Après
Balenciaga déjà sur Disney+, on poursuit dans la continuité historique de la mode parisienne puisque ça commence en 72, là ou finissait l'autre. Continuité thématique aussi puisque, comme Balenciaga, Lagerfeld est présenté en bourreau de travail à l'hygiène de vie monacale. Là encore, les désaccords avec ses financiers et les rivalités artistiques (et amoureuses) avec les autres divas de la mode font office de fil rouge narratif. En soi, c'est bien sûr de bonne facture, un défilé permanent comme il se doit en pleine période disco, mais on est purement dans la formule confortable, d'autant plus quand on retrouve des personnages et des lieux (la boîte le Sept) déjà mis en valeur dans le Saint-Laurent de Bonello.
Alors on se demande pourquoi se concentrer sur simplement ces dix années de sa vie, celles qui le voient passer de simple mercenaire du prêt-à-porter à l'intronisation dans la haute-couture. Hé bien la raison devient vite évidente car face à l'austérité teutonne et névrosée de Daniel Brühl, c'est le stupre flamboyant de Thédore Pellerin qui vient voler la vedette dans le rôle de Jacques de Bascher. Dandy quintessentiel qui se faisait entretenir par Lagerfeld tout en baisant YSL à couilles rabattues. Aussi rapace et autodestructeur que touchant dans ses errements de jeune homme, c'est lui la star du show, le personnage et l'acteur crèvent l'écran, d'autant que leur histoire est suffisamment touchante et inédite pour fasciner, eux-même peinent à définir leur relation tant Lagerfeld se révèle totalement asexué. La série aurait pu s'appeler Karl et Jacques pour la peine.
Comme d'hab, pas le peine de faire six épisodes là-dessus, le pire c'est qu'on peut craindre une deuxième saison alors que bon ça ne raconte pas grande chose non plus.