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Joe Parkson vient de faire irruption dans la vie du paisible et respectable Franck Enley. Il est l'un des deux survivants d'un groupe de prisonniers de guerre trahis par l'un des leurs...

Bon un peu du gachis ce film qui commence vraiment très bien, comme un film noir épuré qui ne semble tenir que sur une seule ligne : Ryan boiteux déboulant implacable pour faire sa fête à Van Heflin, héros de guerre dans sa nouvelle vie. Intriguant, le film joue à fond du suspens de cette intrusion, notamment lors d'une partie de pèche en décor naturel. Le contexte faisant on se doute bien que c'est pour une crasse bien cachée de la WWII qu'agit Ryan, que le gars est la conscience aux trousses. Le spectateur n'en demanderait pas plus je dirais, du moins pas trop vite... Il y a de quoi faire comme ça.

Mais non Zinnemann ne voudrait quand même pas laisser un tel sujet au seul main du thriller ou de la série B : au bout de 30 minutes c'est donc le grand déballage psychologique autour de la culpabilité, bavard au possible, avec trois personnages féminins qui cherchent à tout faire pour éviter que le sang ne coule, tandis que Ryan et Van Efflin luttent les yeux mouillés avec leur conscience ou pulsion. On finit par s'ennuyer gravement malgré la durée assez courte du film, tant c'est plaintif et symbolique (au lieu d'un flash-back, Zinnemmann rejoue le trauma en faisant courir son héros dans un tunnel en appuyant bien lourdement par exemple).

Il y a un passage du héros dans les bas-fond dans le dernier tiers qui est assez gavant, et globalement tout est fait pour lui faire conserver ici une certaine hauteur morale, et le choix de la rédemption est un peu pénible. Si Van Heflin avait été un vrai salop ou à tout le moins plus à coeur de protéger sa nouvelle vie, ça aurait sans doute été aussi un peu plus intéressant...