Forum de FilmDeCulte

Depuis quarante ans, le photographe Sebastião Salgado parcourt les continents sur les traces d’une humanité en pleine mutation. Alors qu’il a témoigné des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente : conflits internationaux, famine, exode… Il se lance à présent à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages dans un gigantesque projet photographique, hommage à la beauté de la planète.
Sa vie et son travail nous sont révélés par les regards croisés de son fils, Juliano, qui l’a accompagné dans ses derniers périples et de Wim Wenders, lui-même photographe.

Comme l'année dernière, le meilleur film de la sélection Un certain regard était un documentaire. Après s'être essayé à la 3D en donnant vie à la danse de Pina Bausch, Wenders se greffe plus simplement et frontalement sur le projet du fils de suivre son père, et de là raconter son histoire mais aussi toutes les histoires de ces clichés au noir et blanc incandescent qui racontent génocides, exodes, famines et autres mutations du paysage. Salgado père commente ses photos stupéfiantes de beauté mais également souvent d'horreur (ceux qui se sont arrêtés aux faunes et flores de sa dernière expo Genesis qui couvrait son travail de la dernière décennie, découvriront aussi son travail antérieur au Sahel ou au Rwanda, jonché de cadavres et de corps ascétiques d'enfants à l'abandon), Salgado fils intervient pour raconter son père, et Wenders s'efface même si on l'aperçoit parfois dans le cadre. Ce dispositif sobre offre une respiration à ces images dont la lumière irradie, avec un respect infini pour les populations croisées au long de son immense carrière de plus en plus tourné vers l'écologie, comme pour vouloir offrir une résurrection à une nature après l'avoir parfois montré dans sa déchéance apocalyptique. Une véritable odyssée photographique et l'aventure permanente de toute une vie, qui évite les travers de l'hagiographie et du film catalogue d'expo.
5/6

Yeah!!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai profondément adoré ce film, qui s'impose très vite, à mes yeux, comme l'un des plus beaux et les plus essentiels de l'année. Assurément le plus beau film jamais fait sur la photographie, c'est aussi un très beau portrait d'un artiste en lien profond avec l'Humanité, un témoin de son époque et de l'état du monde. En plus d'être magnifiquement réalisé (les deux tiers ce sont des photos de Salgado mais bon, c'est un vrai trip), le film est d'une richesse infinie et interroge notre rapport à notre conscience sociale, notre responsabilité écologique, notre ouverture au monde... C'est somptueux et vraiment touchant. Je pense au 6/6 mais je vais le laisser décanter là...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je crois que vous confondez l'ascèse avec le rachitisme...

Mais va bouffer tes guêtres, Gontrand!

Bon le protagoniste est génial, mais le film en soit m'a paru quand même assez lénifiant et plan-plan dans son approche. J'ai du mal à voir la plus-value de Wenders là dedans, qui semble exécuter ça comme une commande de luxe du Quai Branly, avec en prime une narration plutôt pénible de sa part... La force des photos reste et suffisent souvent en elle même, et le film secoue à ce niveau dans la descente aux enfer qu'on imagine, mais en ce qui concerne le cinéma, j'ai du mal à repérer un angle autre que scolaire à ce doc... ça appelle à l'humilité soit, mais bon, est-ce une excuse devant quelque chose d'aussi conventionnel ? Au niveau de ce qui est filmé, ce qui reste du travail commencé par le fils de Salgado a beaucoup plus d'impact à l'écran je trouve, tout le passage avec l'ours blanc et les morses réveille un peu et reste ce que je préfère, presque avec honte tant ça peut paraitre anecdotique devant "le poids" du reste... Mais je suis curieux de ce film qui ne serait resté qu'en famille.

C'est donc fidèle à la bande-annonce, huhu.

Oui ça a l'air violemment tartignolle.

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Non, pas du tout.

Après, comme le regrette Chow, la principale faiblesse du film, c'est qu'il est moins intéressant que son sujet, que ce qu'il propose ne soit qu'un carcan de luxe à une histoire unique, fabuleuse, et à des photos éblouissantes. Bref, les mêmes problèmes que Pina.
Mais bon, voilà, c'est quand même beau à tomber.

4,5/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."