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J-3 revu quand même Drive pour séquence ouverture et Miami Vice pour trois séquences fortes et filmage Michael Mann

Tournage à deux caméras. Je garde ça de Mafiosa 3. Image style "les patriotes" mais avec plus de plans et d'angles différents.

J2 Les versions des scènes sont définitives qu'une fois tournées. C'est améliorable jusqu'à la dernière minute. Donc : réécrire.

J3 L'objet métonymique (la partie pour le tout) est un concept puissant au cinéma. Exemple célèbre : la bouée pour le requin (Jaws). Un personnage peut être ainsi représenté par un signifiant qui lui a été accolé auparavant. Pratique quand l'acteur est absent. Mais plus que pratique, c'est puissant car la trace du monstre est toujours plus impressionnante que le monstre lui-même. Une de mes voiture du FSB est représentée par un objet drôlatique : barquette alu servant de cendrier plein sur tableau de bord. Filmer une voiture à travers un pare-brise avec amorce de ce cendrier permet de savoir qui fait la filature sans voir l'acteur. J'essaie souvent de représenter une idée par un objet métonymique ou métaphorique. Trouver comment représenter un personnage. Et quand je ne trouve pas, j'ai les boules, je trouve ça plat. Littéral. J'ai horreur du littéral au cinéma. Lutte à mort contre.

il faut rester focus sur la scène écrite. Ne pas être diverti par le tournage. C'est la que la grammaire ciné compte.

Découpage doit tenir compte de 3 données : Comment je vois les choses, la grammaire cinématographique, la réalité des lieux. Ces 3 données peuvent être complémentaires ou contradictoires. Le temps de tournage est une contrainte supp. et bien emmerdante.

Je tiens toujours à ménager une place pour l'humour, même dans les films dramatiques. A l'école de Ford et Hawks en particulier.

J4 Ce soir premier jour de tournage avec les acteurs. CdF, Tim Roth, Alexei Gorbunov. On entame semaine de nuit. Horaires 20h-4h

Venir sur le plateau avec seul objectif être prêt pour à accueillir l'idée de mise en scène indispensable. Sinon the day's dead. Tout ce qui est pensé préparé n'est rien. Être la au bon moment. D'où je peux sembler être fermé. Fermé pour rester ouvert. Ne pas se laisser avoir par ambiance tournage. Garder le film global en tête. L'erreur ou omission se paie cash. Non rattrapable.

La nuit à été courte et torturée. J'ai revu ce plan que je n'ai pas fait, ces plans que j'aurais pas du faire...

J5 je pense que le premier jour je n'avais pas trouvé mon équilibre entre découpage débridé mafiosa 3 et grand standing Patriotes

J6 la mise en scène c'est aussi de rendre les choses concrètes, réelles, c'est à dire surprenantes aussi. Ne pas être abstrait. Mettre en image qq chose d'écrit c'est tout d'un coup tout rendre réel. Visualiser mille détails non prévus et tous signifiants.

J6 mais cette nuit n'est pas satisfaisante. Couru après le temps. Pas d'idée transcendante. Juste le nécessaire. Pas suffisant.

J7 depuis trois jours je me bats pour préserver l'élégance contre l'efficacité que m'impose la réalité du tournage . Je suis malheureux quand j'ai l'impression d'avoir sacrifié cette élégance dans le filmage. Je ne veux pas céder. Pourtant des fois il le faut parce que je ne suis pas un artiste seul dans son coin. Tournage = réalité sociale éco et psy. Et des fois on n'est ni inventif ni élégant. On livre juste la scène. Insuffisant. Il ne suffit pas de faire. Il faut faire bien

Caméras en mouvement mais pas a l'épaule. L'épaule est le nouvel académisme le steadycam aussi. Faire des plans demande du temps. Mais ça assure une grammaire et donc une signification de chaque plan. Travail du point de vue. D'où on filme dit quelque chose.

J8 je me lève et évidemment je trouve la solution à un problème d'hier. Avec Jean Dujardin on a galèré sur un plan. La fatigue la répétition... Le jeu devenait mécanique deux répliques ne sortaient plus comme il faut. Je ne trouve les mots à dire que maintenant. Si je prononce les mauvais mots, la mauvaise porte s'ouvre. Si je ne trouve pas les mots, la porte ne s'ouvre pas.

J8 on y est. On a répété la bagarre dans l'ascenseur. La scène doit être mémorable. Tournée en lieu réel et en studio. J'ai écrit cette scène il y a 4 ans. Quand on m'a dit qu'il y avait une bagarre dans ascenseur dans "Drive" j'ai eu les boules. Mais quand j'ai vu la scène j'ai été rassuré. Mon ascenseur est vieux dans une cage d'escalier incroyable dans un ancien palace. Bagarre dure 30s sans interruption très dense et très brutale dans un espace ultra réduit. Oui c'est présomptueux mais le lieu l'action et les acteurs s'y prêtent. Ça serait vraiment con de laisser échapper l'occasion.