Complément à la trilogie littéraire et religieuse du prix Goncourt Didier Van Cauwelaert (trilogie constituée de L’Apparition, L’Evangile de Jimmy, et Cloner le Christ ?), le documentaire de 52 minutes Ils veulent cloner le Christ (co réalisé par Yves Boisset) diffusé il y a quelques mois sur Canal+ se présente comme une véritable enquête sur ces sorciers qui tentent non seulement de comprendre les différents secrets liés au Saint Suaire, mais aussi de réaliser un clone à partir des branches d’ADN retrouvées sur ce linge.
Le St Suaire, ou linceul de Turin, a été daté par Carbone 14 au 12è siècle après JC… Sauf que la datation Carbone 14 n’est pas valable pour une pièce de lin, selon les aveux même de l’inventeur de cette technique. D’autres scientifiques ajoutent que les bordures du linge (qui ont été prélevées pour la datation), ont été transbahutées durant des siècles et qu’il est donc impossible de les dater avec certitude. Enfin, ce linceul a survécu à plusieurs incendies, à des croisades, des mouvements de population, etc.
C’est l’Eglise qui, en 1988, a pourtant démenti officiellement l’authenticité du linge, en se fondant justement sur la datation Carbone 14. Les raisons de cet aveu sont multiples :
1. la peur du vol du Suaire que l’Eglise a mis plusieurs siècles à récupérer, et du clonage des cellules qu’il contient (quelques mois avant les déclarations de l’Eglise, un scientifique avait remis un exemplaire de son livre L’ADN du Christ au Pape Jean-Paul II).
2. la religion Chrétienne est fondée sur la croyance, et non sur les preuves, comme l’explique l’auteur dans L’Evangile de Jimmy. L’Eglise ne souhaite apporter aucune preuve de la divinité du Christ, et préfère considérer ce linge comme une icône plutôt qu’une relique.
Ce linge de 4 mètres de long contient de nombreuses taches de sang, qui ont été analysées. Le sang est de groupe AB (groupe excessivement rare, surtout à l’époque). Il appartiendrait, mais cette affirmation est à prendre avec des pincettes étant donnée sa provenance (un scientifique assez proche du FN et des thèses du conte de Gobineau), également à un homme de race juive. Les autres scientifiques sont plus vagues et préfère évoquer le sang d’un sémite. Autre problème, ce sang de groupe AB contient des chromosomes X et Y. Ce groupe même remet fondamentalement en cause le dogme de l’Eglise sur la virginité de Marie, puisque ce groupe est le seul à porter le patrimoine du père et de la mère, ce qui signifie nécessairement que le Christ avait un père et donc, que Marie n’était pas vierge (Ce qui est d’autant plus certain que ce n’est que par Joseph que Jésus descend de David et que ce n’est qu’à cette condition qu’il peut être le Messie de l’Ancien Testament, puisqu’il y est annoncé en tant que descendant de David)… Cela dit, rappelons qu’aucun évangile ne parle de la Vierge Marie, et que ce dogme de la virginité a été institué plusieurs siècles après la naissance du Christ (selon certaines thèses récentes, Marie aurait eu Jésus hors mariage).
Les évêques qui ont accepté de témoigner dans le documentaire, expliquent que si Dieu a créé l’univers à partir du vide, il a très bien pu créer un chromosome Y pour le Christ, même si celui-ci n’a pas de père biologique.
Ce sang est resté en très bon état, il n’a pas ou peu bruni.
Tout aussi intéressant, ce sang prouve, de par sa disposition sur le linge, que l’homme comporte de nombreuses blessures au niveau du front, de la poitrine, et surtout des poignets, ce qui tend à prouver qu’il a été crucifié par les poignets. Cela peut sembler anodin aujourd’hui. Mais au 12è siècle, les peintures et représentations du Christ faisaient état d’une crucifixion par la paume des mains. Ce qui prouverait peut être l’authenticité du linge.
Le Suaire, analysé dans les années 70, présente aussi des poussières particulières. Celles-ci ne se trouvent que dans la région de Jérusalem, et plus particulièrement à l’époque de Jésus.
Surtout, ce linge présente dans ses fibres une impression en négatif d’un homme barbu, allongé, les mains croisées en travers de la taille. Les scientifiques sont dans l’inconnu le plus total. Certains évoquent une peinture réalisée à même le linge, mais aucun pigment de peinture n’a été découvert. D’autres ont tenté l’expérience via un procédé photographique mais sont incapables de reproduire ce négatif. D’autant plus que ce dernier se présente en 3 dimensions et non pas à plat. Il semblerait, et j’insiste sur le conditionnel, que le linge ait subi une décharge lumineuse d’une telle puissance, qu’il aurait agi comme un négatif photographique, imprimant en sa surface les contours et le relief du corps de l’homme en question. Problème, on estime qu’un tel rayonnement aurait balayé en un milliardième de seconde Jérusalem de la surface du globe.
Bien entendu, les religieux évoquent la lumière divine (la Transfiguration) qui a ressuscité le Christ. Non croyant, je reste moi aussi dans l’incrédulité la plus totale. Nous sommes face à un phénomène totalement inexpliqué. Et voir le linge, et l’impression en négatif de façon aussi claire, reste assez impressionnant. Cependant, cela ne prouve en rien, pour moi, l’ascendance divine de Jésus (ou de l’homme qui a été enveloppé dans le suaire).
En 1978, des scientifiques sont mandatés par le Vatican : le STURP, le « Shroud of Turin Research Project », analyse pendant 120 heures le linceul et avec 7 tonnes de matériel, sans parvenir à déterminer les causes exactes de cette impression en négatif.
Pour les chercheurs qui tentent de cloner le Christ et donc d’entrer en possession des cellules de cette homme, il existe deux autres linges qui, eux, ne sont pas propriété du Vatican (ce qui est le cas du Suaire, d’où le secret qui l’entoure) :
1. La tunique d’Argenteuil aurait été portée par le même homme (l’analyse du sang le confirme) lors du chemin de croix. A noter que la datation au carbone 14 fait état d’une différence de plusieurs siècles avec le Suaire.
2. Le suaire d’Oviedo, avec lequel a été essuyé le visage du Christ à la descente de la Croix (ce qui est assez amusant, c’est qu’en latin, « suaire » désigne le linge qui recouvre justement le visage du défunt, et non pas un linceul).
Ces deux linges présentent eux aussi de nombreux détails inexpliqués, notamment l’état parfaitement préservé du sang. La tunique d’Argenteuil contient de nombreuses traces de sang dont la disposition coïncide à plus de 75% avec celle du sang du Saint Suaire.
Selon certains scientifiques, le clonage du Christ serait possible et Gérard Lucotte l’aurait déjà réalisé… mais, indique Claude Vorilhon, gourou de la secte Rael, un enfant cloné à partir d’une cellule du Christ, et élevé dans une famille bouddhiste (par exemple), deviendrait… bouddhiste. Didier Van Cauwelaert répond via son livre L’Evangile de Jimmy (salué par les scientifiques car très réaliste) que l’enfant pourrait être conditionné et replacé dans un contexte religieux similaire à celui du Christ. Quoiqu’il en soit, le cataclysme serait énormissime et planétaire.
Je termine en citant directement le livre Cloner le Christ :
“Si les chrétiens acceptent l’idée de résurrection sans réclamer la notice, et si les non-chrétiens haussent les épaules ou ricanent, certains physiciens quantiques, en revanche, voient dans ces paroles d’Evangile l’allégorie de leurs travaux sur l’illusion de la matière, de l’espace et du temps. Pour eux, Jésus ne se serait pas contenté de nous montrer le chemin d’amour qui mène à Dieu; il aurait jalonné en sus, à titre posthume, la voie conduisant les scientifiques des siècles futures aux découvertes sur l’origine et la nature du monde physique que nous appelons réalité.”
“Quand Jésus se fait appeler le “Fils de l’Homme”, il se définit ainsi comme le prototype de celui que deviendra l’homme à la fin de la seconde création, lorsqu’il aura accompli la métamorphose programmée en lui”
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