après le scénario patine sévère sur les seconds rôles (le pote, les parents), je trouve qu'il ne fait finalement pas grand chose de son "décor", mais j'ai quand même bien aimé. Je m'attendais par contre à quelque chose de beaucoup plus gore.
Le secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa 4/6 Une belle surprise. J'en avais entendu beaucoup de mal - encore une fois, j'aurais dû me méfier. Bien sûr le scénario a quelques trous - l'histoire immobilière est nulle et certaines pistes fascinantes sont inexplorées - mais j'aime beaucoup comme Kurosawa mêle les fantômes japonais au fantastique européen. Le casting est parfait et j'aime beaucoup l'atmosphère du film, entre la photo, la zik, le lent tempo...
Bone Tomahawk de S. Craig Zahler 5/6 Très bon western horrifique dont la réputation n'est pas usurpée. Le casting est parfait, cela prend son temps, certes, mais comme les acteurs sont bons, cela passe tout seul. On sent que le budget n'est pas énorme mais l'originalité du ton et la montée progressive de la tension fonctionnent très bien.
On l'appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti 2/6 Mouaif. Je crois que j'ai été abusé par le côté culte du film, juste justifié par son originalité - le super-héros est un prolo italien et une mythologie nippo-ritale est établie, ça change des ricains qui sauvent le monde. Mais pour le reste, c'est vraiment ras des pâquerettes. La réal manque d'imagination et de peps, le scénario mise sur la vulgarité et j'ai un souci avec le perso féminin, assez bessonien, que le héros viole (si si) sans que ce soit vraiment questionné d'ailleurs. Et puis c'est trop long, beaucoup trop long.
Miss Zombie de Sabu 4/6 Film de genre + noir et blanc + Japonais = pas de sortie en salles. C'est d'autant plus dommage que c'est très fort, une variation désespérée du mythe du zombie, traversée de belles idées de mise en scène. Je ne cacherai pas que le rythme est très répétitif et que la tension est concentrée sur le dernier tiers, mais l'expérience hypnotique vaut le détour. La fin est sublime - cela m'a fait penser à Sayonara et Mademoiselle.
Amer de Hélène Cattet et Bruno Forzani 4/6 Premier film du duo Cattet-Forzani. C'est toujours brillant, excitant et finalement rare de voir la naissance de cinéastes et d'une oeuvre. Bien sûr, c'est un hommage hyper référencé aux Giallo, mais pas seulement, je trouve le film moins dans le pastiche que le suivant, plus fou dans la forme. La première partie est impressionnante, la deuxième partie totalement démente. J'aime moins le dernier tiers plus démonstratif et attendu mais c'est quand même quelque chose, content de l'avoir vu.
L'Orphelinat de Juan Antonio Bayona 4/6 Non seulement Juan Antonio Bayona est un réalisateur super sympa, mais c'est un grand maître en devenir. Pour un premier film, L'Orphelinat est bluffant. Maîtrise du récit, mise en scène classique mais efficace, mélange des genres (horreur-mélodrame) qui fonctionne parfaitement. Cela prend un peu trop son temps dans la première partie, et la scène finale est sans doute de trop, mais l'histoire est forte et il a un vrai don (et une vraie douceur) pour raconter le deuil.
Mama d'Andrés Muschietti 3/6 Pas si mal, ce premier film du réal de ça. Le schéma est très classique mais la fin baroque m'a pris par surprise. Et Jessica Chastain joue de la basse. Bon, après, il y a des personnages en trop - la tante ne sert à rien -, certains effets sont répétitifs et lui n'est pas très convaincant...
The Jane Doe Identity d'André Øvredal 3/6 J'aime beaucoup la mise en place, 45 minutes qui installent l'histoire, sont originales, sèment le doute sur l'identité de la victime. Et puis ça vire au grand guignol sans justification, tout ce que je n'aime pas dans un film d'horreur. Dommage.
|