Ben moi j'ai pas trouvé ça terrible et je suis du coup encore plus sceptique.
the black addiction a écrit:
Bon j’ai trouvé ça bien tout en étant un peu sceptique.
Le personnage va devenir très attachant, mystérieux, et peut être vecteur de belles idées dans l’évolution de la série. Anna Torv est très convaincante.
Tu trouves, sérieux? Je l'ai trouvé particulièrement peu investie dans son rôle pour ma part. Pas une fois elle ne m'a fait ressentir une situation d'urgence, ni même l'évolution psychologique que celle-ci est censée induire en elle. Elle avait l'air de se la jouer "mouaismouaismouais" tout du long, comme une actrice française déstabilisée à l'idée de tenir un "rôle généralement dévolu mec" dans une pauvre fiction policière de TF1. On aurait dit Vera Farmiga passée à la machine à laver. Difficile après d'avoir le souffle coupé quand le personnage censé canaliser toute ton attention se contente d'enchaîner les dialogues sur un ton monocorde.
Le point de départ fait en effet penser à
Alias, comme si Mulder se retrouvait dans la peau de Sydney Bristow ou inversement, mais la fusion, qui s'y prête pas mal sur le papier, ne prend vraiment pas. La partie
X-Files est soit un peu trop prise à la lettre (quand tout d'un coup les informations se déclament en pagaille sur le ton le plus sérieux, t'as un peu l'impression de voir l'équivalent du carton "maintenant, rigolez!" du chauffeur de salles) soit pas assez. Et je le répète, la dimension "investissement personnel du protagoniste" sonne téléphonée et convainc pas du tout. J'aime bien l'idée d'intervenir les profils de Mulder et Scully sauf que donc, Mulderette n'arrive pas à faire à naître un tant soit peu d'empathie, même Lena Headey en Sarah Connor captivait plus, c'est dire.
Le rythme, quant à lui, est assez claudicant. Bien sûr, tu te doutes que dans une prod signée Abrams, les premières minutes vont t'en mettre plein la face et que ça va se ralentir peu à peu, mais suivre un buddy-movie pas drôle où on trime pour insuffler un peu de souffle à l'intrigue avant chaque coupure de pub, c'est pas super prenant. Bon, après, si on aime, ça se suit gentiment, on attend quand même la fin de la mise en place car certains éléments (le boss joué toujours un peu caricaturalement mais toujours aussi bien par le mec de "The Wire", John Noble toujours assez sympathique dans ses compos de personnage un peu limite niveau santé mentale) sont assez intéressants, mais tout a l'air de sortir d'un carton dix ans trop tard. La réal quant à elle laisse franchement désirer
par moments, mais dans l'ensemble, c'est correct.
Maintenant, c'est encore suffisamment tôt, je suis sûr qu'y a moyen de recaster l'actrice principale - ou au moins de la briefer sérieusement avant de retourner. C'est pas catastrophique mais beaucoup trop long, et pas tellement nécessaire à la mise en place. La convocation des éléments à la Alias n'est qu'un prétexte pour se recentrer sur celle du X-Files, "New Generation", mais du coup, autant la laisser tomber, ou du moins qu'elle ait pas l'air d'une béquille scénaristique censée nous mettre en appétit avant le plat principal.
Ce qui donne au final une moitié ratée, l'autre décente mais sans plus. Pour ce qui était censé constituer un des évènements de la rentrée, ça se pose là. L'avantage, c'est que j'ai pas l'impression qu'il faille grand-chose pour remonter la barre - genre une alchimie plus évidente entre les protagonistes et des scénaristes moins coinços et plus inspirés. N'empêche que j'attends pas la suite avec une certaine impatience, plutôt parce que j'ai envie de me tromper - ou, mieux, de voir qu'ils ont réalisé qu'ils se sont gourés eux et auront limité la casse.