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Odezenne c’est pas du rap, mais je vois mal comment les inoffensifs beats de PNL pourraient leur arriver à la cheville

L'album de PNL est bon, voire très bon, mais n'a pas la singularité qu'avaient leurs premiers disques. La qualité technique de l'album, qui rivalise avec les meilleures productions américaines comme aucun rappeur français n'avait su le faire depuis "L'école du micro d'argent", a en quelque sorte lissé leur inventivité. Ça manque aussi un peu de tubes à mon goût.

Dans la légende > Que la famille > Deux frères > Le monde Chico

Ceci dit, j'avoue que je suis content qu'un album fasse aujourd'hui l'unanimité, tout le monde écoute PNL, tout le monde, même les blanc-becs comme Baptiste qui avancent des arguments comme s'il s'agissait d'abord de se rassurer soi-même ("c'est vulgaire/con/violent mais c'est poétique, ça décrit un mal-être, blablabla" ou "'on n'a jamais vu cette utilisation de l'autotune", ou "la preuve que c'est bien c'est que ça influence le rap mondial" - ce qui est totalement faux, personne aux US ne se revendique de PNL et c'est plutôt PNL qui continue à pomper sur les rappeurs américains, pensez au très bon moment dans "Menace" où NOS imite Young Thug). Je ne me moque pas, j'étais moi même comme ça il y a 10/15 ans avec d'autres artistes comme Booba. Aujourd'hui, je suis en paix avec le fait que j'écoute Booba parce que c'est vulgaire, con, violent, défoulant, marrant.

En termes de rap français, sinon, l'album qui m'a le plus marqué récemment c'est JVLIVS de SCH et son ambiance à la "Gomorra". Que des gros titres et une grosse cohérence entre eux, c'est presque un album concept.

Sinon (plutôt que de nous humilier mutuellement) j'ai découvert les Go-Betweens, groupe dont tout le monde se fout, à présent.
Étonnant groupe, un coup cela sonne comme du Talking Heads période Eno, un autre comme du REM periode Green, une autre fois du Pale Fountains, un coup du Dylan, à chaque fois en amélioré, mais aussi un peu fade. Trop bons pour avoir une identité.
Il y a, pourtant, un truc attachant : deux chanteurs-songwriter (dont l'un petit un peu enveloppé et un peu chauve, l'air gentil mais qui donne l'impression de quelque-chose de finalement plus torturé que le ténébreux Nick Cave - il est mort assez jeune), une femme à la batterie et une autre au violon, le truc apparemment féministe, sauf qu'elles font juste les chœurs.
Des vidéos apparemment sereines, mais c'étaient deux couples qui au moment du succès ont apparemment explosés (et 'bien' explosés, Abba, mais le pognon en moins) et le groupe a recommencé dix ans après avec Sleater-Kinney remplaçant les deux femmes. Ces déchirements et renaissances successifs donnent une impression d'amertume.




Dans les Talking Heads, la bassiste et le batteur ont finalement choisi leur couple contre le groupe.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

J'avais posté un ou deux morceaux je crois, j'écoutais un peu quand j'étais en Australie. Pour moi c'est un peu leur The Smiths local.

Il faut dire que les groupes australiens et néo-zélandais de cette époque-là et dans cette veine sont souvent, sinon originaux (à part the Birthday Party et Cave qui ont vraiment inventés quelque-chose seuls), attachants (the Triffids et son chanteur transplanté mort en bagnole, the Appartments, the Church, Crime and the City Solution, Icehouse, Crowded House, même les délires situationnisto-potaches de T.I.S.M. ou la fin complètement tragique d'I.N.X.S.)

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

J'accroche pas non plus. C'est comme Lomepal, je trouve ça horrible. A part Orelsan et PNL y a pas grand chose qui trouve grâce à mes yeux. Mais je reconnais volontiers que j'y connais rien en rap donc je passe peut être à côté.

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CroqAnimement votre

Non je comprends !
A chaque fois que je relance l'album après une longue période sans écoute, je m'interroge sur moi-même et ma santé mentale.

Sinon, pour parler d'autres genres, vrais coups de coeur pour Titanic Rising de Weyes Blood, très belle baroque pop (alors que je n'aime pas ça d'habitude) et Father of the Bride de Vampire Weekend (pas super fan du groupe mais ici c'est assez irréprochable).

