Forum de FilmDeCulte

1942 : Aniki Bóbó 5/6 vu il y a longtemps, me souviens avoir aimé et trouvé cela proche de Bunuel
1963 : Le Mystère du printemps (Acto de Primavera)
1972 : Le Passé et le présent (O Passado e o Presente)
1975 : Benilde ou la Vierge Mère (Benilde ou a Virgem Mãe)
1979 : Amour de perdition (Amor de Perdição)
1981 : Francisca
1982 : La Visite (Visita ou Memórias e Confissões)
1985 : Le Soulier de satin 5/6 hors-norme mais je l'ai pas vu en entier
1986 : Mon cas (O meu caso)
1988 : Les Cannibales (Os Canibais)
1990 : Non, ou la vaine gloire de commander ('Non', ou A Vã Glória de Mandar) 6/6
1991 : La Divine Comédie (A Divina Comédia)
1992 : Le Jour du désespoir (O Dia do Desespero)
1993 : Val Abraham (Vale Abraão) 6/6 vu il y a longtemps, souvenir un peu brouillé là aussi, mais le texte de Bessa-Luis, la lumière du film et Léonor Silveira m'avaient impressionné
1994 : La Cassette (A Caixa)
1995 : Le Couvent (O Convento)
1996 : Party
1997 : Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo)
1998 : Inquiétude (Inquietude)
1999 : La Lettre (A Carta)
2000 : Parole et Utopie (Palavra e Utopia)
2001 : Je rentre à la maison (Vou para Casa) 5/6
2001 : Porto de mon enfance (Porto da Minha Infância)
2002 : Le Principe de l'incertitude (O Princípio da Incerteza) 5/6
2003 : Un film parlé (Um Filme Falado) 3/6 je n'aime pas trop la veine "déclin de l'Occident de de Oliveira" (à part dans "Non" mais c'est autre chose)
2004 : Le Cinquième Empire (O Quinto Império - Ontem Como Hoje)
2005 : Le Miroir magique (Espelho Mágico)
2006 : Belle toujours 6/6
2008 : Christophe Colomb, l'énigme (Cristóvão Colombo - O Enigma) 2/6
2009 : Singularités d'une jeune fille blonde (Singularidades de uma Rapariga Loura) 5.5/6
2010 : L'Étrange Affaire Angélica (O estranho caso de Angélica) 3.5/6
2012 : Gebo et l'Ombre (O Gebo e a Sombra)
2013 : L'Eglise du diable (A Igreja do Diabo) (en préparation)

1942 : Aniki Bóbó
5/6

1981 : Francisca
6/6

1990 : Non, ou la vaine gloire de commander ('Non', ou A Vã Glória de Mandar)
6/6 Mon préféré !

1993 : Val Abraham (Vale Abraão)
Je ne suis pas rentré dedans. Comme toutes les adaptations de Madame Bovary que j'ai pu voir d'ailleurs...

1997 : Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo)
6/6

2001 : Je rentre à la maison (Vou para Casa)
5/6

2002 : Le Principe de l'incertitude (O Princípio da Incerteza)
5/6

2003 : Un film parlé (Um Filme Falado)
5/6

2004 : Le Cinquième Empire (O Quinto Império - Ontem Como Hoje)
5/6

2005 : Le Miroir magique (Espelho Mágico)
5/6

2006 : Belle toujours
6/6 (content de voir enfin que je ne suis pas seul !)

2008 : Christophe Colomb, l'énigme (Cristóvão Colombo - O Enigma)
4/6

2009 : Singularités d'une jeune fille blonde (Singularidades de uma Rapariga Loura)
6/6

2010 : L'Étrange Affaire Angélica (O estranho caso de Angélica)
6/6

2012 : Gebo et l'Ombre (O Gebo e a Sombra)
5/6

Je suis loin d'avoir tout vu (surtout la période 70-90), mais c'est clairement un de mes cinéastes préférés, parce que totalement libre. Comme Bunuel.

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N'écoutez pas Film Freak

Comme le disait Art Core, le cinéma des portugais, ça sent la mort.

Réal que très franchement je n'ai pas encore réussi à appréhender (dans le sens : je ne suis même pas sûr de pouvoir dire si j'aime ou pas). Pas encore choppé le truc.


A tâtons ça donnerait :

1 - L'Étrange Affaire Angélica
Qui est passé comme un charme, j'avais été assez impressionné. La dimension fantastique aide, sans doute, comme toujours chez les cinéastes hardcore : c'est une porte d'entrée.

2 - Val Abraham
Calme, beau, mais assez chiant.

- Je rentre à la maison
- Belle toujours
Mur d'incompréhension et d'ennui.



Mais bon tout ça c'est un peu à l'aveugle.

Putain, j'en ai pas vu un

Impressionné par L'Etrange affaire Angelica; mais bien que conscient de la grandeur du cinéaste à l'oeuvre, je m'étais dit que ce devait être un film mineur dans sa carrière. Plusieurs années après, il m'en reste pourtant beaucoup plus que ça, et j'aimerais le revoir pour approfondir.

