Film Freak Returns a écrit:
Oui je savais pas comment intituler mon topic.
L'automne dernier, les députés ont décidé de pénaliser la négation du génocide arménien. On attend le vote du Sénat.
Déjà, à l'époque, je trouvais ça pas vraiment judicieux. Sans trop savoir comment le formuler, je disais tout simplement que c'était "jouer le même jeu qu'eux".
Je ne connaissais pas Hrant Dink, pas même de nom. Comme chacun sait (ou pas), le journaliste turc d'origine arménienne a été assassiné le 19 janvier dernier.
Aux chiottes, je feuillette le Télérama (n° du 17 janvier) de ma mère et je tombe sur un article sur l'évolution du regard vis à vis du génocide en Turquie. Et, concernant cette loin française, un commentaire de Hrant Dink, illustrant exactement ce que je pensais en fait :
"Je suis même prêt à venir à Paris nier le génocide arménien alors que sa reconnaissance m'a valu ici six mois de prison avec sursis. Dénoncer le génocide est évidemment un devoir., une mission universelle. Mais inscrire la "vérité" dans le Code pénal limite la liberté d'expression et bloque la réflexion, en France comme en Turquie. Les Turcs ont appris l'histoire d'une manière rigide, ouvrons-les sur une autre histoire en leur apprenant le doute, pas en imposant un autre diktat."
C'est l'année de l'Arménie en France, c'est une année d'élection, je sais pas quelle est la part de sincérité ou de bêtise dans le choix des députés, là n'est pas la question. Condamner la négation du génocide me semble tout simplement crétin.
Ca part peut-être d'une bonne intention mais le problème ne se règlera pas comme ça. Bien au contraire. De toute façon, le négationnisme du génocide arménien ne se transmet pas tant en public mais bien plus dans le cercle privé, et au quotidien, des parents aux enfants, et ce depuis presque 100 ans maintenant. Il en va de même pour la haine gratuite des arméniens des générations post-diaspora pour les turcs.
Enfin bref, je dis ça, je dis rien. Ou plutôt je le dis dans le vent. J'espère que chaque jour les pas se font vers une reconnaissance du génocide. Du prix Nobel à Orhan Pamuk à la potentielle entrée de la Truquie dans l'Union Européenne.
Voilà c'était la minute "soyons sérieux" de Robert Hospyan.
il y a quelques mois, j'aurais pensé exactement comme toi.
Depuis j'ai changé d'avis : je reconnais qu'il y a des idées dangereuses et intolérables.
Liberté de pensée oui, mais pas liberté de nuisance et de désinformation.