Si les épisodes 2 et 3 accusaient le coup en succédant à l'intro vertigineuse de Scorsese (d'ailleurs, sa mise en scène convenait au pilote mais je trouve pas qu'elle soit nécessairement appropriée au rythme voulu par la suite, diso s que ça prend son temps de manière assez adéquate même si l'écriture traîne parfoissur certaines intrigues), je le trouve très bon cet épisode Anastasia.
La ref n'est pas juste là pour le clin d'oeil historique, l'intérêt c'est la mise en abyme avec les rêves des personnages féminins, la pute qui se voit star et finira défigurée (scène à la violence poignante), mais surtout Margaret Schroeder, qui croit avoir accédé à un nouveau statut parce qu'elle se rend à l'anniversaire de Nucky et danse avec lui après avoir mouché quelques politiciens machos, mais le monde appartient à celles qui usent de leur sexualité comme Lucy, la maîtresse de Nucky. Elle s'est crue princesse mais n'est qu'une Anna Anderson.
J'aime aussi que la série s'étende sur d'autres détails de l'époque, comme le KKK, et même si le monologue de Chalky fait très crâneur, ça marche assez. Surtout qu'on a jamais assez de Michael K. Williams.
Le soufflé retombe un peu avec l'épisode 5 où je trouve le passage en mode "mastermind" de Margaret un peu trop précipitée mais j'aime assez comme elle use de son intelligence pour avoir ce qu'elle veut : Nucky. Et du coup, j'étais content qu'on arrive rapidement à ce moment quand il se présente devant sa porte. Le reste de l'épisode est plus pépère, on passe trop de temps à Chicago sur Jimmy et sa pute opiomane et le plus important est d'en arriver à l'inévitable suicide qui va foutre Jimmy en rogne. J'aime beaucoup comment Buscemi et Pitt incarnent leurs bad guys sans forcer le trait, sans grimacer, au co traire ils jouent comme des gentils, ils se croient gentils. Je trouve tous ces personnages vraiment bons en fait, c'est sans doute aussi pourquoi j'accroche. Le seul qui me déçoit un peu, c'est l'agent joué par Michael Shannon. Non pas parce qu'il le joue sans nuance - j'aime ce côté halluciné - mais parce qu'il brille pas encore assez comme je m'y attendais après le pilote (ici il réussit un gros coup mais pas grâce à ses efforts à lui). Pareil j'aimerai voir plus de Rothstein, il est flippant alors que Luciano est un peu cartoon.
A l'inverse, j'aime que le frère flic et surtout Al Capone se transforment en vrais personnages respectivement dans les épisodes 5 et 6. Pour le moment, la rivalité fraternelle est juste implantée, et délibérément oubliée dans le 6, mais va sûrement revenir exploser au moment opportun. Par contre, Capone c'est une menace constante, même si on savait pas qui c'était. Il n'avait pas été trop gimmick mis jusqu'ici, comme Eli Thompson, il était un peu fonctionnel. Le coup du fils sourd et de la tension dans sa relation avec Jimmy, c'est vraiment bonnard (potes ou complices? Ou rivaux?). Vu ce qu'on sait de l'avenir de Capone, ça promet... Excellente scène de la vengeance aussi
Le face à face Margaret/Lucy est pas mal également même si la gagnante du duel est condamnée à la désillusion.
Donc voilà, pour le moment je dirai une pilote génial, deux épisodes qui ralentissent, un brillant épisode 4, et des épisodes 5 et 6 pas mal même si en deçà. Dans l'ensemble, je suis pas déçu, et je vais me jeter sur les 7 et 8.
PS : personne ne suit ici? tout le monde attend que la saison soit terminée?
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