Pour ceux qui veulent s'y mettre et même les autres, et qui ne connaissent ou ne saisissent pas bien, je recommande vraiment Non, ou la vaine gloire de commander. C'est son film le plus fou, le plus ambitieux et formellement le plus éblouissant. C'est même un des films majeurs de la fin du siècle dernier.

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Faudrait que je retente, maintenant que je suis vieux. J'avais vu Val Abraham (chiant), le couvent (super chiant) et le principe de l'incertitude (moins chiant dans mon souvenir).

et j'aime bien L'Etrange affaire Angelica

"Non" ce qui m'a impressionné c'est le passage sur la guerre d'Angola, c'est le seul film que j'en ai vu qui en parle (hormis une phrase dans l'Audience de Ferreri), le passage avec le cri du combattant blessé, je m'en souviens encore.
Je me souviens surtout des ouvertures de ses films: le travelling frontal sur le camion de soldats de Non donne la même impression de déséquilibre, d'étrangeté et de rappetissement irréel (du spectateur) que l'orchestre de Belle Toujours ou l'entrée du public dans le Soulier de Satin (qui est encore plus fou que Non). Il met sur le même plan visuel une arme, les systèmes théâtrals et littéraire et l'irréductibilité amoureuse qui survit au sein d'un cadre bourgeois qui sans cela serait rigide et autarcique. Dans les trois cas il s'agît de prêter attention envers celui qui parvient à s'enraciner temporairement dans un environnement auquel il ne devrait pas appartenir, jusqu'à sa disparition. Dans "Non" une théorie politique plutôt farfelue: le Portugal est la seule grande nation car c'est la seule capable d'avoir prémédité la disparition de son empire pour déplacer son centre en dehors de ses frontières, devient l'occasion d'un rejet factuel, presque documentaire, du salazarisme et de la colonisation -. La limite et la force de de Oliveira c'est que la critique est portée du point de vue du disparu: le deuil et le décentrement pour se considérer de l'extérieur sont une même chose chez lui.

Quelqu'un peut-il me dire quels sont ses films qui donnent une image de Lisbonne en particulier ?

Je crois qu'il est plutôt et significativement de Porto. Mais j'aurais la même réaction que Mickey Willis par rapport à l'Australie, ce n'est pas tellement le propos de ses films, les villes sont présentes a travers la culture, classe sociale, histoire, comme personnage à part entière, même dans ce qu'elles ont de naturel, mais pas comme reproduction à la Google map.
D'ailleurs c'est une préoccupations assez récente d'ancrer un film dans une ville comme Hers à Paris ou Desplechin à Roubaix, révélatrice de la crise du cinéma (ce type d'esthétique qui se prétend sociologiquement exhaustive vient par exemple du Wire avec Baltimore) ou d'un complexe à la fois personnel et national (Tom Barman qui essaye de faire exister Anvers à l'échelle de New York dans son film pour se justifier en tant qu'auteur).

Fassbinder ancrait souvent ses films dans une ville différente mais le but n'était pas d'en faire un portrait ( ou sinon le sujet des peintures du Gréco serait Tolède).


On trouve une très fidèle image de Tours dans le Grand Amour de Pierre Étaix, qui contribue paradoxalement à desincarner le film (les personnages essayent d'échapper en même temps au réel au social et à la ville).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

La Cassette.

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Merci pour les suggestions, si je pose la question, ce n'est pas trop une préoccupation, disons personnelle. J'ai téléchargé La Cassette la semaine dernière justement qui semble se passer dans un périmètre assez restreint, ce qui semble conforme à l'espèce de minimalisme-maximaliste (désolé pour la formulation hasardeuse) d'Oliveira (et du cinéma portugais en fait, jamais vu de Monteiro, mais le manque de moyen n'est pas synonyme chez lui de manque d'ambition j'ai l'impression) et au fait que ce soit adapté d'une pièce de théâtre.

C'est surtout ça, là.
Mais oui, ça donne ne vraie vision de la rue lisboète.

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Ouaip mais tu vois ce que je veux dire, Le soulier de satin ou la trilogie divine de Monteiro, ce sont des gestes aux ambitions entre démesure et minimalisme, faute de moyens.

Pour le Monteiro, je sais pas (je connais pas), mais pour De Oliveira c'est pas le cas. Je pense que tu confonds petite économie et manque de moyen. Il a effectivement une capacité d'évocation qui lui permet d'aborder des grands sujets avec peu de choses, ça je suis d'accord si c'est ce que tu veux dire, mais Le Soulier de satin c'est pas du tout un film fauché par exemple, contrairement à ce que pourrait laisser croire son dispositif, c'est comme ça qu'il a imaginé le film et c'est hyper compliqué et long à tourner un machin pareil (financé grâce à Jack Lang, d'ailleurs). Bien sûr, on est pas dans une économie à la Jean-Paul Rappeneau ou même Fellini, mais il a toujours eu les budgets nécessaires à ses ambitions qui peuvent aller de la fresque épique sur l'Histoire du Portugal à la vie des pauvres gens dans un petit bout de ruelle de Lisbonne. Son film posthume, c'est carrément un film sur sa maison à Porto...

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