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MessagePosté: 12 Mar 2012, 08:44 
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Successful superfucker
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En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

Ca m'a fait penser aux récents chants du mandrin, où Rabah Ahmeur-Zaïmeche était contraint de filmer serrépour adapter ses ambitions flibustières à la réalité de son budget, avec les limites que ça impose. Ici Jacquot filme Versailles comme un dédale de portes et de couloirs où on s'affaire dans l'urgence, avec une mise en scène toute en caméra à l'épaule et en zooms qui confine à la nausée. La manière de filmer certaines scènes de dialogues frôle l'amateurisme le plus absolu, là où Jacquot pensait délaver le genre du film en costumes. Mais ça ne marche pas. La présence de Beauvois et Lvovsky quelques mois après la somptueuse appolonide ne joue clairement pas en faveur du film, qui semble presque une compilation de premières prises rendant l'interprétation de Seydoux ou Kruger très inégale. Quant au film, d'ors et déjà un des plus surestimés de cette année, on y trouve ce qu'on y attendait de la part d'un Jacquot, les scènes de nu de Ledoyen et Seydoux récompensant ceux qui n'auront pas sombré dans le sommeil le plus profond.
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MessagePosté: 12 Mar 2012, 09:35 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Ah, Ledoyen nue c'est quelque chose!

Mais j'irai pas.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 12 Mar 2012, 10:38 
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Antichrist
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Ledoyen et Seydoux nues ? ok, j'y vais.


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MessagePosté: 12 Mar 2012, 11:28 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
J'en entends que du bien de celui ci pourtant même si la bande-annonce fait pas rêver.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 24 Mar 2012, 12:22 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Assez grosse déception en ce qui me concerne, non que je porte Jacquot particulièrement dans mon coeur mais j'avoue avoir beaucoup aimé son dernier film Au fond des Bois. Or là je suis totalement d'accord avec DPSR sur la mise en scène du bonhomme qui m'a paru totalement improvisée, fièvreuse, mal assurée, sans projet et qui se contente de filmer un peu au petit bonheur la chance, la plupart du temps caméra à l'épaule et qui se vautre dans un mauvais goût terrible avec son utilisation ultra vulgaire des zooms.
Alors oui je vois bien là une forme de discours, qui tend à nous montrer l'absence d'intimité qui régnait à l'époque à la cour où tout le monde épie tout le monde, où les scènes les plus dramatiques d'une vie se jouent entourées de servantes et de valets, où toute les portes sont ouvertes, où la rumeur est la seule vérité dans une pagaille généralisée suite à la prise de la Bastille. Et c'est dans cette désinhibition des sentiments et des corps que se joue ce vague triangle amoureux lesbien que Jacquot n'ose jamais incarner totalement. Il faut dire que le trio d'actrices est effectivement assez inégal. Léa Seydoux commence déjà à me fatiguer avec son jeu monocorde et son visage fermé qu'elle reproduit de film en film, Diane Kruger est assez lisse et Ledoyen un peu évanescente. Il manque quelque chose, un vrai ancrage physique ou émotionnel, le film n'est finalement jamais vraiment émouvant.
Tout semble rester au stade du scénario sans parvenir à se développer totalement à l'écran.
J'ai été assez horripilé également par la BO de Coulais bien plombante qui n'aide pas à donner au film ce statut de grande œuvre historique à laquelle je m'attendais. Et effectivement Beauvois est mauvais comme un cochon (ce à quoi il commence à ressembler dangereusement d'ailleurs).
Je comprends pas très bien non plus l'espèce d'enthousiasme général pour ce film quand même très vite oubliable.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 01 Avr 2012, 07:46 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
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C'est un peu un itinéraire sacrificiel que peint Jacquot, celui d'un portrait de jeune "fan" qui commençant par le songe va finir au cauchemar. On le savait déjà avec Marie-Antoinette mais la cour c'est un peu une transposition people au 18ème siècle : le comportement dévoué envers les célébrités, les bruits de couloirs qui remplacent la presse people pour des sujets analogues, le comportement égocentrique et frivole de ses stars... Un monde coupé de la réalité qu'arrive parfaitement à retranscrire Jacquot avec une certaine malice. Mais c'est plus la fin de ce monde qu'il filme, l'irruption de la grande histoire dans cette bulle. On pourrait faire une amusante comparaison avec aujourd'hui mais ce serait trop extrapolé.
Le grand point du fort du film est de donner à ces quatre jours une progression de cauchemar. On ne va pas révéler la fin mais le crescendo et la montée de la tension (scène ahurissante dans les couloirs où les nobles ressemblent à des spectres) sont mis en valeur par une mise en scène d'une fluidité et d'une grande élégance. Puis, cette "éducation sentimentale" en accéléré (les évènements de la fin se ressentent comme une trahison par Seydoux, voir son comportement dans la calèche), cette histoire d'amour de fan fusionnelle ne serait pas pareille sans une Seydoux qui trouve ici le plus beau rôle de sa jeune carrière, bien épaulé par des seconds rôles impeccables, de Kruger parfaite en pasionara, à Ledoyen et Lvovsky qui jouent leurs partitions à ravir.
Je ne pense pas qu'il fasse comparer avec L'appollonide tellement les styles et approches d'un Bonello et Jacquot sont différentes. Ce serait alors un versant plus rose, moins mélancolique mais tout aussi subtil d'un monde rêvé qui se finit.

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MessagePosté: 15 Juin 2015, 15:50 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 7761
J'ai beaucoup aimé: déjà contrairement à ce qui se détache sur les quelques messages plus hauts, j'ai adoré le jeu des actrices, Kruger en tête qui dégage une solennité et une aura fantastiques. Ledoyen est parfaite en tant que projection brute de fantasmes sexuels et Seydoux est attachante.

J'aime particulièrement le côté limite hallucinatoire du film que relève Abyssin notamment dans les scènes où les gens de la cour, presque déjà morts, déambulent comme des fantômes, où Sidonie se réveille en plein milieu de la nuit quasiment inconsciente, où son vieil ami et confident s'effondre dans l'alcool de façon totalement inattendu. Personnellement je trouve la mise en scène très soignée et très agréable, les quelques "abus" stylistiques (les zooms par exemple) ne m'ont pas dérangé, je trouve que ça participe heureusement à l'ambiance dramatique du film: au final, placer cette histoire d'amour inavouée dans un contexte de violence sourde et lointaine donne une dimension romanesque et baroque que la caméra de Jacquot épouse bien. Je trouve le film très beau alors que finalement il est envahi par le désespoir. D'ailleurs j'adore comment la mort qui est une menace lointaine dans le film puisque les affrontements et les décapitations ne sont jamais montrées, s’infiltre au fur et à mesure dans le château et finit par se propager, comme une épidémie, comme les rumeurs. C'est ce même système de ragots que les personnages utilisent pour détruire leurs voisins qui va plonger le Château dans l'angoisse totale, que Sidonie survole, trop occupée qu'elle est pour l'admiration qu'elle porte à la Reine, mais qui va finir par l'engloutir elle aussi.

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