Tu es en paix surtout avec cette impression que tu as de t'encanailler en l'écoutant (pas un reproche) et un blanc-bec comme Baptiste, comme tu dis, a peut-être l'impression de faire un plongeon dans le bas-peuple en écoutant PNL.
Cela dit, sans être fan ni de l'un ni des autres, je comprends qu'ils aient tiré leur épingle dans le rap français, dont la production mainstream est quand même extrêmement pauvre.
A l'un l'invention verbale, une espèce de superbe nonchalante, aux autres le spleen mélancolique qui fait se rejoindre la caillera macho de banlieue et le babtou fragile qui a lâché une larme devant Oslo 31 août (la version moderne du Feu Follet), le gimmick qui les distingue sont leur prédilection pour les onomatopées et les allitérations (enroulées dans des clips mégalos qui rappellent les années 80). Une chose les rapproche, ce sont des textes parfois difficiles à décrypter, volontairement opaques, mais ainsi que vous l'avez deviné, je trouve Booba bien meilleur de ce point de vue.

Magie de ce concours de condescendance.

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Sinon moi j'écoute le dernier King Gizzard And The Lizard Wizard.
Groupe australien génial, qui fait, grosso modo, du rock psyché, avec plein d'influences différentes en fonction des albums. Cet album est dans une veine "boogie", ça commence dans un blues rock classique et ça finit sur le génial cyberboogie, de l'electro-rock qui ferait taper du pied à un amputé.
Pas leur meilleur album dans leur (impressionnante) discographie mais ça reste de la haute qualité.

Ils passent en France/Europe en octobre prochain, et c'est encore mieux en live. Les mecs sont 7, 2 batteries, 3 guitares, 1 basse, 1 clavier/harmonica, et c'est une tuerie. Écoutez les.

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En ce moment je suis très déprimé, je me rends compte que Brian Eno c'est tout pompé depuis 45 ans sur In a Silent Way de Miles Davis, en gommant l'aspect jazz (en gommant en fait la trompette). Le vrai blackface il est là.
J'ai l'impression de faire comme jerzy qui découvrait la misogynie en-soi dans les films de Truffaut.
JE VEUX SORTIR D'ICI SAUVEZ MOI !

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

C'est sympa mais ça m'a jamais intéresse suffisamment pour que je lance un album (ou alors j'en ai peut être écouté un sans donner suite). j'ai l'impression que c'est un groupe parmi 100 et je me demande pourquoi celui ci sort autant du lot niveau critique/reconnaissance.

Le genre de groupe que j'aimerais bien pécho en festival pour me faire une meilleure idée.

En vrai, faut vraiment se lancer dans leur discographie qui est super variée. Et longue, les mecs ont sortis environ 2 albums par an depuis 2012, dont rien que 5 (!!!) sur l'année 2017.

Je recommande celui-là, composé en micro-intervalles, c'est-à-dire des notes légèrement décalées de la musique "normale".



Et leur meilleur album est certainement celui-ci, sorti en 2016, plutôt acid-rock :

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Honnêtement ton mépris ne cache pas que t'as pas l'air d'avoir compris le fond de mon post qui est absolument pas centré sur l'univers rap que je découvrirais pour me sentir plus ouvert. J'écoute du rap depuis le collège, j'ai eu une grande période de trou donc je prétends pas tout connaître mais je ne suis pas du tout le novice qui kifferait PNL de l'extérieur.

Le fond de mon post, c'est la qualité et l'originalité des créations musicales de PNL. Balance tes références US si tu veux vraiment me prouver qu'ils pompent. Menace c'est la pire chanson de l'album donc ton exemple ne me parle pas. Et ton Sch c'est pas mal, mais rien que dans son flow, son intonation, en deux minutes je suis lassé, y a peu de variation, c'est toujours le même feeling, ce qui n'est pas du tout le cas chez PNL où dans le registre planant ils surprennent toujours. Certains disent que leurs textes sont bof mais je ne suis pas trop d'accord: certes tout n'est pas de la dentelle baudelairienne, mais ils s'accordent parfaitement à leur flow et à la musique, et ont une puissance descriptive en peu de mots.

Nouveau morceau de Christophe avec une très belle production et des sentiments dans le chant.

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