Forum de FilmDeCulte

C'est le même gars qui s'occupe des affiches du théâtre du rond point, non?

Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d’amour s’est enlisée dans une routine empreinte de lassitude. Pour éviter à une certaine Zorica d’être expulsée, Damien se trouve un jour piégé par Iva, qui le somme de demander l’aide de son père, conseiller d’État, avec lequel il entretient une relation plus que distante. Cette mission hasardeuse plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie…

Même si on peut lui reprocher son manque de pugnacité à filmer autre chose que son petit microcosme de bobos de saint-germain-des-prés, on est bien content de voir Bonitzer sortir de l'impasse des adaptations d'Agatha Christie pour petits vieux à la Pascal Thomas pour se recentrer sur ce qu'il fait de mieux, son sens du dialogue érudit et mordant qui compense la molesse de son scénario qui a l'intelligence d'éviter la leçon de morale pontifiante sur les sans-papiers. Surtout il trouve un interprète sensationnel comme il n'en avait plus eu depuis Luchini en la personne de Jean-Pierre Bacri, qui quitte sa bougonnerie coutumière pour composer avec brio (probablement son meilleur rôle à ce jour) ce fils en proie à la faiblesse de ne pas savoir plier le genou pour aider les autres en n'arrivant pas à demander un service à son père joué avec une réjouissante désinvolture par le machiavélique Claude Rich. JPB tient clairement la baraque, et sa composition tout en essouflement fortifie des scènes amoureuses un peu plus fabriquées avec Kristin Scott-Thomas et Isabelle Carré. Il ne l'aura évidemment pas car le film va bider, mais il mériterait le Cesar.
3/6

Pendant 20 minutes on se dit que ça ne raconte pas grand chose et puis le film se bonifie avec le temps, on se délecte au compte gouttes des ces dialogues exquis et de ces acteurs savoureux. Bacri n'a jamais été aussi bon, Claude Rich est génial (lui aussi mériterait un césar du second rôle) et Isabelle Carré je l'aime donc bon voilà. Au final c'est une comédie dramatique assez élégante, qui mêle subtilement gravité et drôlerie pure.
Heureuse surprise, car j'en attendais pas grand chose.

4-4,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Dans le genre comédie d'angoisse bourgeoise c'est pas trop mal, même si cette exploration des cas de conscience politiques, professionnels, sociaux, moraux, de couples, sexuels, etc... de ces classes supérieures et dirigeantes apparaît aussi assez irritante et cosmétique. Reste qu'excepté la fin, le scénario est pas mal dans la construction de ses agencements semi-cauchemardesques, il y a quelques bons dialogues et Bacri /Carré/ Scott-Thomas sont même supportables (bien que je préfère largement quelques seconds rôles, Claude Rich et Berroyer en tête)... Après il faut subir une mise en image bien mollassone, à coup de visites empesées du Palais Royal, de restos japonais ou des salles de réunion du PCF... Avec au milieu quelques plans lourdement figuratifs (le premier avec la fille Bonitzer, les retrouvailles père/fils...). Plus qu'un esprit de bande, les caméos de Jaquot and co finissent de refermer le couvercle de l'entre-soi sur pas grand chose.

Pas si mal que ça, effectivement, ce film qui ne m'attirait pas particulièrement (j'suis tombée dessus par hasard).
Bacri est très bon mais le géant, c'est Claude Rich. Sa composition du père absent/indifférent/centré sur sa petite personne est jubilatoire.
J'ai beaucoup aimé aussi les dialogues de Bacri avec son fils.

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk