Dans les précédentes saisons déjà pointait un désir de créer un truc avec un certain souffle, de donner une ampleur romanesque au personnage d’Arthur. Ça fonctionnait pas mal mais ça s’est bien planté dans la saison 5 avec le format 40 minutes, hyper lourd et pompeux.
La saison 6 vient de commencer avec 3 épisodes.
Alors y’a du bon et du moins bon.
Le moins bon, c’est déjà la mise en scène avec des vrais problèmes de montage dans certaines scènes, un rythme un peu trop lent dans pas mal de dialogues (là où le format court imposait un truc plus resserré), et des ralentis et des fondus enchaînés qui font vraiment débutant.
Et puis le ton Kaamelott, c'est-à-dire des dialogues de bourrins de base dans la bouches de personnages légendaires, s’accommode mal du ton plus sérieux de la nouvelle saison. Des fois ça marche (Patrick Chesnais s’en sort très bien), des fois ça marche pas.
Mais y’a des points assez réussis. Déjà ce qui frappe c’est l’ambition de la prod, gros décors, tournage à Cinecittà, gros cast, image plutôt léchée, on regarde fortement vers les Etats-Unis et la série Rome en particulier et de ce point de vue c’est pas du tout ridicule. C’est même le premier essai national de faire « comme les américains » qui foire pas complètement.
Et une fois n’est pas coutume, c’est le penchant geek d’Astier qui sauve le tout. Le modèle principal de la série, c’est bien les comics de super héros.
C’est principalement tout ce coté « Year One », la jeunesse d’Arthur à Rome 15 ans avant Kaamelott, la montée en puissance du personnage (la dernière scène du premier épisode en vengeur masqué iconique marche bien de ce côté-là), l’apparition progressive de chaque personnage que l’on sait important pour la suite, la légende qui se construit petit à petit, c’est quelque chose qui marche bien dans tous les récits « origins » des comics et franchement dans ce cas là ça fait son boulot.
C’est pas la révolution mais c’est d’un niveau très potable pour l’instant. Et puis dans l’ensemble on a vraiment pas l’impression d’avoir un bidule anonyme, c’est boiteux mais c’est singulier, y’a une prise de risque certaine (surtout dans le côté « pas drôle » encore plus appuyé qu’avant, pas beaucoup de gags mais plutôt une ambiance goguenarde, bon moi j’ai ris à des trucs quand même). Et le truc appréciable chez Astier, c’est que si il y a du second degré, y’a pas de cynisme, il fait clairement une série d’aventure (qui se passe en intérieur) avec un personnage appelé à être un héros, avec un destin et tout le bordel.
Je regarderai la suite.