Forum de FilmDeCulte

Je viens de me mater ça après que Noony en ait parlé 38 fois sur son blog et effectivement, c'est une belle petite réussite.
Tout d'abord je n'ai pas vu la saison 1 (tournée il y a trois ans, bravo la réactivité et l'ambition de la fiction française), ce qui m'a évité de perdre du temps avec des épisodes d'exposition dont finalement on peut très bien se passer et même rajoute une certaine touche de mystère quant aux liens entre certains personnages comme la flic et le proc (ont-ils couché ensemble précédemment, qu'est-ce qui peut bien les unir au juste?...)

Il ne faut surtout pas voir ça comme le Wire français (attrape-chaland pompier qui ne peut virer qu'à la plus plate déception) mais comme une série policière à la française (co-produite avec la BBC 4) péchue. Si tu sens bien passer le fatalisme d'un The Wire, l'Engrenage français tient plus du bâtonnet d'esquimau dans les roues dont les audaces (la matraque télescopique, l'acharnement anti-flics, les interrogatoires bavure light un peu plus musclées) ne feraient pas frémir un fan de 24 mais restent suffisamment osées pour penser qu'on ne trouvera pas l'équivalent avant longtemps sur la une ou la deux.

Le casting est excellent, la nana de Clovis Cornillac est assez épatante, comme tout le monde d'ailleurs, bien complété par des seconds rôles de choix comme Daniel Duval, Samir Guesmi ou Brigitte Roüan. C'est très efficace parce que c'est nerveux sans tomber dans l'épate bourrine genre La commune. Tout s'enchaîne comme du petit lait et même si on ne s'attaque pas les cuticules pour autant, c'est suffisamment addictif pour boucler les huit épisodes en deux soirées.

Une petite réserve pour le season finale qui manque de biscuit

Yeah baby.

Je regarde dès demain.

La série aussi bonne soit elle, n'est-elle pas en train de faire un flop à cause de la concurrence américaine ? enfin je sais qu'en Belgique l'audience est pas au beau-fixe lorsqu'on passe Cold Case sur une chaine concurrente...
En tout cas la série est bonne (pour une fois une série française comme ça, elle se remarque).

Etant diffusée sur Canal en France, la question ne se pose pas.

Ca change du Comissaire Moulin.
Ca vaut le détour et la rousse est WAHOU.

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Un barbu remplace un coeur pour me plaire...

Oui, comme le dit l'ami DPSR, la série étant diffusée sur Canal+, c'est pas vraiment une problématique. Et elle cartonne auprès des abonnés.

Ils ont d'ailleurs signé pour 2 (ou 3) saisons supplémentaires.

Pour ce qui est des diffusions à l'étranger, d'un strict point de vue prod, elle est vendue donc les perfs "on s'en fout" (c'est évidemment pas le cas). Mais c'est évident que face à la concurrence US c'est impossible de s'en sortir pour le moment. Y'a une vraie baraka autour des formats américains (même en France c'est la fête à Neuneu au niveau des audiences dès qu'il y a une série Bruck sur TF1 et France 2) mais c'est avec des séries de qualité (comme celle ci semble-t-il) que les choses changeront.

C'est un boulot de longue haleine évidemment.

Voila, maintenant je peux partir en vacances.

Voila, j'ai fini.

En effet, ça le fait pas mal dans l'ensemble. Et en effet, c'est pas le The Wire qu'on m'avait un peu vendu. Y'a la saveur et l'ambition de décrire les rouages du système qui s'entrechoquent et qui se rouillent quand les ambitions personnelles viennent parasiter. Mais ça reste à plus petite échelle évidemment.

Mais ça marche malgré tout bien. Parce que par rapport à la saison 1, on gagne beaucoup en fluidité. L'histoire de l'avocate (avec ses seins énormissimes) faisait pièce rapportée alors que là elle gagne en importance et s'insère bien mieux entre le juge d'instruction (énorme Duclos), le proc et la capitaine. Ces 4 entités interagissent d'ailleurs très bien. C'est ce qu'il y a de plus intéressant dans la série d'ailleurs. Dès qu'il s'agit d'histoire de fesse, c'est beaucoup plus banal (même s'il y'a une bonne tension entre le proc et Laure qui, pour info à DPSR ). Et quand on parle de description du monde policier, c'est pas vraiment approfondi et rendu comme il faut (les interrogatoires, les pourris...). idem pour l'infiltration.



L'intrigue s'étale bien sur les 8 épisodes avec un vrai crescendo dans les enjeux. Les rebondissements, les interactions... Tout ça, c'est du petit lait: on va remonter une grosse filière de drogue en partant du petit dealer de lycée pour arriver au grand banditisme. Reste ces petites intrigues bouclées qui surviennent dans certains épisodes pour remplir un petit peu. Mais là encore, elles sont menées en deux trois scènes clés qui fonctionnent.

Grâce au casting qui est nickel. Duclos avec sa gueule pas possible et ses petites mimiques jouissives, mais aussi Mehdi Nebbou ou la petite capitaine. C'est évidemment suffisamment rare pour être souligné.

C'est mis en images de façon chic, avec les transitions pourraves de la saison 1 qui ont été évacuées.

What else?

Rien. La route vers le progrès de la fiction télévisée française passe par des beaux jalons tels que celui là. L'équipe La Patellière chez Canal bosse bien je crois. Et la série va être prolongée pour 3 saisons il me semble (de 12 épisodes). Ce qui est cool.

Je sais pas si cela a déjà été noté:

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Un barbu remplace un coeur pour me plaire...

Oui, ils sont même copros de cette saison 2.

Bon la saison 3. 2 ans après.



La série, au vu de son succès international, passe à 12 épisodes. C'est marrant d'ailleurs de voir comment Engrenages sert d'essuyeur de plâtres à bien des niveaux pour la fiction feuilletonante française, et comment d'année en année elle progresse. La saison 1 était entachée d'une mise en scène totalement aux fraises (avec des effets "flash" complètement pourris), la saison 2 ne savait pas trop gérer les intrigues B qui se bouclaient sur chaque épisode... Ici, ce qui cloche un petit peu (pour le moment) c'est les derniers artifices de construction, ces intrigues secondaires qui sont balisées d'entrée et qui reviendront quoi qu'il arrive par la suite... Mais même là, c'est finalement pas si mal géré.

Les scénaristes ont bien compris que le personnage du proc était de loin le plus lisse (avec je trouve le moins bon comédien de la bande en plus) et le mettent au placard. Et c'est donc mon pote Philippe Duclos qui se retrouve à l'avant et c'est, je trouve, un véritable régal. D'une part parce que Duclos est un acteur comme on en a peu : une gueule, des mimiques, un physique tellement particulier... Chacune de ses apparitions est du petit lait. Mais surtout parce que la série rattrape l'actualité avec la position du juge d'instruction. Il est question dans cette troisième saison de la position de ce juge par rapport au procureur et des répercussions qu'il peut y avoir quand il y a un tel franc tireur qui s'attaque au pouvoir (ici il s'attaque à un jeune maire ambitieux d'une riche ville de banlieue de l'ouest parisien). Et si les deux premières saisons tentaient de décrire le "fonctionnement" du système (donnant son nom à la série), ici on va un cran plus loin en montrant à quel point les rouages sont soumis aux pressions du pouvoir politique. Le clin d'oeil à Sarkozy relève plus de la boutade mais c'est malgré tout des thématiques importantes qui sont abordées.

La série gagne également en production design avec des moyens qui sont chaque année plus conséquents, et quelque chose à l'image qui a clairement de la gueule, et qui est sans aucune comparaison possible avec ce qui se fait par ailleurs dans l'hexagone. C'est dans l'ensemble super bien joué.

Engrenages construit quelque chose de vraiment intéressant au niveau "industriel" de la fiction française. Partant de zéro, la série montre l'acquisition d'un savoir faire, d'un apprentissage des erreurs d'une année sur l'autre. C'est probablement vrai pour l'équipe de Canal et pour l'équipe de Son et Lumière. On sent la présence d'une vraie direction artistique, d'un pool de scénaristes, et ce malgré tout, sans singer un quelconque format américain. La création d'un savoir faire au sein des chaines pour de la fiction de qualité passe par ce genre d'étape. Et c'en est une nouvelle qui est franchie ici.

Et puis les seins d'Audrey Fleurot.

J'ai lâché l'affaire au bout du 4e ou 6e épisode, j'ai trouvé les scénars plus fainéants, plus enclin au remplissage que la saison 2 qui me paraît mille fois au-dessus.

Je n'en suis pas encore là.

Mais je vais finir quoi qu'il arrive.

La 5ème saison vient de commencer et ses deux premiers épisodes étaient un énorme plaisir.
Engrenages semble toujours dans le haut du panier international en terme de scénario.

Commencé la deuxième saison car j'en ai lu du bien.
Comment est-ce possible de jouer aussi mal ? Toutes les mimiques sont surlignées, tout sonne faux. Par contre, c'est possible que les flics donnent l'impression de jouer aussi faux dans la vraie vie.
Avocats, procureurs et juges jouent, plus que la moyenne, dans la vie aussi mais autant voir un Depardon parce que là...
La scène de l'overdose avec deux lignes dans les toilettes, c'est peut-être possible médicalement mais bon... Le reste est à l'avenant.
Et ces gros plans en shaky cas, c'est vraiment dégueu.
Swann Arlaud a exactement la MEME gueule que Philippe Duclos.