Quiz : Pierre Guyotat ou Kateb Yacine ?
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Le recueillement et la sagesse. C’est bon pour les braves ayant déjà livré combat. Relevez-vous ! Faites la prière sur le tas. Arrêtez les machines du monde, si vous redoutez une explosion, cessez de manger et de dormir pour un temps, prenez vos enfants par la main, faites une bonne grève-prière, jusqu’à ce que vos vœux les plus modestes soient exaucés. Si vous avez peur des policiers, faites comme les ours : une sieste saisonnière, avec des racines et du tabac à priser pour tenir le coup ; je vous comprends, mes frères, comprenez-moi à votre tour : agissez comme si Dieu était parmi nous, comme si c’était un chômeur ou un marchand de journaux ; manifestez donc votre opposition sérieusement et sans remords ; et quand les seigneurs de ce monde verront leurs administrés dépérir en masse, avec Dieu dans leurs rangs, peut être obtiendrez-vous justice; oui, oui je comprends votre présence à la mosquée, on ne peut pas rêver avec les mégères et les gosses, on ne peut pas être sublime au domicile conjugal, on a besoin se se prosterner avec des inconnus, de se subtiliser dans la solitude collective du temple ,; mais vous commencez par la fin ; à peine savez-vous marcher qu'on vous retrouve agenouillés ; ni enfance ni adolescence : tout de suite c'est le mariage, c'est la caserne, c'est le sermon à la mosquée, c'est le garage de la mort lente.
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Ecbatane, souillée, déchirée par l'épuration, affaiblie, réduite au rang de nation satellite regarde ses patriotes autour des camps septentrionaux, le visage de la mort et ses instruments précis et révolutionnaires ; un art naît d'où l'homme est absent, par sûreté. Le savon dont sa lave les filles, l'air ensoleillé brisant la vitre de la salle de bain a un parfum et une mollesse de cadavre.
Dieu, qui agonise depuis trois siècles, meurt . Ses prêtres, dépouillent le rituel de son adoration, blanchissent les murs de ses temples. Dieu cachait le cœur profond de l'homme, l'homme voit son cœur bestial, ses yeux se descellent, Dieu meurt au moment de la plus grande solitude de l'homme
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Et voilà, pense Mourad, le charme est passé, je redeviens le manœuvre de son père, elle va reprendre sa course à travers le terrain vague comme si je la poursuivais, comme si je lui faisais violence rien qu'en me promenant au même endroit qu'elle, comme si nous ne devions jamais nous trouver dans le même monde, autrement que par la bagarre et le viol. Et voilà. Déjà elle me tutoie, et le me dit de la laisser, comme si je l'avais prise à la taille, surprise et violentée, de même que les paysans sont censés l'avoir surprise et l'avoir violentée rien que par le fait de l'avoir vue, elle qui n'est pas de leur monde ni du mien, mais d'une planète à part, sans manœuvres, sans paysans, à mois qu'ils ne surgissent ce soir même dans ses cauchemars...Si je lui pressais les seins ? puis ma pensée n'est plus que de la frapper, de la voir par terre, de la relever peut-être, et de l'abattre à nouveau. "Jusqu'à ce qu'elle se réveille, somnambule tombée de haut, avec toutes ses superstitions, quitte à mourir sans avoir reconnu qu'il y a un monde, ni le sien, ni le mien, ni même le nôtre, mais simplement le monde qui n'en est pas à sa première femme, à son premier homme, et qui ne garde pas longtemps nos faible traces, nos faibles souvenirs, un point c'est tout" pense Mourad