j'étais vraiment chaud bouillant. immense stan de baron noir, les thèmes de la série me passionnent, c'était vraiment fait pour moi.
au final je ne dirais pas que c'est un echec, je dirais que ça n'a pas totalement marché. ou comme le disent les gays sur internet : mess.
c'est un mélange de choses passionnantes et de choses totalement ratées, de "ça aurait fait un super film" à "c'est une mauvaise série"... d'un côté, les thématiques sociales sont passionnantes et me passionnent. il y a un nombre incalculable de phrases que j'ai déjà prononcées, d'analyses qui sont les miennes, tout, vraiment du petit lait. j'ai beaucoup aimé l'idée de réalité alternative, c'est la réalité + 1, un décalage constant. c'est parfois réussi (la quasi absence des politiques réduits à courir après un débat public qui s'organise sans eux, avec des leaders d'opinion 'hors les murs', l'incarnation fictionnelle réussie d'alice cordier et sihame assbague...) et parfois un peu / beaucoup gênant. des fois il arrive à mettre le doigt sur des choses, des fois il est à côté de la plaque et en fait trop.
cet aspect pas très maitrisé va jusqu'au positionnement fondamentalement macroniste de la chose, dont je ne suis pas sûr qu'il soit totalement volontaire. on parle donc d'une csp+ surdouée qui connait l'opinion grace à des études, qui se retrouve à incarner le camp de la raison, de la modération, de l'intelligence, du vivre ensemble face aux passions irrationnelles et aux extremes des deux côtés. je ne pense vraiment pas que c'était son objectif de départ, mais c'est bien ça à l'arrivée. il y a aussi ces deux histoires collées l'une après l'autre, qui donne l'impression de voir 2 films de suite. les 3 premiers épisodes sont sur le "sale toubab", puis les 3 autres sont sur une histoire de port d'arme. la première partie aurait pu être un film hyper original dans le cinéma français, qui en se resserrant aurai pu virer les scories et se contenter d'être du aaron sorkin français. la deuxième partie, qui semble ajoutée une fois confrontés au fait qu'ils ne pouvaient pas tenir 6 heures sur sale toubab, est globalement bien ratée, multipliant les moments cringes, et ne dit plus grand chose. il y a une poignée d'idées intéressantes (la sphère progressiste qui finit par reprendre les revendications droitières...) mais tout ça semble un peu à côté de la plaque (il n'a manifestement pas perçu l'importance que pouvait prendre dans l'imaginaire collectif les faits divers à base de couteau ou lynchages etc).
tout est comme ça, on alterne entre des trucs super et des trucs totalement ratés, des idées brillantes et d'autres à côté de la plaque, une dernière demi heure totalement cringe et une toute dernière scène jouissive... c'est un peu une plantade, mais une plantade stimulante et flamboyante, et au final je préfère largement ça au truc pros et carrés et safe qu'on nous assène.
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