Les beaux mecs est le nom que se donnent, dans le Milieu, les gangsters d'une certaine classe qui se targuent de respecter certains codes
éthiques.
2010 Kenz, un jeune des cités, s'évade de prison en compagnie de Tony Roucas dit le Dingue, un condamné longue peine issu du grand banditisme et plus proche de l'âge de la retraite que de celui des braquages. Les circonstances vont les obliger à se côtoyer avec, constamment, un choc des générations revu et corrigé à la façon des voyous. Leurs univers et parcours vont se télescoper, émaillés de la découverte du passé de Tony le Dingue qui entend bien régler enfin ses comptes laissés en suspens par 27 ans de détention.
Prix de la meilleure série 2011 du Festival de Luchon
Prix de la meilleure série française 2011 du Festival du Polar de Cognac
Au milieu de l'océan plus ou moins indigeste des séries policières (tous styles, toutes nationalités) dont nous gave depuis plusieurs années le petit écran, j'ai totalement accroché avec cette mini-série française en 8 épisodes diffusée sur France 2 à partir de mars 2011.
De temps à autre, la TV sort un petit bijou et se hisse au niveau des plus grands du cinéma :
Les beaux mecs en fait partie.
L'histoire est prenante, réaliste, bien écrite, mêlant harmonieusement le présent et le passé sans que ces allers-retours deviennent pénibles. Au contraire, on est avide de connaître le passé de Tony le Dingue, superbement interprété au moment de sa jeunesse par Mmamed Arezki (Les Bleus 1ers pas dans la police) et tout autant par Simon Akbarian et dont les physiques se complètent impeccablement pour évoquer 50 ans d'histoire. Le même processus se répète avec le personnage de Guido, interprété par Olivier Rabourdin en 2010.
A tous les stades, les acteurs sont irréprochables, de l'infâme Monsieur Jo, à Gazette, la mère de Tony, en passant par Nassima, la soeur de Kenz ou Janvier, l'ex-commissaire pourri. Il y a là toute une galerie de personnages en second plan, fouillés, avec une vraie présence, qui contribue à l'attraction de la série. On sait l'importance des seconds rôles dans un film, encore faut-il réussir, ce qui n'est pas toujours le cas. Là, c'est mission accomplie.
L'opposition entre les 2 évadés est constante et donne lieu à des dialogues savoureux et des situations parfois hilarantes (le braquage du bar-tabac, par exemple) et, à cet exercice, Akbarian
la momie et Soufiane Guerrab
p'tite tête (qui incarne Kenz), se renvoient la balle avec un vrai plaisir.
A noter, quelques scènes très violentes qu'on a pas souvent l'habitude de voir dans une série TV, fut-elle policière.