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 Sujet du message: Ruby Gentry (King Vidor, 1952)
MessagePosté: 02 Mai 2011, 23:53 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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La Furie du désir en VF

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Jeune fille sauvage élevée par de riches notables de la région, Ruby attend le retour du cynique Boake, amant de jeunesse qui revient d'un long voyage. Les retrouvailles, passionnées, ne pourront cependant longtemps éviter le mariage arrangé de celui-ci.


Ce film a la fièvre. Il bouillonne d'hormones et de rage, de corps brutaux et impatients. Un appétit partout présent, un vrai diable intérieur : quand les personnages dialoguent, c'est en se frottant nerveusement contre les murs, quand ils s'enlacent c'est en s'étranglant. Au milieu des fusils, de la pluie d'anathèmes du frère fanatique, de la violence sociale ambiante, cette histoire d'amour-haine trouve un cadre dont la brutalité lui sied bien.

Tout le film nous montre des personnages tentant désespérement de sortir de leur classe sociale, de fuir ce fatalisme qui les maintient dans la boue, avec une rage communicative. Cependant, le film n'est jamais plus motivant que lorsqu'il les laisse dans la crasse : le tiers central (celui du mariage et des intérieurs impeccables), glissant vers le schéma plus classique des difficultés d'une fille de campagne à être acceptée de la haute société, perd souvent le fil de cette hargne physique et sensuelle qui fait son meilleur. Les défauts de Vidor ressortent alors : un manque de finesse dans le trait, de petites maladresses de rythme et de structure, des inélégances (les nombreux zooms sur pellicule).

J'ai un peu l'impression que le film fait dès le début un pari : celui de nous accrocher par son énergie vorace, cette énergie sexuelle et mortifère, et de prendre le risque d'organiser l'ensemble en fonction. Tant que cette tracée de fièvre brute est maintenue, on ne remarque rien des carences alentours ; lorsque le film se replie sur quelques réflexes de sécurité, sur un air connu, le charme s'écroule - c'est tellement criant dans le jeu très appuyé de l'actrice par exemple - une façon générale de toujours avancer façon quitte ou double... Lorsque Vidor réussit, il atteint monts et merveilles - embrassade carnassière aux lampes torches, marécage aux accents divins, course eurphorique en voiture, il y a de sacrées scènes dans ce film, à la beauté sidérante. Je les retiendrai cependant plus que l'ensemble, passionnant, mais aussi un peu trop prometteur pour ce qu'il arrive réellement à achever, peut être finalement un peu trop timide une fois posé face au précipice de folie furieuse avec laquelle il sait si bien flirter.


Alors donc, Vidor, cinéaste officiellement important ou pas...


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MessagePosté: 02 Mai 2011, 23:56 
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Meilleur Foruméen
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85278
Localisation: Fortress of Précarité
Tom a écrit:
Alors donc, Vidor, cinéaste officiellement important ou pas...

Meilleur nom de l'Histoire du cinéma en tout cas.

_________________
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MessagePosté: 03 Mai 2011, 10:51 
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Schtroumpf sodomite
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Inscription: 22 Mar 2006, 22:43
Messages: 24601
Localisation: Arkham Asylum
Moi il m'a saoulé ce film, principalement à cause de Jennifer Jones que j'ai trouvé insupportable. J'ai pas vu beaucoup de Vidor mais il y en a deux que j'aime énormément : Le Rebelle et La Garce.

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N'écoutez pas Film Freak


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MessagePosté: 03 Mai 2011, 10:58 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11666
Tetsuo a écrit:
Moi il m'a saoulé ce film, principalement à cause de Jennifer Jones que j'ai trouvé insupportable.

C'est un peu les montagnes russes chez moi... Quand tout autour d'elle est aussi outré (dans les scènes avec Heston, avec le frère), ca passe comme une lettre à la poste. Puis, sans vouloir être déplacé, y a vraiment un côté "en chaleur" dans la façon de jouer (à toujours se frotter contre tout là) qui n'est certes pas fin, mais que je trouve quand même super culotté. Après, quand y a rien pour tenir et remettre en perspective, ca vire effectivement assez rapidement au jeu de théâtre de rue.


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