Forum de FilmDeCulte

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J'ai beau avoir vu Mission Cléopâtre plusieurs fois, je n'en ai jamais été un fanatique non plus et les films d'animation en images de synthèse d'Astier sont sympas mais déjà moins inspirés donc je ne pensais même pas regarder cette mini-série avant que l'unanimité positive ne m'y pousse (tout en étant conscient que l'éminemment sympathique Chabat jouit d'un surcotage à toute épreuve).

Et en effet, c'est très cool.
J'ai bien aimé la façon dont l'adaptation pioche allègrement dans différent volumes, dont le hors série tout à fait mignon relatant comment Obélix est tombé dans la marmite de potion magique pour lequel j'ai toujours eu un fiable, et j'ai retrouvé la même fidélité mâtinée d'updates ainsi que des délires typiques chabatiens (le site sur les sangliers, le segment Panono).
Je trouve également le parti-pris visuel, gentiment influencé par Spider-verse comme 90% des films d'animation, tout à fait charmant, donnant là aussi un peu d'identité originale à un univers maintes fois visité. C'est régulièrement ambiancé dans l'éclairage et les couleurs.

Néanmoins, il y a un gigantesque point noir auquel je n'ai jamais réussi à m'habituer au fil des 5 épisodes, c'est le miscast absolu et presque intégral des voix. C'est simple, je serais bien en peine de trouver UN personnage qui se voit affublé d'une voix adéquate. Nakache pour Bonnemine c'est bien, Laffite par moments sur César éventuellement, Demoustier sur Metadata parce que sa voix et son perso sont relativement "neutres" et Testot en légionnaire Fastènefurius parce qu'il y a un effort de jeu mais de manière générale, ils ont tous des voix vaguement trop jeunes et/ou trop aigus et tous un peu trop sur le même timbre. Pour les principaux protagonistes, c'est pas loin de la catastrophe. Comment tu peux prendre Gadebois...et ne pas lui faire jouer Obélix? Il aurait été parfait! Lellouche ne fait aucun effort, son Obélix me paraît """trop intelligent""". Chabat, ça dépend des scènes mais c'est quand même pas fou (alors qu'il fait vraiment l'effort d'une performance pour les dexu autres personnages qu'il double, je pige pas). Ludig en Abraracourcix et Lhermitte en Panoramix sont probablement les pires mais Marmaï en Cétautomatix et Astier en Ordralphabétix c'est pas fameux non plus.

Mais bon, je materai la prochaine saison.

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C'est un point positif pour moi. J'ai toujours trouvé qu'on faisait trop d'Obelix un débile profond alors que j'y vois un grand candide.

Mais là il fait pas candide, il fait beauf blasé.

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Je dois en côtoyer plus donc je suis moins choqué.

Oui, c'est cool.
Mais ça a un peu les défauts de ses qualités.

Graphiquement, il y a effectivement une certaine identité et ça joue ici et là de la passerelle entre le graphisme BD et celui de l'anime mais niveau choix des couleurs notamment, ça a aussi un côté infantilisant. Ca sature dans le flashy et la pastel quand une des forces d'Uderzo était de mettre en scène des gueules improbables dans des décors, sans être réalistes, très détaillés.
Ceci dit, c'est une adaptation et une proposition, ça a le mérite d'être identifiable rapidement. Bonne façon de se démarquer des Astier.
Mais j'imagine qu'une histoire de budget peut avoir son influence dans ces choix trop tranchés.

Ya l'humour typique Chabat un peu trop conscient de lui-même qui reste sympa mais dont il est difficile de ne pas voir un côté un peu racoleur. Ou un rythme sur des blagues ou gags laissant trop le temps d'en prendre conscience, ça fait parfois un peu pauvre ("homard et fraise" et 2 secondes de latence derrière... ok...).
Bon, j'en ai peut-être raté mais c'est quand même pas hyper généreux.
Reste que ya aussi ce sentiment de vraiment vouloir parler au plus grand nombre et ça joue un peu trop sur le sentiment. La satire un peu méchante de la BD, qui arrivait par toutes petites touches à laisser passer de l'émotion, à rendre ses caricatures finalement tellement humaines, me semble indépassable. Quand un enfant est mis en scène comme Pépé en Hispanie, il ne vaut pas mieux que les adultes (tout en ayant des petites cases touchantes). Là, Metadata est tellement jolie, intelligente, empathique. Sirupeuse. Insupportable. Mais faut aussi rentrer dans ses frais et la pixarisation est passée par là. C'était déjà présent dans le 1er Astier mais je trouvais que ça marchait mieux, il faut dire que l'album choisi est d'un tel génie niveau critique sociale (pour un BD de 44 planches à gros nez) que ça passait mieux. Déjà sa suite 100% originale, respectable, était moins intéressante.
Du mal à comprendre l'intérêt d'en rajouter pour les enfants alors que les enfants ont toujours fait un triomphe aux BDs sans qu'ils aient besoin de "s'identifier" (pensée pour la géniale scène "meta" du début d'Astérix en Corse). C'est pas forcément gênant en soit mais ça fait tellement cahier des charges...

Et d'accord sur le doublage qui ne colle vraiment pas. Là aussi, c'était le cas dans les Astier (modulo Carel et Clavier, et Semoun). Cette impression que les acteurs ne se rendent pas compte qu'ils jouent des personnages avec des gueules pas possibles et qu'ils n'incarnent vraiment pas cette dimension.
Faudrait tellement plus faire appel à des doubleurs professionnels. Mais c'est moins bon pour la promo (et je sais pas, ce truc artificiel de donner l'impression d'une grande famille).
Alors je déteste tout ce qui tourne autour de la nostalgie Club Dorothée (et par extension de cette décennie maudite des années 80, l'antichambre de l'enfer) mais le taf d'un Eric Legrand, dans des conditions certainement dix fois plus merdiques, c'était quand même autre chose.

Mais ça reste à 1000 lieues au-dessus des lives et des animes post-12 travaux.