Citation:
1. lionel jospin
le goat. une legislature entière en poste. la cohabition la plus complète, qui du coup donne une nouvelle gueule à la constitution. des soubresauts, mais aucune crise majeure.
Oulah tu faisais du treking au Pérou en septembre 2001 ?
Pour nous non, mais pour les travailleurs de Renault Vilvorde (au moment de la fusion Renault-Nissan, rétrospectivement un échec), du WTC de New-York, les passagers des avions détournés et les Afghans c'étaient un peu plus que des "soubresauts"...
+ au niveau français crise de l'Erica gérée de manière catastrophique qui met à mal la gauche plurielle, Claude Allègre* le climatosceptique hardcore qui se met à dos les enseignants du secondaire et du supérieur (et supprime l'autonomie et le budget du ministère de la recherche sur des trucs comme l'IRD qui ont eu du mal à se relever on ne le dit pas trop car c'est la gauche), le vote du PACS super houleux à cause de l'absentionnisme intentionnel du PS, un chômage structurellement haut. Et aussi le début d'un décrochage technologique de la France par rapport à l'impact industriel et commercial de l'Internet, mal compris (l'état était nulle part quand la bulle Internet a explosé juste avant le 11 septembre alors qu'il y avait des boîtes novatrices à sauver...).
La réforme du quinquenat faisant passer les législatives après les présidentielles est aussi une des sources du bordel actuel, cela a renforcé la présidentialisation du régime et créé un climat de campagne électorale permanente, favorisant le mal nommé vote utile. Jospin se voyait déjà président et ne voulait surtout pas d'un PC et de Verts trop forts.
Ha tiens j'oubliais la liquidation de Matra un grand moment de réindustrialisation de la France. On passe d'un leader technologique mondial au niveau du train, du spatial, de l'automobile, de l'informatique embarquée et de l'automatisme (une niche technologique proche de celle de Tesla) à de la télé d'extrême-droite (bon Musk fait les deux en même temps)
Le bilan est loin d'être fou. Comme Chirac c'était un homme des années 70 qui comprenait mal l'époque.
Et son " retrait de la vie poltique" n'a pas aidé la gauche. Pas d'analyse, de recul explicite, de bilan ou d'explication, de préférences quant à sa succession. Il n'offre pas le.spectacle désagréable d'une autocritique plus ou moins franche certes, mais renonce aussi à l'influence. Cela a renforcé la posture anti-système du FN et le discours sur le bon et le mauvais vote. Déjà une posture "jupiterienne " en fait. Alors qu'il y a au contraire des politiciens pour moi imbuvables à l'époque dont le recul et la parole sont à présent utiles (Guaino par exemple).
OK on était jeunes, on étudiait des trucs sympa et avions du temps, on pouvait baiser sur le physique ou nos playlists sur Soulseek mais faut pas tout repeindre en rose et confondre Jospin et Jaurès.
Il est populaire parce qu'il était honnête et constituait une rupture avec les magouilles des périodes Mitterrand, UDF tendance Médecin et Noir, Chirac à Paris, certes il faut le reconnaître, mais sans vision politique. (Je suis Florent Brunel en fait)
* je savais pour avoir vécu les mobilisations de l'époque qu'il était impopulaire auprès des facs de philo, mais ce n'est rien en comparaison de sa "cote d'amour" auprès des chercheurs en écologie et en biologie.