Forum de FilmDeCulte

Baptiste, je vois très bien le double-fond psychanalytique de Sleepy Hollow, tout comme la façon dont le film parle, en creux, de la préhistoire de l'Amérique. Mais je trouve que tout cela reste de l'ordre du potentiel, et que la révérence référencée de l'exercice de style, ou la fuite trop facile et systématique dans l'humour, prend trop souvent le pas sur ce que le film entend touiller. Cela aurait pu être le grand film d'horreur sur l'Amérique, mais il ne me bouscule clairement pas à ce point.

Blade Runner(probablement un des films que j'ai le plus revu) et To Kill a Mockingbird, qui a marqué mon enfance. Un peu comme The Night of the Hunter.











Edit orthographique. Sorry.

Mais pourquoi exercice de style? J'ai jamais compris ce qualificatif surtout pour ce film-là. Et puis l'humour est bien dosé je trouve, ça rend le film original dans le genre fantastique horreur en plus.

Lost Highway était mon premier Lynch...ça m'a pas convaincu.
Sleepy Hollow, je trouve ça visuellement magnifique mais c'est une belle coquille vide (et je supporte pas la caractérisation d'Ichabod ni le jeu de Depp).
Il FAUT que je vois le Mulligan.

Vote pour Blade Runner, une merveille esthétique aussi envoûtante que sa richesse thématique.

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En fait c'est plutôt ce qui a entre parenthèses qui est important non? La belle coquille vide ça ne rime à rien de la part d'un mec qui surkiffe Pacific Rim, Les dents de la mer et Transformers

Parce que l'imitation du film Hammer (l'imagerie, la science du décor et des éclairages en studio...), comme l'extraordinaire photo de Lubeski, me semblent avoir été l’objet de plus d'attentions que les scènes elles-mêmes (souvenir tout de même d'une enquête assez laborieuse, très dialoguée, pas très concernée). Ricci est moins un personnage qu'une figure dont on cultive l'imagerie, en somme. Tout ça sonne du coup un peu creux, et provoque peu d'émotions (chez moi, en tout cas).

L'humour est une constante que j'aime chez Burton (le fait de ne pas trop se prendre au sérieux), mais à partir de ce film, je trouve aussi qu'il sert un peu trop d'excuse pour ne pas trop s'impliquer dans cette histoire (Depp qui est plus une machine à gags lié à son ridicule, qu'un jeune homme traumatisé). On arrive à un stade où, après son troisième rêve, quand Ricci vient consoler Ichabod au lit, je ne suis aucunement impliqué dans la tragédie de ce personnage.

Pacific Rim et Les Dents de la mer, c'est pas vide du tout et Transformers me divertit (alors que le Burton, pas vraiment).

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Sleepy Hollow et Blade runner.

Pourtant, les scènes sont très précises dans leurs atmosphères individuelles et leurs dialogues pour décrire cette communauté décrépie et malsaine à la base de l'Amérique rurale. Le portrait des notables est redoutable et Ricci dans tout ça incarne une sorte de colombe noire, prise aux pièges. Je vois pas en quoi exploiter une imagerie peut être un problème à partir du moment où le film respire énormément de la psychologie de ses personnages tout autour.

#GOLRI

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Peut-être parce que du coup on est le cul entre deux chaises ? Je ne sais pas, je veux pas être péremptoire de peur d'affirmer une connerie, je ne pense pas que ce soit forcément pauvre d'explorer une figure, plutôt que de définir un personnage. Mais prend la mère dans le film, par exemple : c'est une figure, elle est travaillée ainsi, approchée ainsi (elle n'a pas de psychologie, elle n'a pas de background, c'est une image dont on cultive le mystère et l’ambiguïté). C'est pas le cas de Ricci, par exemple (dont je sens qu'elle est théoriquement ce que tu dis, mais j'ai pas l'impression que Burton la filme réellement comme ça) : le problème est peut-être là.

Entièrement d'accord avec tout ça, j'avais trouvé l'intrigue fort décevante et l'humour désamorçait toute l'ambiance pour moi.
Du coup, c'est beau, mais je suis jamais dedans. Je reste en surface, comme Burton avec tous ses motifs (sur l'Amérique, etc.).

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Le personnage de Ricci, ses peurs et ses pouvoirs sont montrés comme une réaction à la communauté dans laquelle elle a grandi. La belle-mère est certes dans le présent du film un personnage fantastique de sorcière qui se fait un plaisir d'exploiter la noirceur présente dans la communauté (les notables corrompus sont dès lors les plus pathétiques coupables du film). Et ce serait en soi tout à fait acceptable, il y a plein de personnages burtoniens machiavéliques par nature. Mais note aussi qu'elle a un passé qui explique ses raisons, elle n'est pas juste un pantin comme peut l'être le cavalier.

Bah pour le coup je trouve que le cavalier dégage beaucoup plus de choses qu'elle...




Sinon y a un truc qui m'avait fasciné dans Sleepy Hollow, une fois n'est pas coutume : les photos de plateau. Elles étaient magnifiques, et même si factuellement très proches du film, elles avaient la qualité de cristalliser des passages décisifs avec sérieux, les rendant plus ouverts/mystérieux/éthérés qu'ils ne l'étaient au final dans le film.

Je ne connaissais pas le titre français de To Kill a Mocking Bird, mais cela ne change rien à mon vote.

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